Vue générale

des trois niveaux

Dans un premier temps, il importe de préciser que, dans les écrits de Maria Valtorta, Jésus ne fait pas un usage systématique de l’anthropologie tripartite ou ternaire. À bien des endroits, Jésus ne parle que du binôme CORPS-ÂME. Cela semble particulièrement vrai lorsque Jésus s’adresse aux romains ou aux gentils (païens) en général. Dans ce cas, cela semble être justifié par des raisons pédagogiques. Quand Jésus s’adresse à eux, son objectif semble être de leur faire comprendre qu’eux aussi ont une âme et que cette âme est immortelle et appelée à la même félicité que l’âme des juifs. Cette interprétation suppose que l’anthropologie ternaire, bien que connue ailleurs que chez les juifs, n’était pas connue partout, loin de là.

En 272.4-5, et à propos de son enseignement sur l’âme immortelle, Jésus dit à un scribe : « Ce sont des nuances, ô scribe, mais c'est de nuances que se revêt la Sagesse et la Vérité. » Le scribe demande alors : « Parles-tu ainsi aux gentils ? » Jésus répond : « Pas ainsi. Ils ne comprendraient pas, mais je leur montre le Soleil. Mais comme je le montrerais à un enfant jusqu'alors aveugle et idiot, et arrivé par miracle à la vue et à l'intelligence. Ainsi, comme un astre, sans arriver à en expliquer la composition. Mais vous d'Israël, vous n'êtes ni aveugles ni idiots. Depuis des siècles, le doigt de Dieu vous a ouvert les yeux et éclairci l'esprit... »

Si Jésus n’emploie pas toujours l’anthropologie tripartite, elle est néanmoins très présente. Pour exprimer l’homme en sa totalité, Jésus parle très explicitement de:

Par ailleurs, pour exprimer la totalité de l’homme, JAMAIS Jésus ne parle de « deux dimensions », « deux niveaux », « deux degrés », « deux états », etc. Ce simple fait est suffisant pour démontrer que, pour Jésus, l’anthropologie tripartite est supérieure à toute autre quand il s’agit d’être précis et nuancé. Dans tous les passages ci-haut, sauf en 243.10, Jésus énumère quels sont ces trois niveaux de l’homme. Ajoutons à ceux-ci deux passages (36.9 et 125.2), où Jésus énumère les niveaux de l’homme, en répétant trois fois le mot « ordre ». Bien que Jésus n’utilise pas précisément l’expression « trois ordres », cette dernière pourrait donc être ajoutée à celles qui précèdent. Plaçons cela dans un tableau.

Dans ce tableau, les niveaux inférieur, intermédiaire et supérieur semblent correspondre à ce que saint Paul identifie comme le corps (physique), l’âme (psychique) et l’esprit (spirituel). Tout semble cohérent, sauf l’emploi du mot ‘SUPÉRIEUR’. Mais cela ne me paraît pas vraiment important. En 17.2, il identifie le niveau ‘supérieur’ selon l’anthropologie tripartite. En 225.8, ce mot pourrait identifier le niveau ‘supérieur’ de la « chair » comprise comme le binôme CORPS-ÂME. En effet, selon le livre « Corps – âme – esprit » de Michel Fromaget (cf. note ci-bas), il semblerait que, dans la Bible, le mot « chair » corresponde parfois au binôme corps-âme, c’est-à-dire aux deux niveaux inférieurs de l’homme. C’est par ces deux niveaux inférieurs de l’homme que celui-ci est « semblable à l’animal », bien que le psychisme de l’homme soit plus développé et parfait que celui des animaux. Et c’est par l’esprit, niveau supérieur de l’homme, que celui-ci est « semblable à Dieu », bien que l’esprit de l’homme soit très inférieur à l’Esprit divin.

Note: Michel Fromaget a rendu disponible ce livre sur son site internet en format PDF: http://www.michelfromaget.fr/images/stories/fromaget/La_lampe.pdf Dans cette version, la référence concernant “la chair” se trouve aux pages 165 et suivantes.

À cette liste où il est clairement question des trois niveaux constitutifs de l’homme, nous pouvons ajouter d’autres passages où il est question de trois niveaux de forces, de maladies, de douleur, de tentations et de luxure.

Et pour conclure ce survol général, deux passages.

En 80.9, Jésus décrit ce que fut l’expérience de sa triple tentation au désert. Et il conclut: “L’Homme avait remporté la triple victoire”.

En 610.16, Jésus décrit les épreuves de sa Mère, du Calvaire jusqu’au matin de Pâques.


610.16 – Et la torture a continué avec des assauts périodiques jusqu'à l'aube du Dimanche. J'ai eu, dans la Passion, une seule tentation. Mais la Mère, la Femme, a expié pour la femme, coupable de tout mal, de très nombreuses fois. Et Satan sur la Victorieuse s'est acharné avec une férocité centuplée. Marie l'avait vaincu. Sur Marie la plus atroce tentation.

Tentation contre la chair de la Mère.

Tentation contre le cœur de la Mère.

Tentation contre l'esprit de la Mère.

Le monde croit que la Rédemption prit fin avec mon dernier soupir. Non. La Mère l'a accomplie, en y ajoutant sa triple torture pour racheter la triple concupiscence, en luttant pendant trois jours contre Satan qui voulait l'amener à nier ma Parole et à ne pas croire en ma Résurrection. Marie fut la seule qui continua de croire. Elle est grande et bienheureuse aussi à cause de cette foi.

Ce premier classement des données nous invitent à une série de distinctions et de précisions. C’est ce que nous allons maintenant faire.