Pensez à utiliser les écrans (télévision, tablette, smartphone...) de manière raisonnée avec vos enfants, en les accompagnant dans la découverte de ses outils du quotidien qui, sans utilisation passive et intensive, peuvent être riches d'enseignements créatifs.
Une utilisation des écrans supérieure à deux heures par jour influe sur les capacités d’apprentissages et sur les résultats scolaires :
· baisse d'attention (attention de "distractibilité" de l'ordre de quelques secondes au lieu de l’attention soutenue nécessaire aux apprentissages),
· détérioration de la qualité du sommeil primordiale à une bonne récupération cognitive,
· détérioration des compétences langagières et cognitives,
· détérioration des capacités d’efforts…
Michel Desmurget, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm, auteur de « TV lobotomie, La vérité scientifique sur les effets de la Télévision » :
"Lorsque la télévision est allumée plusieurs heures par jour dans un foyer (en France, c’est 6 heures en moyenne, selon Médiamétrie), un enfant à moitié moins d’interactions verbales et cognitives avec ses parents ou ses frères et sœurs. Les recherches ont démontré qu’on n’apprend pas à parler devant la télévision, même avec des programmes prétendument éducatifs. L’exposition aux écrans a en outre des conséquences sur le sommeil. La lumière d’un grand format perturbe la sécrétion de mélatonine, l’hormone des rythmes biologiques. Quant aux smartphones, avec lesquels beaucoup d’adolescents s’envoient des SMS la nuit, des travaux ont récemment démontré qu’ils entrecoupent le sommeil et en détériorent la qualité."
Antoine Pélissolo, animateur du blog MediKpsy, psychiatre et professeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière:
"Selon l’avis de l’Académie des sciences sur l’enfant et les écrans, il est démontré que, avant 2 ans, « les écrans non interactifs (télé et DVD) […] peuvent avoir des effets négatifs : prise de poids, retard de langage, déficit d’attention, risque d’adopter une attitude passive face au monde » ; et que, avant 6 ans, « la possession d’une console ou d’une tablette personnelle présente plus de risques que d’avantages ».
Chez les adolescents, « un usage trop exclusif d’Internet peut créer une pensée zapping […] appauvrissant la mémoire, la capacité de synthèse personnelle et d’intériorité ». « Pour participer au métissage entre la culture traditionnelle du livre et celle du numérique, recommande l’Académie, il faut éveiller les enfants à exercer une conscience réflexive de leur relation aux écrans et aux mondes virtuels. » Une « éducation à l’autorégulation » dont tous les adultes devraient se sentir responsables."