Brèves

Les peintures murales de publicité

Voici sans doute le dernier exemple à Beaufort, d'une publicité murale peinte. Elle est datée de juin 1969. Auparavant, le mur avait été utilisé par un autre annonceur.

Placées sur les itinéraires routiers et, souvent comme ici, aux entrées de ville, ces "réclames" qui s'adaptaient à leur cadre, étaient très nombreuses au siècle  dernier. Les annonceurs s'arrachaient les emplacements.

Certains œuvrent pour que ce patrimoine ne disparaisse pas.

Un livre au titre des Anciennes publicité murales a été publié par les éditions Ouest-France.
Gageons que le journal ne laissera pas périr cette œuvre, un peu la sienne. 

Un beaufortais raconte la prise de la Bastille

Le 25 juillet 1789, Pierre Bardin, marié à Beaufort, le 8 janvier 1784, à Anne-Louise Jameron, écrit à un ami, pour lui raconter la prise de la Bastille.

A l'âge de 24 ans, il a été un acteur de ces évènements comme soldat du régiment des Gardes- françaises, commandé par le duc du Châtelet.

Cette lettre, dont vous pouvez lire la transcription en cliquant ci-dessous, constitue une description claire et intéressante.

Une transcription a été publiée en 1924 dans les " Annales historiques de la Révolution française ".

L'original est conservé aux Archives départementales de Maine et Loire.

Beaufort, Beaufort en Anjou ou Beaufort-en-Vallée, trois noms historiques !
La Révolution a explicitement créé la commune de Beaufort, en remplacement de la Ville et paroisse de Beaufort de la province d'Anjou.
Le nom de Beaufort-en-Vallée est toutefois utilisé depuis bien longtemps. Il y a plusieurs citations au XIXe siècle. En particulier, un recueil des usages locaux du canton de Beaufort-en-Vallée a été imprimé en 1877.
Au XVIIIe siècle, Louis-Georges Erasme de Contades, gouverneur de Beaufort-en-Vallée, en Anjou, figure au procès-verbal de l'assemblée des notables réunie à Versailles par Louis XVI, en 1787. Il y a plusieurs autres citations dans des œuvres littéraires.
Nous avons également rencontré Beaufort-Vallée, dans plusieurs documents manuscrits de la fin du XVIIe siècle. Mais la plus ancienne référence est datée de 1553, dans un ouvrage intitulé " Des annales et chroniques de France depuis la destruction de Troye jusqu'au temps de Louis XI"
L'auteur y évoque le sacre de Pierre Roger (pape Grégoire XI), fils du Comte de Beaufort en Vallée.
Voir ci-dessous l'extrait.
Depuis le 1er janvier 2016, le regroupement avec la commune de Gée, porte le nom de Beaufort-en-Anjou.

Des vestiges d'une chapelle en bas de la place Notre-Dame ?

En bas de la place Notre-Dame, au début de la rue aux Clercs, un pignon bien abîmé attire l'attention. Des fenêtres géminées répondent à celles, tout récemment rénovées, du musée Joseph Denais.

Ce pan de mur semble bien venir d'une réutilisation. Est-ce un vestige de la chapelle des Trépassés démolie pour construire le cinéma-théâtre ?

Célestin Port, dans son dictionnaire, dit de cette chapelle fondée en 1494 par Jean Jolli, prêtre : " c'était un petit édifice à baies géminées de style Louis XII ... la lucarne du monument est déposée au musée ".

Joseph Denais, dans sa monographie de Notre-Dame, écrit :" on voit encore à l'angle de la place Notre-Dame ou de l'ancien cimetière et de la rue aux Clercs, un vieux pignon, avec fenêtres ornementées, dans le style Louis XIII, attenant à une maison qui dépendait du bénéfice de la chapelle ".
Nous voudrions en savoir plus, avant la démolition programmée de l'immeuble. ". 

La Rosalie des Alpes

La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina L.), coléoptère  de la famille des Cerambycidées (longicornes), est l’un des plus beaux insectes de la faune européenne avec sa teinte bleu cendré et ses tâches noires de formes et de tailles variables. Surtout présente dans les hêtraies de montagnes en Pyrénées, Alpes et Cévennes, on  peut également la trouver en plaine et notamment dans le Maine-et-Loire ( photo ci-contre prise en bordure de l'Authion) où les alignements de frênes têtards séculaires, symboles des basses vallées angevines,  sont le biotope privilégié pour cet insecte. En effet, ses larves se nourrissent du bois des arbres dépérissant sur pied. Les adultes éclosent au cœur de l’été et ne vivent que quelques semaines, le temps de s’accoupler et de pondre.

Très rare, la Rosalie des Alpes est protégée au niveau national. La conservation de son milieu de prédilection, les vieux frênes têtards, s’avère cruciale pour le maintien de cette espèce emblématique. 



Des toits rouges en pays d'ardoises

Au bout de la rue de la Chaussée, un petit ensemble de pavillons fait diversion. Rompant avec l'architecture traditionnelle locale, on dirait des pavillons de banlieue. Ces immeubles datent des années 1930, après la mise en application d'une loi de programmation destinée à faciliter la construction de logements économiques pour les ouvriers.

Des plans et descriptifs types sont diffusés.  L'usage de matériaux industrialisés est recommandé. C'est ainsi qu'apparaissent les blocs agglomérés de machefer pour les murs et les tuiles mécaniques rouges pour les toitures. Des éléments décoratifs de charpente s'ajoutent. Le régionalisme s'oublie.
A noter que le propriétaire-constructeur d'une de ces maisons, charpentier de son état, a élevé dans les environs une grande quantité de hangars agricoles, couverts ... en ardoises. L'usage de la tuile mécanique rouge, semble donc bien  réservé, ici, à un contexte particulier d'aide à la construction de logements sociaux dans la période d'entre deux guerres. 

Image subliminale ?

Difficile de lire ce panneau !
Par souci d'économie, le même support a servi a deux affichages successifs.
La couche de fond du deuxième message ayant disparu avec les intempéries, il reste une jolie superposition.
Voici les textes :
DEFENSE de FAIRE ou DEPOSER des ORDURES autour de cet édifice sous peine d'amende
VITESSE MAXIMUM PERMISE A TOUS VEHICULES 15 km à l'heure

A méditer ...

Tuffeau et enduit, mariage réussi 

Jusqu'au début du XXe siècle, les maisons de la vallée sont construites exclusivement en tuffeau.
Cette pierre calcaire est la plus tendre et  la plus hydrophile qui soit. Sa mise en oeuvre, sous forme de blocs taillés ou de petits moellons, doit respecter des techniques adaptées.

Lorsque, pour raison d'économie, il faut se résoudre à utiliser des moellons en remplissage , ces derniers sont liés avec un mortier maigre et toujours recouvert d'un enduit épais, isolant et décoratif, constitué de sable de Loire et de chaux aérienne. Sur des constructions annexes, l'enduit peut être seulement affleurant.
Techniques, matériaux et esthétique du passé ? Non, ce qui est plus troublant c'est la pratique que l'on voit ici et là d'enlèvement de l'enduit protecteur pour faire apparaître des reliefs, parfois portés à l'extrême, par dégradation en profondeur des lits d'assise. 

Voici un extrait de recommandations publiées à l'occasion d'opérations de réhabilitations sur le territoire du parc Loire-Anjou-Touraine :
Repiquer l’ensemble des enduits pour avoir une façade en moellons est une erreur, en particulier sur les murs souvent montés à la terre... Les murs montés en moellons tout venant (tuffeau, grès, silex…) reçoivent systématiquement un enduit. Il joue un rôle technique de protection, d’étanchéité et est perméable à la vapeur d’eau... Sur les moellons de tuffeau, l’enduit doit être très « respirant »...  Certaines constructions en moellons sont parfois enduites à « pierres vues ».

Pour les métiers à tisser

L'activité industrielle de tissage fut florissante à Beaufort, il y a deux siècles.

Et, avant cela ?

Il arrive qu'en grattant le sol, ici ou là, des objets de terre cuite, comme ci-contre, apparaissent ( découverte de Claude Bernard).

Il s'agirait de poids en terre cuite utilisés pour tendre des paquets de fils de chaîne, sur certains métiers à tisser d'époque ancienne.

Rien de superbe dans cet objet mais, si vous visitez le musée du site grec de Paestum, en Campanie, vous découvrirez quasiment les mêmes.
Rien n'avait vraiment changé depuis Pénélope. 

La coiffe des Beaufortaises

Les coiffes en dentelles ont été portées, à peine une centaine d'années.

Les femmes du peuple avaient depuis longtemps un simple bonnet de toile pour se protéger les cheveux.

Vers 1840, elles ont commencé à couvrir le bonnet d'une dentelle, les jours de sortie.

La coiffe beaufortaise est à bonnet rond. Elle est maintenue derrière la nuque par un noeud de satin brodé. Les broderies représentent des motifs naturels variés: fruits, fleurs, oiseaux ...

L'entretien de ces coiffes, délicat, est l'affaire de la repasseuse lingère.
Renseignements aimablement fournis par le musée des coiffes des Ponts-de-Cé. 

Sur les façades des maisons

Dans notre région, les fenêtres sont traditionnellement plus hautes que larges. Les volets pleins, en bois, sont ainsi de faible largeur. Le menuisier n'y plaçait pas d'écharpe diagonale disgracieuse,les barres horizontales assurant le rôle de clé, par une disposition particulière. Regardez bien.

La barre a une hauteur variable. Engagée ,à force, dans l'épaisseur des planches verticales, elle joue le rôle de clavette, bloquant l'ensemble.

Aujourd'hui, en construction industrialisée, cette barre est souvent remplacée par une tige filetée.

Dans notre jardin

Il y a quelques milliers d'années, les hommes fabriquaient leurs outils avec les roches qu'ils avaient sous les pieds.

Ils ont laissé sur le sol une grande quantité de haches en grès ou silex.

Il n'est pas rare d'en découvrir en creusant le sol pour une tranchée ou une fosse. Les deux exemplaires, ci-contre, ont été découverts ainsi. Ces outils sont taillés ou polis.
Il est beaucoup plus rare de retrouver le manche ou la gaine en bois de cerf. 

Dans nos greniers

Une vieille malle, dans un grenier de ferme peut réserver des surprises. Un almanach journalier du palais de 1742, un peu abimé, y a été découvert, au milieu des journaux du dimanche et des musées des familles.
Distribués par quelque colporteur, les almanachs entraient dans les foyers campagnards, pour instruire et divertir.
A côté des contes à rire, il y a un exposé très sérieux sur le programme des séances des tribunaux et juridictions de la Ville de Paris, au temps de Louis XV. A lire ci dessous.

Journal du Palais 1942

Des oiseaux : hibou moyen-duc

Entre La Fourcelle et Monquartier, des chemins d’exploitations bordent des zones marécageuses traversées par le canal d’Harcourt. Les haies bocagères y ont été maintenues. C’est une chance pour les oiseaux et petits animaux. Regardez bien. Vous croiserez peut-être un hibou moyen-duc (asio otus) ; voir ci-contre >  Attention, il est camouflé par mimétisme, dans un arbre. Il vous regarde. Ne bougez plus et contemplez.
Le sentier à suivre est téléchargeable sur le site de l’office de tourisme du Saumurois. 

Des mots : le temps, jadis

Avant la météo télévisée, les anciens prenaient l'temps au poste ( la TSF ).
Mais aussi ils regardaient le soleil couchant, la brume matinale, la forme des nuages et l’aspect de la lune. Pour le plus long terme, ils consultaient les prévisions de l'almanach des Postes. Ils se transmettaient tous les dictons.
Sur la cheminée trônait le vieux baromètre anéroïde >
La pluie attendue ou redoutée prenait plusieurs formes et, dans le val d'Authion, provoquait des commentaires colorés. 

L'temps s'enbarnaudit, on va avoir eun’arnâpée.
V'là eun’nuée qu'arrive, on va s'prendre eun’ousée.
Ça bérouasse déjà, c'est la piée pour la journée.

Des fleurs :  orchidées                      Avec la collaboration de Loïc Schio

Les orchidées sont aussi le long des chemins.

On peut voir des :

- Orchis bouffon  (Orchis morio) ; voir ci-contre >

- Orchis bouc  (Himantoglussum hicinium) ;

- Epipactis à larges feuilles  (Epipactis helleborine) ;
du coté du Gué d'Anjan et ailleurs.
Chaque espèce a sa période de floraison. Regardons. 

Mise à jour le : 30 janvier 2023       Jean-Marie Schio