Lors du conseil municipal du 16 octobre, je me suis exprimé en ces termes :
"Même s’il s’est fait attendre, le maire n’ayant daigné nous le fournir que quasiment au terme légal minimum, j’attendais avec impatience d’avoir en main ce rapport.
En effet, lors du vote du budget primitif en avril, j’ai donné à entendre un argumentaire précis et chiffré qui a justifié mon vote contre ce budget, et à propos duquel je n’ai d’ailleurs jamais eu ni contradiction, ni réponses aux questions que je posais.
J’y pointais une trajectoire financière qui m’inquiète depuis plusieurs années, inquiétude que je n’avais tu que par respect de notre accord politique municipal.
J’étais donc impatient de savoir, de la part de professionnels, si je faisais fausse route ou non.
Ce rapport est précieux, car il donne à lire, en 90 pages, une vision externe, experte et exhaustive des finances de la commune : sa lecture est sans appel, et je ne vais détailler oralement ici, que quelques points édifiants, qui confortent et complètent mon analyse du mois d’avril.
Je mettrai ultérieurement en ligne sur mon site une étude intégrale de ce long document technique, qui donne à voir l’impéritie de la politique financière de ces dernières années.
Dans sa synthèse, la cour pointe « une situation financière dégradée », du fait d’une augmentation des dépenses qui n’a pas voulu prendre en compte la baisse des recettes.
Elle indique que « La commune mise essentiellement sur la rénovation énergétique de son parc bâti pour réduire les charges courantes. Toutefois, cette démarche n’en est qu’à ses débuts et les investissements afférents ainsi que les économies qui en sont attendues ne se sont pas encore concrétisées. »
Or, on sait que les retombées de ce type de travaux, très onéreux, s’ils sont indéniablement vertueux, ne suffiront qu’à long terme à réduire nos charges de fluides et d’énergie. Les récentes dépenses, par exemple la rénovation du terrain synthétique de football ou la matérialisation de la piste cyclable de le rue de l’Yvette, m’apparaissent inconséquentes, car elles nous éloignent du rétablissement demandé par la cour, et m’inquiètent : le futur maire, quel qu’il soit, héritera le 22 mars 2026 d’une commune en très grande difficulté financière.
Si le niveau de service aux habitants a été développé au fil des années, cela s’est fait sans aucune vision de long terme : les recettes ne couvrent plus les coûts et les charges. La cour pointe, par exemple le fait que les charges de gestion de la commune sont de 20% plus élevées que celles des communes analogues, que les charges de personnel ont augmenté de 22%, et les effectifs de 10%.
Pour résumer, la cour regrette que « il n’est (…) pas fait référence à une trajectoire pluriannuelle incluant les dépenses de fonctionnement courant, la masse salariale et les effectifs ou encore les investissements ». Cette demande de prospective long terme, je l’ai portée, comme d’autres conseillers d’ailleurs, depuis longtemps sans avoir été entendu alors que l’émergence des nouveaux quartiers du plateau de Saclay vont péjorer encore la trajectoire financière de la commune."
Le nouvel emprunt de 850 000€ sur 20 ans, souscrit, du fait de la situation alarmante de la commune, à un taux bien plus haut que celui des autres communes inquiète, car il fait remonter l'encours de la dette à un moment où il conviendrait de le réduire : il faut savoir que le remboursement de la dette actuelle coûte à la commune près de 2 millions d'euros chaque année, grevant ainsi des marges d'investissement déjà très réduites.
Donc, non, la mise sous tutelle de la commune n'arrivera pas en 2025, mais la construction du budget 2026 sera extrêmement difficile, et obligera à des choix drastiques : faudra-t-il reconsidérer les modalités d'usage du stade nautique, pointé par la cour des comptes ? Faudra-t-il en arriver à réduire la masse salariale des emplois ?
Ce qui est sûr, c'est que le prochain maire sera contraint d'écrire une nouvelle prospective financière,
et qu'elle sera douloureuse du fait d'une politique court-termiste des années durant.
Réfléchissons ensemble sur les pistes d'économies réalistes : je suis à votre écoute.