L’objectif général est de sonder les connaissances des élèves en début de séquence pour accéder à leurs préconceptions sur le sujet qui sera étudié. Au travers de la connaissance de celles-ci, on cherche à mieux cibler l’enseignement délivré, en insistant davantage sur les points pour lesquels les préconceptions (ou conceptions naïves) des élèves pourraient présenter un handicap à la bonne assimilation des nouvelles notions scolaires par exemple, pour faciliter les apprentissages des élèves.
En effet, une telle stratégie est utile quel que soit le degré des élèves, certaines préconceptions étant renforcées quotidiennement et ainsi suffisamment robustes pour ressurgir en tout point du cursus. En chimie, les préconceptions sont malheureusement légion, un exemple typique concerne la notion scolaire de « solution » qui tend à être perpétuellement remplacée par celle de « liquide ». Ainsi, bon nombre d’élèves ne parviennent pas, ou alors seulement pour un temps relativement court, à faire clairement la distinction entre l’état de la matière et un mélange homogène entre un solvant et un soluté. Ainsi, même dans des degrés avancés il n’est pas rare de voir réapparaître des conceptions naïves que nous avions pu croire dépassées. Ces dernières sont autant d’éléments perturbateurs qui entraveront une acquisition harmonieuse des nouvelles notions.
Ceci est d’autant plus problématique dans le contexte de l’étude des sciences que sont la physique et la chimie en raison de leur nature cumulative. . Il sera, par exemple extrêmement difficile de pleinement faire comprendre le concept de « réaction de neutralisation » à un élève ne maîtrisant pas celui de « dissociation électrolytique », en raison de sa conception naïve à propos de la nature des solutions. De même, en physique, il sera difficile de comprendre le fonctionnement d’une diode si un élève ne maîtrise pas correctement les notions de porteurs de charge et de courant électrique. Ainsi, l’insertion de concepts erronés ou incertains aura tendance à déstabiliser les bases de l’édifice de la connaissance et à se propager en s’amplifiant à l’échelon supérieur de cette dernière, créant ainsi des « zones » d’insécurité cognitives dans l’édifice de la connaissance. Le risque est qu’à terme, la structure globale pourrait s’en trouver suffisamment déformée et sa cohérence perdue.
Ceci peut également s’avérer être problématique lors des dernières années de la maturité. Effectivement les élèves sont de plus en plus amenés à devoir faire des liens entre disciplines pour pouvoir construire la suite de la connaissance. Si la situation était déjà préoccupante à l’intérieur des disciplines, elle deviendra rapidement ingérables lors de cette nouvelle étape. C’est pour ces raisons qu’il est impératif de continuellement réajuster les notions en espérant le faire plus efficacement qu’elles ne se déforment par l’action d’un renforcement quotidien des conceptions naïves.
Sonder les préconceptions des élèves
Faire prendre conscience individuellement aux élèves de leurs préconceptions
Permettre une participation équitable (car anonyme)
Faire prendre conscience des difficultés communes
Rassurer les élèves sur d’éventuelles difficultés en début de séquence.
Catégoriser les transformations dites chimiques et physiques en deux ensembles distincts
Faire des conjectures sur certains aspects des réactions chimiques (nature, utilité, conditions, lois de conservation)
Pour l’enseignant : établir un panorama des connaissances des élèves et estimer le nombre d’élèves qui ont déjà étudié l’électricité au cycle
Pour les élèves :
o Différencier les notions scolaires des notions de la vie quotidienne (par exemple utilisée lors de travaux dans les maisons)
o Pour ceux d’entre eux ayant déjà eu un cours au cycle, réactiver le vocabulaire spécifique (générateur, dérivation, etc.)
Nos conjectures, quant à la portée de l’activité proposée, se devaient de contenir, non seulement, des aspects didactiques, c’est-à-dire une dimension ancrée dans les apprentissages, mais également, des aspects relevant de la pédagogie indispensables à un bon pilotage du dispositif envisagé. Néanmoins, quelles qu’elles soient, le choix de l’artefact « Mentimeter » a également pour rôle de favoriser la réflexivité des élèves quant à leurs apprentissages.
Dépasser les préconceptions et vérifier si les différents moyens mobilisés qui ont permis de dépasser les visions naïves ancrées dans la vie quotidienne.
Conjectures spécifiques à la chimie
En utilisant un format de réponses « vrai, faux, ne sais pas » pour catégoriser différentes transformations nous pourrons rapidement avoir une première idée de l’image qu’ont les élèves de la notion de transformation chimique.
En utilisant un format de réponse où il est demandé aux élèves de donner des valeurs de 0 à 10 dans l’idée qu’ils se font d’une transformation (« 0 » signifiant que la notion n’est pas typique et « 10 » au contraire que la notion est typique), permettra de sonder plus finement la perception que les élèves se font des notions. Il sera demandé aux élèves de donner deux notes pour chaque notion en les analysant sous l’angle de la chimie et de la physique. Une représentation moyenne bidimensionnelle (un axe par discipline) des réponses permettra d’avoir un retour rapide et visuel permettant de discuter immédiatement des notions présentant une certaine ambiguïté.
Demander aux élèves des réponses ouvertes à des questions relatives aux transformations chimiques permettra d’aller un peu plus loin dans leur perception de la notion et ouvrira la porte à une discussion (dans un premier temps en mode frontal interactif, puis dans un deuxième temps par un travail en sous-groupes) faisant le lien entre leurs réponses précédentes (vrai, faux, ne sais pas + catégorisation).
A ce niveau nous nous trouvons dans la dimension didactique du dispositif. Il s’agit ici, dans un premier temps, grâce aux possibilités interactionnelles de l’artefact, de confronter les élèves à leurs préconceptions les plus courantes. Dans un second temps, après que les élèves auront pu confronter leurs perception du sujet avec leur propres conceptions, il s’agira de leur donner les moyens de dépasser leurs éventuelles conceptions naïves en incluant des amorces théoriques dans les questions elles-mêmes.
Permettre une participation équitable (de toute la classe).
Se rassurer et voir que nous ne sommes pas tout seul dans l'erreur, dédramatiser le fait de ne pas savoir. En cas d’erreur d’un faible nombre d’élèves (ou d’un seul) l’artefact choisi anonymise les réponses pour la classe, seul le professeur peut avoir connaissance de l’élève ayant produit une réponse erronée permettant ainsi à ce dernier de ne pas être mis en avant
Ici, nos deux conjectures précédent relèvent presque exclusivement de la dimension pédagogique de l’apprentissage. L’artefact « Mentimeter » permettra d’ériger un écran rassurant entre eux et le groupe classe et ainsi s’affranchir de leurs inhibitions liées à l’interaction sociale inhérente à toute activité collective.[1] Dans une certaine mesure, il est également possible d’identifier une dimension didactique à ce niveau. Penser que nous sommes les seuls à commettre des erreurs est également, pour certains, une préconception qu’il s’agira de dépasser.
Conjectures spécifiques à la physique
Demander aux élèves de nommer des composants électriques permet d’introduire la notion de composant électrique au travers d’une discussion avec les élèves et de les faire participer tous ensemble à une discussion qui permettra de pouvoir définir ce qu’est effectivement un composant électrique. Le nuage de mots permet ainsi de partager le savoir entre tous les élèves que ce soit au travers des bons ou des mauvais exemples.
Pour le reste des questions, un format de questions à choix multiple a été préféré pour que les élèves n’ayant jamais étudié l’électricité puissent tout de même participer à l’activité sans se sentir exclus ou diminués en cas de non-réponse. Ainsi, en sachant qu’une réponse juste fait partie des possibilités, cela permet de les garder engagés et actifs jusqu’à la fin du questionnaire, tout en mobilisant leur sens de la réflexion et en ne les dévalorisant pas face aux autres élèves ayant des connaissances préalables.
[1] https://www.cairn.info/revue-le-journal-des-psychologues-2007-1-page-24.htm (consulté le 22.02.2022)
Il s’agit d’un outil de sondage/feedback en direct. Les possibilités qu’il offre sont particulièrement bien adaptées en raison, non seulement de sa fonction première, mais également car il permet de donner un feedback à la classe en direct et permet ainsi d’ouvrir la discussion sur les concepts.
Gratuit (avec limitations)
Possibilité de créer des présentations avec deux questions et cinq quiz.
Possibilité pour l'audience de proposer des questions au travers d'un Q&A collaboratif.
Possibilité d'exporter en PDF et en format image.
Chimie
En chimie DF, les élèves abordent le concept de réaction chimique en deuxième année de maturité. Ce « grand classique » de la chimie pourrait sembler trivial et aller de soi tant il semble rattaché de manière évidente à cette discipline. Néanmoins, arrivés à ce stade de leur cursus, cette « évidence » apparente de la notion de réaction chimique peut rapidement s’avérer être un handicap. Effectivement, ce caractère trivial, ne reposant encore dans la plupart des cas sur aucune notion scolaire, est souvent une source inépuisable de notions naïves. Ici, le but est donc de permettre aux élèves de faire le lien entre les notions scolaires qu’ils sont sensés maîtriser et la suite de l’enseignement portant sur la nouvelle notion de réaction chimique. Leurs anciennes notions, dont nous nous employons au travers le questionnaire soumis aux élèves d’affiner la nature sont généralement composées d’images véhiculées par les médias au sens large (préparations d’explosifs, synthèse de drogues, dispositifs expérimentaux compliqués contenant les liquides qui changent de couleur et qui fument…)
Physique
L’électricité et toutes les notions qui en découlent sont au cœur du programme de 3ème OS. Ce n’est pas une nouveauté pour certains élèves qui ont déjà abordé certaines de ces notions fondamentales au cycle (en 10ème). Cependant, certains élèves découvrent ici ce champ de la physique car ils n’ont pas eu de cours sur ce sujet au cycle. Les classes sont donc très hétérogènes et il est nécessaire en début de séquence d’établir le niveau de connaissance des élèves pour permettre d’adapter le contenu des leçons pour qu’il soit le plus adapté possible aux élèves de la classe. De même, l’électricité fais partie de notre vie quotidienne et nous utilisons des circuits électriques en permanence, bien souvent sans même nous en rendre compte ou y faire attention. Cependant, par exemple lors de travaux dans une maison ou la réparation d’objets, il est fréquent que les élèves aient eu accès à des circuits électriques. Or les règles et normes en vigueur dans le bâtiment ou dans la fabrication d’objets sont différentes des conventions utilisées lors des études de physique (pour la couleur des fils par exemple), ce qui peut originellement porter à confusion. Un vrai approfondissement par rapport aux enseignements du cycle leur est ici proposé au travers de l’étude des bases de l’électrocinétique.
Concrètement, il s’agira donc de proposer une gradation dans les questions posées aux élèves, en tentant de lier davantage, question après question, leur vision de la nouvelle notion avec les prérequis à l’étude de cette dernière.
Dans le contexte de la chimie, comme évoqué plus haut, la gradation prévue est la suivante :
- Questions d’orientation concernant la distinction entre transformations chimiques et physiques (Réponses possibles : Vrai, Faux, Ne sais pas)
- Questions liées au degré d’appartenance disciplinaire (Notation de 0-10)
- Questions ouvertes à réponses courtes sur la notion de réaction chimique.
Dans le contexte de la physique, comme évoqué plus haut, la gradation prévue est la suivante :
- Une question ouverte sur les composants électriques
- Des questions à choix multiple sur des composants électriques et la réalisation de circuits électriques
- Des questions à choix multiple sur les circuits en série et en dérivation
- Deux questions à choix multiple sur les porteurs de charge et le courant électrique
Ceci devrait permettre de faire émerger rapidement les préconceptions dans une première série de questions résolument indépendantes des prérequis ; puis de pousser les élèves à progressivement s’interroger sur leurs réponses en insérant progressivement davantage d’éléments prérequis dans les questions.
Cette activité sera proposée en début et en fin de séquence sous forme d’évaluation formative, le but étant : pour les élèves de réaliser l’évolution de leurs idées sur le concept provoqué par l’enseignement et pour le professeur de mesure dans quelles proportions les conceptions naïves ont été dépassées. Les élèves auront accès à l’ensemble des réponses données et pourront en conserver une copie pour les aider dans leurs révisions en vue de l’évaluation certificative correspondante. L’artefact Mentimeter permet d’exporter facilement l’ensemble des réponses au format PDF.
Tâches scolaires
La première série de questions sera posée à l’ensemble de la classe par l’intermédiaire de l’application « Mentimeter ». Il sera indiqué aux élèves qu’ils doivent répondre aux QCM/classification/Vrai-Faux et ensuite produire des réponses, typiquement sous forme de mots-clés ou phrases courtes. L’application Mentimeter permet de mettre en évidence à l’aide de la taille des caractères la fréquence des réponses. L’ensemble des items sera parcouru et commenté par le professeur en mode frontal interactif de manière à résumé les tendances principales de chaque item. Il sera nécessaire de préciser qu’en sciences une réponse majoritaire n’est pas forcément correcte. Ensuite, les élèves travailleront en sous-groupe, dont la composition sera déterminée par tirage au sort, (un item par sous-groupe) et devront produite un résumé des réponses puis émettre un avis sur ce qui a été dit. Ils présentent leurs résultats sous forme de présentations courtes de 5 minutes maximum sous forme de posters au format A3. A la fin de l’activité, toutes les présentations sont récoltées par l’enseignant et scannées pour être mises à disposition de l’ensemble des groupes.
Questions introductives : Chimie
Tu penses que c’est vrai ou faux?
Si on met au congélateur 100g d’eau, la masse d’eau congelée sera 100g
Une production de gaz indique qu'il y a forcement une transformation chimique.
La masse est conservée tout au long de une réaction chimique
Les propriétés d’une substance sont conservées au cours d’une réaction chimique.
Détermine si les changements suivants sont physiques ou chimiques
La séparation de l’eau et de l’huile
Le gâteau qui gonfle
Le rougissement de feuilles des arbres
L’ajout de Mentos dans le coca
La digestion enzymatique
Fermentation
L’eau que l’on filtre
L’élastique que tu étires
Respiration cellulaire
Classer les propriétés suivantes correspondant à des changements physiques ou chimiques
Propriétés caractéristiques inchangées
Changement d’état
Changement de forme
Propriétés caractéristiques modifiées
Changement de couleur
Dégagement de chaleur
Modification des molécules
Création des nouvelles substances
Effervescence
Questions de production
Comment définirais-tu une réaction chimique ?
D'après toi, que deviennent les atomes des molécules qui disparaissent lors des transformations chimiques ?
Une réaction chimique ça sert à quoi ?
Donnez-moi un exemple de réaction chimique que tu connais et qui n'a pas été nommé dans les questions précédentes
Que se passe-t-il dans une réaction chimique ?
Pourquoi les réactions chimiques sont-elles importantes ?
Que faut-il pour qu'une réaction chimique ait lieu ?
Exemple questions de classement
Questions introductives : Physique
Quel est le mouvement d'ensemble des charges électriques dans un circuit ?
De la borne - du générateur vers la borne + du générateur
De la borne + du générateur vers la borne - du générateur
Cela dépend du type de courant (continu alternatif)
Quel est le sens du courant électrique dans un circuit ?
Le même que celui du sens de déplacement des charges positives
Le même que celui du sens de déplacement des charges négatives
Quels composants électriques connais-tu ?
Dans un circuit électrique composé d'un générateur et d'une lampe, la borne + du générateur est reliée à une des bornes de la lampe avec un fil ...
rouge
vert
bleu
noir
la couleur n'a pas d'importance
Dans un circuit en dérivation, le courant est-il le même dans chacune des branches ?
Oui
Non
Ça dépend de la tension du générateur
Ça dépend de la forme du circuit
Ce symbole représente...
(impossible d'insérer une image correctement mais il faut ici placer le symbole d'une lampe)
une lampe
un générateur
un interrupteur
une résistance
ce n'est pas le symbole d'un composant électrique
Un composant électrique peut avoir ...
1 borne
2 bornes
3 bornes
4 bornes
plus de 4 bornes
Comment s'appelle l'appareil qui mesure la tension aux bornes d'un (ou plusieurs) composant(s) électrique(s) ?
un multimètre
un voltmètre
un ampèremètre
un ohmmètre
un manomètre
Si tu devais modéliser un radiateur par un composant électrique, lequel choisirais-tu ?
un moteur
une diode
un transistor
une résistance
un interrupteur
Dans un circuit en série simple, quelle est la grandeur physique qui est la même en tout point du circuit ?
la pression de radiation
la tension électrique
la puissance électrique
l'intensité du courant électrique
Réponses attendues
Sans vouloir faire trop d’hypothèses, on peut s’attendre à des réponses fortement ancrées dans le quotidien. En résumé, on peut supposer que majoritairement les élèves ne feront pas le lien avec les notions scolaires déjà acquises sans pour autant être erronées. Il faudra ainsi bien le prendre en compte lors de la phase de commentaires par l’enseignant pour que les élèves gardent leur motivation et leur estime de soi.
Tâches scolaires
Tout comme lors de la leçon précédente, les questions seront posées aux élèves grâce à l’application Mentimeter et les consignes d’utilisation seront rappelées au préalable. Cette fois-ci, les élèves seront invités à répondre individuellement aux questions de manière à produire un feedback personnalisé pour chacun d’entre eux. Après avoir reçu les réponses des élèves, l’enseignant les passera en revue en mode frontal interactif et détaillera la réponse qu’il attendait, tout en corrigeant si nécessaire les réponses obtenues sur l’application. Il s’agira de consacrer du temps aux questions ayant posé le plus de difficultés, les autres pouvant être traitées par une simple validation rapide des productions. Les questions posées peuvent être identiques à celles de la leçon d'introduction dans le cas de questions générales (pour évaluer directement les déconstructions des préconceptions) ou plus ciblées sur les apprentissages spécifiques de la séquence (pour évaluer les apprentissages et les points à revoir avant l'évaluation certificative). Les questions de cette leçon sont à adapter en fonction des réponses aux questions précédentes et aux difficultés des élèves observées tout au long de la séquence.
Questions d'évaluation des apprentissages : Chimie
La structure atomique aura un impact sur les réactions chimiques ? Si oui, lesquels ?
S’il existe un lien entre structure atomique et électronique, duquel s’agit-il ?
En quoi la structure électronique d’un atome est-elle utile dans le contexte de la compréhension des réactions chimiques ?
Par une réaction chimique on crée ou détruit de la matière. Justifie ta réponse.
Quel pourrait être le rôle de la règle de l’octet (ou du duet) dans une réaction chimique ?
Une réaction chimique permet de transformer de la matière. Justifie ta réponse.
Une réaction chimique permet de créer des molécules uniquement. Justifie ta réponse.
La molécule H2 est moins stable que les atomes séparés. (H· , c.-à-d. un hydrogène radicalaire). Justifie ta réponse.
Les atomes s’assemblent sans raison physique particulière. Justifie ta réponse.
La dissociation électrolytique est une réaction chimique ? Justifie ta réponse.
Dans une dissociation électrolytique, l’eau a un rôle central. Justifie ta réponse.
En chimie, la matière est toujours conservée ? Comment peut-on mettre cela en évidence ?
La neutralité des espèces chimiques est-elle importante ? Justifie ta réponse.
Questions d'évaluation des apprentissages : Physique
Dans un circuit électrique, quelles sont les particules chargées à l'origine d'un courant électrique ?
Quel est le sens du courant électrique dans un circuit ? Développer et justifier.
Un générateur créé-t-il des charges électriques ?
Peut-il y avoir une accumulation de charges électriques dans un circuit ? Justifier.
Qu'est-ce qui créé un déplacement de charges électriques dans un circuit ?
Quel est le lien entre l'intensité du courant électrique et les porteurs de charges dans un circuit ?
Qu'est-ce qu'une résistance équivalente ?
Quelle est la différence principale entre un circuit en série et un circuit en dérivation ?
Dans quel sens se déplacent les charges électriques dans un circuit ?
Si on devait modéliser un radiateur par un composant électrique, lequel choisirais-tu ?
Chimie
Dans le cas de la chimie, les résultats obtenus pour les questions du type "Juste/Faux/Ne sait pas" montrent que les élèves sont conscients qu'une transformation chimique va modifier les propriétés physiques. D'une autre part, quand il y a une transformation physique, la majorité des élèves savent qu'il y a la conservation de la masse. Cependant, pour eux, lors d'une transformation chimique, la conservation de la masse ne s'applique pas.
Pour aller plus loin, dans les questions type "Appartenance à..." on observe des nombreuses hésitations pour choisir si une transformation est physique ou chimique sauf où la différence est très marquée. Cette tendance est aussi observé dans les cas de double appartenance pour les changements d'état, le dégagement de chaleur et propriétés caractéristiques inchangées
Pour les réponses courtes et mots clefs, les élèves se sont basés essentiellement sur les questions précédentes et les mots utilisés sont ceux qui correspond aux chapitres étudiés auparavant et dans laquelle il y a peu de conceptions naïves.
Nous pouvons conclure que les élèves ont majoritairement mobilisé leurs notions scolaires pour répondre mais que les notions comme la conservation de la masse restent à travailler lors du travail sur la stœchiométrie.
Ce que nous n’avions pas anticipé est lié au biais de disponibilité généré par le questionnaire lui-même. Effectivement, malheureusement, les élèves se sont servis des connaissances acquises lors des deux premières catégories de questions pour proposer des réponses ouvertes dans la troisième partie. Finalement, les questions ouvertes, qui étaient possiblement les plus intéressantes au niveau des préconceptions naïves, se sont trouvées être polluées par le questionnaire lui-même ! Dans une future version de cette même activité, il sera utile de tenir compte de cela.
Pour la physique, les résultats sont assez inégaux avec environ la moitié de réponses correctes (même si certaines sont imprécises). Dans l'ensemble, les questions dont le sujet est assez général (symboles, appareil de mesure, etc.) ont eu majoritairement des bonnes réponses alors que celles dont le sujet est plus précis (couleur de fil, nombre de bornes, etc.) sont plus inégales et mettent en avant les préconceptions des élèves.
Comme anticipé, deux groupes d’élèves se détachent au travers de ces réponses : ceux qui ont déjà des notions scolaires et les ont mobilisés rendant ainsi difficile l'accès à leurs préconceptions et ceux qui n’en n’ont pas dont les réponses sont ainsi uniquement basées sur leurs préconceptions. Au niveau des élèves ayant des notions scolaires, ce questionnaire a cependant permis de mettre à jour des lacunes sur les caractéristiques d’un dipôle et sur les différents composants électriques lors des différentes leçons (théoriques et expérimentales) pour lesquelles il faudra mettre en place des remédiations lors des leçons.
Il est à notre sens difficile d’évaluer de manière objective l’impact de cette séquence sur les apprentissages. Pour que cela soit possible, il aurait été nécessaire de faire du pré-test ainsi qu’un post-test ainsi que de mener une activité similaire, mais sans artefact, dans une classe de référence. L’ensemble de ces données nous auraient peut-être permis de conclure objectivement sur des valeurs reposant sur des données statistiques (t-test, Cohen d).
De manière générale, nous pouvons extraire comme points positifs la facilité à mettre en œuvre l'activité. Cet artefact permet d'accéder rapidement aux préconceptions des élèves et d'avoir un feedback immédiat et anonyme. Cependant, comme point négatifs, on constate que les questions doivent êtres fixées à l'avance et ne peuvent pas êtres modifiées en direct au besoin. De plus, il peut prendre beaucoup de temps à la fois en amont et pendant la leçon et selon les classes et il y a un risque de discrimination si certains élèves n'ont pas de téléphone.
Comme piste d'amélioration, nous pouvons proposer de faire un petit questionnaire (maximum 3 à 4 questions) en début de chaque partie de la séquence plutôt qu'un gros questionnaire en début de séquence. Il serait intéressant aussi prévoir une question Q&A participatif pour pouvoir ajouter une question supplémentaire à la volée. Un format plus court, éventuellement constitué essentiellement de questions ouvertes permettra de s'affranchir du biais de disponibilité qui a entravé la possibilité de réponses quant à nos questionnements sur les préconceptions de élèves.
Nous avons l'impression que cette activité a été appréciée par les élèves en dépit du peu d’informations concrètes sur leurs conceptions naïves qu’elle nous a permis d’obtenir. Ceci nous a donné l’occasion d’interagir d’une manière un peu différente et plus ludique. A notre sens, bien que cela soit subjectif, nous pensons que c’est principalement sur la motivation et participation des élèves que l’effet est à rechercher ainsi que dans leur plus grande facilité à participer garantie par l’anonymat lié à l’artefact "Mentimeter". En effet, selon une étude réalisé par Rudolph (2017), Mentimeter améliore la participation des élèves par rapport aux sessions sans lui.
Nous penserons que l'usage d'un artefact ne doit pas nécessairement remplacer d'autres formes d'interactions, plus classiques, avec les élèves. Il s'agit d'un outil supplémentaire dans notre "boîte à outil pédagogique et didactique" qu'il s'agira d'utiliser intelligemment. Dans notre cas, l'usage de Mentimeter comme outil de sondage s'est révélé plus pertinent qu'un simple sondage sous forme papier en fin de leçon, pour plusieurs raisons. Cela nous a permis, de manière directe, durant la leçon, de nous apercevoir que les élèves n'avaient par exemple pas conscience de la notion de conservation de la quantité de matière durant une transformation chimique. Selon le modèle SAMR, nous pouvons parler d'une augmentation car avoir conscience de cela a permis d'orienter correctement l'amorce de la séquence en tenant compte de cet état des connaissances des élèves, sans avoir à attendre la prochaine leçon pour rectifier le tir (Wart, 2013). Une des conséquences directe de l'utilisation de cet artefact est donc un réel gain de temps dans un programme très chargé où chaque leçon compte. Il s'agit donc d'un gain d'efficience. De plus, Chickering et Gamson (1987) ont proposé sept principes de bonnes pratiques dans lequel deux d'entre eux sont "encourager l'apprentissage actif" et "donner une feedback immédiat". Nous pouvons constater que ces deux principes peuvent être mis en œuvre grâce à Mentimeter, ce qui est une raison supplémentaire d'intégrer cet artefact dans nos leçons.
De plus, l'utilisation de Mentimeter (ou d'un autre artefact), est que cela permet de contourner le format papier qui souvent est connoté négativement auprès des élèves car associé à un format classique d'évaluation, ne favorisant de fait pas l'expression libre des élèves.
Un dernier argument plaidant pour l'utilisation de Mentimeter est que cela permet également aux élèves absents pour raison de santé (type hospitalisation avec robot AV1 ou plus simplement avec les épisodes de confinement et d'isolation dus au Covid-19) de participer à la vie de la classe en répondant aux sondages. Ils peuvent ainsi également commencer à se familiariser avec les TICs qui sont de plus présents à la fois dans les enseignements et la vie quotidienne, participant ainsi à leur formation générale.
Références
Hill, D.L. et Fielden, K. (2017) Use of Mentimeter to promote student engagement and inclusion. Pedagogy in Practice seminar, Carlisle, UK
Chickering, A.W. and Gamson, Z.F. (1987). Seven principles for good practice in undergraduate education. AAHE bulletin, pp. 3-7. https://eric.ed.gov/?id=ED282491
Rudolph, J. (2017) A brief review of Mentimeter–a student response system. Journal of Applied Learning and Teaching, 1(1), pp. 22-30. https://journals.sfu.ca/jalt/index.php/jalt/article/view/6
Wart, S. (2013) Le modèle SAMR : une référence pour l’intégration pédagogique des TIC en classe. https://ecolebranchee.com/2013/09/09/le-modele-samr-une-reference-pour-lintegration-reellement-pedagogique-des-tic-en-classe/