Le bilan orthophonique et les séances de rééducation se font sur prescription médicale, aussi faudra t-il prévoir une ordonnance du médecin traitant (avec la mention "bilan orthophonique et rééducation si nécessaire").
Il y a une prise en charge par la sécurité sociale à 60%, 40% à votre charge, remboursés par la mutuelle.
Objectifs et modalités de la rééducation :
Les objectifs de la rééducation sont multiples et se réajustent régulièrement : ils sont différemment répartis selon l’âge de l’enfant et l’organisation scolaire. Ils dépendent aussi du degré de sévérité des difficultés repérées. L’évaluation doit être précise afin de fixer des objectifs qui visent à améliorer les domaines travaillés sans se cantonner à une norme d’âge ou de classe.
Sur un plan technique, la rééducation porte :
=> sur le renforcement des compétences socles déficitaires, pour essayer d’amener l’enfant à de meilleures performances, en se basant sur les compétences émergentes (zone proximale de développement). Ce sont les démarches de remédiations spécifiques ;
=> sur les domaines performants, pour aider l’enfant à développer des compensations.
Dominique Crunelle définit différentes stratégies d'aides pour l'élève dyslexique ( Ouvrage collectif (novembre 2008), Dyslexie ou difficultés scolaires au collège : quelles pédagogies, quelles remédiations ?, Scéren CRDP Nord-Pas de Calais, Paris).
=> Les stratégies de renforcement s’élaborent à partir du repérage des difficultés (classification des fautes), des compétences et des stratégies positives d’apprentissage de chaque élève. Elles s’appuient sur les compensations et l’apport de redondances (ex : renforcement visuel pour l’enfant ayant un trouble de discrimination auditive). Il s'agit d'aider l'enfant à maîtriser l'écrit au mieux de ses potentialités
=> Les stratégies de contournement se construisent à partir du repérage de facilitateurs : plus de temps, utilisation de l’ordinateur, oral privilégié, reformulation de consignes… Elles visent à permettre à l’enfant de réaliser les apprentissages, malgré son déficit. Elles correspondent globalement aux aménagements qui peuvent être offerts à ces enfants pour les examens : tiers temps, ordinateur, secrétaire d’examen. Elles ne sont efficaces que si elles sont proposées régulièrement pour permettre à l’enfant une utilisation facile. Il s'agit de permettre à l'enfant de réaliser ses apprentissages malgré ses difficultés
=> Les remédiations spécifiques portent sur les compétences déficitaires et s’appuient sur les compensations et les redondances : conscience phonologique (voie d’assemblage), discrimination et mémoire visuelles (voie d’adressage), organisation spatio-temporelle, stratégies d’apprentissage… Elles peuvent être reprises par différents rééducateurs puis par certains enseignants, dans les disciplines sportives et artistiques notamment. Elles visent les transferts sur l’écrit.
Globalement, les objectifs sont :
- Restaurer le plaisir de l’enfant quant à l’écrit (savoir raconter des histoires, utiliser des livres attractifs…);
- Aider l’enfant à se sortir d’une situation d’échec, lui donner une meilleure qualité de vie, l’aider à retrouver l’estime de soi;
- Percevoir les potentialités de l'enfant, l'accepter avec ses difficultés, dans sa différence;
- En cas de problème sévère, accepter un doublement ou une réorientation, ou encore une thérapie particulière ; effectuer les démarches nécessaires : demande d’aménagement d’examen, demande d’une Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS).
Différentes méthodes de rééducation :
=> Méthodes de rééducation orthophonique :
D’approche neuropsychologique, elles sont d’intensité variable selon la sévérité du trouble. Ces méthodes visent le réapprentissage de l’écrit par une progression planifiée d’exercices allant du plus simple au plus complexe : rééducation des compétences socles, des voies de lecture, de l’accès au sens, de l’orthographe, du récit écrit.
=> Approches psychothérapiques :
CHASSAGNY (1977), dans sa Pédagogie Relationnelle du Langage (PRL) donne priorité à la personne en difficulté et non au symptôme. Il utilise la Technique des Associations qui est un moyen d’évocation et d’expression structurant au niveau du fond et de la forme.
=> Approche langagière :
DEJONG-ESTIENNE (2001) favorise l’expression de soi, la libération de la créativité, la réconciliation de l’enfant avec lui-même, avec les autres, avec le langage dans un processus de maturation affective et instrumentale, envisageant la rééducation dans le cadre d’un contrat établi d’un commun accord. L’enfant est acteur de sa prise en charge.
=> Gestion mentale :
LA GARANDERIE (1986) travaille sur les stratégies mentales, avec une place accordée au « dialogue », c’est-à-dire l’entretien avec les enfants en difficulté. Le but est de les aider par :
- une démarche introspective, c’est-à-dire de questionnements et de réflexions sur leur propre manière de procéder dans une activité donnée,
- le recours à l’évocation, c’est-à-dire un « retour réflexif sur ».
=> Approches neurolinguistiques de GELBERT (1989) :
Il s’agit d’une démarche inspirée de la rééducation du patient aphasique qui invite à la pratique d’exercices systématisés et répétés. Cette approche cherche à réduire les dysfonctionnements langagiers observés lors des tentatives d’exécution de certaines tâches : parole spontanée, écoute et compréhension, répétition, lecture muette, lecture à voix haute, copie, dictée et texte spontané.