Aires géographiques :

De l’est à l’ouest, on distingue trois grandes aires de montagnes en fonction de leur altitude :

• Les Pyrénées occidentales (ou atlantiques), appelées aussi « basses Pyrénées » du fait de leur faible altitude. Elles s'étendent du golfe de Gascogne (Atlantique) au Pic d'Anie. Leurs sommets ne dépassent pas les 2 000 mètres. L'altitude des cols est donc aussi relativement peu élevée, mais les vallées peuvent être très encaissées.

• Les Pyrénées centrales, situées entre le pic d'Anie et le col de Puymorens (Ariège) sont les plus hautes montagnes du relief. On y trouve l’Aneto, le plus haut sommet des Pyrénées (3 404 mètres) et le Vignemale (le plus haut sommet français – 3 298 mètres). Sur une longueur de 140 km s’étendent tous les sommets de plus de 3000 mètres. Ces sommets sont recouverts de neiges éternelles et de névés (glaces persistantes). Ceci étant la zone ou se situent les derniers glaciers.

• Les Pyrénées orientales ou Pyrénées catalanes, s’étendent du col de Puymorens à la Méditerranée. Elles sont moins hautes que les Pyrénées centrales, mais comprennent aussi de hauts sommets (par ex. le Carlit – 2921 m). La montagne connaît un puissant soulèvement jusqu’au Canigou (2785 m), et se termine brutalement au-dessus des plaines du Roussillon et de l’Ampurdan.

• La ligne de crête qui sépare le versant nord du versant sud du massif dessine approximativement la frontière administrative entre la France d’un côté et l’Espagne et l’Andorre de l’autre. Le versant sud représente deux tiers de la superficie du massif, un tiers pour le versant nord. Le relief descendant des sommets est globalement plus abrupt sur le versant nord que sur le versant sud.

Trois découpages géographiques pour appréhender le territoire :

Trois entrées sont retenues pour analyser le territoire, définissant à chaque fois plusieurs zones ayant certaines caractéristiques géographiques homogènes :

• Une entrée Pyrénées occidentales / Pyrénées centrales / Pyrénées orientales :

Ce découpage permet notamment de rendre compte de l’hétérogénéité de la morphologie et des climats du massif. La carte suivante permet de spatialiser ce découpage.

• Une entrée haute montagne / moyenne montagne / piémont :

Ce découpage permet de rendre compte des contraintes d’altitudes et de pente qui conditionnent fortement les activités humaines et les écosystèmes présents.

Une représentation spatiale de ces trois zones est proposée par la carte suivante (contrastes de couleurs renforcés entre zones). Cependant, les limites sont basées uniquement sur l’altitude et sont donc approximatives.

• Une entrée versant nord / versant sud :

Ce découpage permet de rendre compte de différences physiques entre les deux versants (morphologie, influences climatiques) mais aussi de la frontière administrative qui a longtemps existé et induit une histoire et un aménagement du territoire différents sur chaque versant. Physiquement, l’Andorre se situe sur les versants sud et nord. Le Val d’Aran se situe sur le versant nord, alors que la Cerdagne française est orientée au sud.

Les Pyrénées : une formation récente :

La chaîne des Pyrénées s’est formée au cours de l’orogénèse alpine (-53 à -33 millions d’années) lorsque les plaques Europe et Ibérie sont entrées en collision. Le rapprochement des deux plaques a conduit à la formation d’un bourrelet entre le golfe de Gascogne et la mer Méditerranée et donc au soulèvement des roches sédimentaires anciennes métamorphisées et des granites.

Cependant, l’histoire géologique des Pyrénées s’étale sur environ 500 millions d’années avec les dépôts les plus anciens qui datent de l’ordovicien. Elle est notamment marquée par l’orogénèse Hercynienne (-360 à -290 millions d'années). Depuis sa naissance, la chaine des Pyrénées a connu plusieurs épisodes d’érosion intenses, dont une phase liée à la présence de glacier au quaternaire qui a modelé les vallées nord-sud " en auge ", qui expliquent le relief actuel.

D’un point de vue géologique, on distingue trois zones principales :

• Les Pyrénées axiales au centre et formées par des matériaux d’origine Paléozoïque et Précambrien (en rouge sur la Figure 2) ;

• Deux bandes sub-pyrénéennes au nord et au sud des Pyrénées Axiales. Elles sont constituées en majorité par des sédiments calcaires mésozoïques et tertiaires, plissés pendant l’orogenèse alpine (marron et orange sur la Figure 2).

• Carte géologique du massif des Pyrénées – © Centre d'études de la neige et de la montagne d'Andorre (CENMA) :

Les Pyrénées : un vaste château d’eau :

Le territoire des Pyrénées fait partie de trois grands bassins hydrographiques :

• Le bassin de l’Ebre (85 550 km²) ;

• Les bassins de la Garonne (55 000 km²) et de l’Adour (16 880 km²) ;

• Les bassins intérieurs de Catalogne (15.500 km2).

À l’est et à l’ouest de la chaîne, plusieurs bassins côtiers suivent les vallées orientées est-ouest. Sur la façade Atlantique, on peut citer comme principaux cours d’eau : la Nivelle, l’Urumea, le Deba, l’Ibaizabal ou encore l’Oria ; du côté de la mer Méditerranée, on retrouve : le Llobregat, le Ter, la Fluvia et la Muga (en Catalogne), l’Aude, la Berre, l’Agly, la Têt ou encore le Tech (en France).

Les précipitations annuelles sont abondantes dans les zones centrales, particulièrement élevées, et à l’ouest avec l’influence océanique du climat (cf. aussi la présentation des climats du massif, partie 1.2). Par ailleurs, l’altitude élevée permet un stockage de l’eau sous forme de neige (temporaire), de glaciers ou dans les nombreux lacs que compte le massif. 2 512 lacs de montagne sont en effet 12 recensés3, dont environ 1500 lacs de plus de 50 mètres de diamètre à une altitude allant de 1600 à 2880 mètres pour le plus élevé se situant sur l’arrête orientale des Pyrénées (Pique d’Estats). A cette capacité de stockage naturel s’ajoutent les réservoirs artificiels (qui remplissent diverses fonctions. De ce fait, le massif joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau des régions en aval. Les nombreux cours d’eau et lacs ainsi que les glaciers abritent également une grande diversité d’écosystèmes aquatiques (SGAR Midi-Pyrénées, 2011).

Sur les deux versants, le système hydrographique se caractérise par une série de vallées parallèles qui descendent des hauts sommets. Ce type de vallées génère de petites rivières torrentielles, avec quelques exceptions en Aragon, où les rivières se développent en pentes douces et sont particulièrement longues.

Les débits des cours d’eau sont particulièrement variables, du fait du climat et du relief. Sur la partie ouest du massif, les débits sont globalement moins importants que sur la partie est, du fait des plus faibles précipitations et d’une évapotranspiration plus importante.

Au cours des siècles, le réseau hydrographique a été artificialisé pour répondre aux besoins agricoles et de production électrique, ce qui explique la complexité du fonctionnement hydraulique.

Une grande partie du territoire de la CTP est couvert par les bassins versant alimentés par les cours d’eau issus du massif. Ainsi, les possibles changements sur les ressources hydrauliques du massif auront des répercussions non seulement dans les Pyrénées, mais aussi sur tous les territoires qu’elles desservent. Les bassins de l'Èbre, de la Garonne et de l’Adour jouent un rôle particulièrement important pour les productions électriques, agricoles et industrielles qui en dépendent. En ce qui concerne les bassins intérieurs de Catalogne, les fleuves Ter et Llobregat alimentent les besoins de presque 5 millions de personnes vivant dans la région métropolitaine de Barcelone.