SOCIÉTÉ mycologique du BÉARN

Étages montagnards et biotype

Les étages montagnards pyrénéens et la flore correspondante :

La présentation des milieux biotiques en zone de montagne nécessite de présenter les étages alpins. Cinq espaces différents pour la répartition des essences végétales sont distingués (Lavaud, 2009) en fonction de l’altitude et de l’orientation du versant :

Les étages :

La végétation varie en fonction de l’inclinaison des versants, de la nature du sol, de la température et de l’altitude. Nous allons exposer la végétation dans les Pyrénées. Ces étages ont étés définis en fonction des températures moyennes relevées dans ce massif, la végétation s’adapte et varie donc selon les conditions des différentes régions ;

L‘étage collinéen :

L’étage collinéen qui s’étant jusqu’à 800 mètres d’altitude au nord, a une végétation identique à celle que nous trouvons dans les plaines. Il est ainsi composé majoritairement de prairies. On y trouve des chênes, des châtaigniers et des charmes. Ces arbres se développent dans une température d’environ 11°C ;

L‘étage montagnard :

On y trouve des forêts de hêtres et de sapins se développant à une température d’approximativement 7 °C. C’est ici que les bergers ont défrichés des forêts pour pouvoir implanter leur pâturage ;

Hêtraies sapinières

Peuplement typique de l’étage montagnard pyrénéen du versant nord (ombrée), les essences de hêtre et de sapin se répartissent en fonction de l’altitude, de 900 mètres à 1 700 mètres.

Plus on monte en altitude, plus les conditions sont rigoureuses, plus le sapin prédomine. Il est en effet favorisé par rapport au hêtre en résistant mieux aux conditions altitudinales grâce à ses feuilles en aiguilles. Les fortes précipitations et la nébulosité entretiennent un climat favorable à l’installation de ces essences.

Essences dites d’ombre, chacune est capable de croître sous le couvert de l’autre.

L‘étage sub-alpin :

Il se situe à une température avoisinant les 3 °C, la végétation se fait ainsi de plus en plus rare en raison de la température peu élevée. On y trouve des résineux tel le sapin, le pin sylvestre… Les éboulis s’y font nombreux. La limite sud de cet étage est de 2500 mètres tandis qu’au nord elle est de 2300 mètres.

Pineraies à crochets

Les pineraies de pins à crochets sont des forêts d’apparence clairsemée à sous-bois, dominé par des arbrisseaux comme le raisin d’ours, le cotonéaster commun, le genévrier,…

Elles s’étagent de 1 700 mètres pour le minimum jusqu’à près de 2 200-2 400 mètres. La Réserve naturelle nationale du Néouvielle présente une pineraie à crochets jusqu’à 2 600 mètres, ce qui en fait une des plus hautes forêts d’Europe !

Les conditions écologiques qui règnent à ces altitudes (froid et ensoleillement surtout) rendent les conditions de vie très difficiles, la dégradation des végétaux se fait très lentement. Les arbres morts restent sur pied de nombreuses années avant que ne surviennent les premiers signes de décomposition.

La physionomie de l’habitat est donc singulière, faite d’un mélange d’arbres vivants d’un vert bleuté et de troncs secs, dénudés, gris argenté ;

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Au-dessus de ces altitudes, la montagne n’est plus boisée. Les deux derniers étages sont principalement présents dans les zones centrales des Pyrénées.

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L‘étage Alpin :

A ce niveau, les arbres ne peuvent plus vivre et se développer, du fait de sa basse température : -1°C. On y trouve les dernières forêts. C’est ici que se situe « la zone de combat » où la végétation tente de s’implanter. Il reste tout de même par ci par là, des arbres et de petites étendues d’herbe dites pelouses alpines. C’est dans ce milieu que rochers et éboulis se font de plus en plus dangereux. L’attitude moyenne de cet étage est de 2800 mètres d’altitude ;

L'étage nival :

Ce dernier étage est situé en haut de la montagne, la végétation n’est donc pas présente mis à part quelques formations de lichen présentes sur quelque roche. La neige y est permanente ;

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Les versants :

Dans les Pyrénées, le versant exposé au soleil, alors le versant le plus chaud, les différents étages vont se développer plus haut. C'est la Soulane. Sur le versant contraire, ainsi celui le plus froid, la végétation résineuse est favorisée, car celle-ci préfère les endroits froids et humides. C’est l’Ombret.

Occupation du sol et milieu biotique :

Le couvert forestier représente 43% du massif avec des différences de dynamique sur les deux versants. Sur le versant nord, les secteurs centraux du massif sont les plus boisés (jusqu’à 70% de la surface de la zone). Le cœur des Pyrénées françaises présente le plus gros massif forestier (187 900 ha), alors que les bordures ouest (basque) et est (catalane), traditionnellement très pastorales, sont relativement peu boisées (taux de boisement de ces zones inférieur à 25%). Sur le versant sud, les politiques de reboisement entreprises depuis un siècle font qu'à l'inverse de la France, ce sont les montagnes navarraise (taux de 82%) et catalane qui sont les plus boisées. Ces forts taux de boisement des zones montagneuses contribuent à faire du Pays Basque (66%) et de la Catalogne (60%) les communautés autonomes les plus boisées des quatre communautés autonomes pyrénéennes, comme le souligne le rapport Informe de Sostenibilidad en España 2011, qui consacre un chapitre spécial sur les forêts dans le cadre de l’Année Internationale des Forêts (OSE, 2011). En Andorre, le taux de boisement s’élève à 38% (2003), en augmentation par rapport à 1972 (33%).

Particularités :

Les saligues :

Les saligues (en patois) désignent les forêts alluviales situées en bordure des gaves pyrénéens (cours d’eau, rivière). Ces dernières sont régulièrement inondées.

Les racines de la plupart des arbres se développent mal dans des sols saturés en eau, mais certaines familles d’arbres ont développé des capacités à résister à l’ennoiement. C’est le cas des essences comme le saule et le peuplier produisant des « bois tendres » mais aussi le frêne et l’aulne à « bois dur ».

Situées en zones d’expansion des crues, elles ont un rôle primordial dans la régulation des crues. Elles jouent un rôle majeur également dans l’épuration naturelle de l’eau et de l’air.

Grâce à ces conditions situationnelles variables, la forêt alluviale est le type de forêt le plus riche en termes de nombre d’espèces par unité de surface, avec une mosaïque d’habitats. C’est aussi le type de forêt le plus rare en France.

Les vieilles forêts :

Les vieilles forêts sont des espaces avec lesquels la nature a pu s’exprimer sans l’intervention de l’homme. Il s’y maintient une faune et une flore uniques.

Plusieurs indicateurs permettent de caractériser une vieille forêt : elle n’a jamais été ni défrichée, ni exploitée et elle est à un stade de maturité avancée avec la présence de très gros arbres (leur diamètre dépassant le mètre) et d'importants volumes de bois mort (sur pied ou au sol). Ils permettent une formidable richesse de micro-habitats indispensables à certaines espèces bio indicatrices de ces milieux tels les cryptogames (mousses, lichens) et les coléoptères saproxyliques.

Très rares en France, les vieilles forêts occupent 7 000 hectares des Pyrénées sur le territoire de Midi-Pyrénées* (soit 2 % de la surface boisée du territoire étudié) dont près de 10 % sur la vallée de Cauterets.


Occupation du sol

Dans les Pyrénées

Répartition altitudinale des espèces forestières

À l'échelle des Pyrénées