Discours direct et discours indirect

LES DISCOURS RAPPORTES ET LES VERBES DE PAROLE

I. le discours direct

 Définition et observations :

Dans le discours direct, les personnages parlent comme s’ils s’exprimaient dans la vie.

On utilise la ponctuation du dialogue.

Dans le discours direct :

a) On emploie souvent les pronoms et les marques des 2 premières personnes en plus de ceux de la 3ème.

b) Les verbes des paroles (ou pensées) sont aux temps du système présent.

c) Les indices de temps et de lieu sont ancrés dans la situation d’énonciation.

Les verbes introducteurs peuvent être placés avant, après les paroles ou à l’intérieur de celles-ci (en proposition incise).

Exemples :

Elle annonça : « Je préfère me coucher tôt. Je veux partir dès que possible. »

« Je préfère me coucher tôt, annonça-t-elle, je veux partir dès que possible. »

« Je préfère me coucher tôt. Je veux partir dès que possible », annonça-t-elle.

« Puis-je partir demain ? » ajouta-t-elle.

(Quand il y a un point d’exclamation ou d’interrogation dans le discours direct, la virgule avant l’incise disparaît.)

II. le discours indirect

 Définition :

Dans le discours indirect, les paroles ne sont pas répétées telles qu'elles ont réellement été prononcées. Elles sont transformées pour s'intégrer au récit :

Son père lui répondit: « Tu as raison, tu partiras demain. » (discours direct)

Son père lui répondit qu'elle avait raison, qu'elle partirait le lendemain. (discours indirect)

Le discours indirect désigne des paroles prononcées à voix haute mais aussi des « pensées » :

Son père pensait qu'elle pouvait partir.

Puisque les paroles sont intégrées au récit,

a) On emploie, en général, les pronoms et les marques de la 3ème personne.

Attention, le récit peut-être mené à la 1ère personne avec un narrateur présent dans ce récit ! Il faut alors en tenir compte pour choisir les pronoms convenables.

b) Les verbes des paroles (ou pensées) sont aux temps du système passé.

c) Les indices de temps et de lieu sont coupés de la situation d’énonciation.

‚ Comment insérer le discours indirect dans un récit ?

Au discours indirect, le changement de situation d'énonciation entraîne divers changements (de temps, de personne, d'indices de lieu et de temps).

A. La construction de la phrase :

Les paroles rapportées dans le discours indirect dépendent d'un verbe de parole et ne sont jamais autonomes. Elles peuvent être introduites de trois manières :

- par « si » (quand, où, comment, ce que...) quand la parole rapportée correspond à une phrase interrogative :

Sa mère lui a demandé si elle était sûre d'elle et ce qu’elle avait prévu pendant son voyage.

- par « de + infinitif » ou « que + subjonctif » quand la parole rapportée correspond à une phrase injonctive, à l'impératif par exemple :

Ses parents lui ont conseillé d'être prudente.

Le professeur ordonne que nous sortions tout de suite.

Le professeur nous ordonne de sortir tout de suite.

- par « que » dans les autres cas :

Son père lui a dit qu'elle avait raison.

ATTENTiON !

La ponctuation du discours indirect n'est pas toujours identique à celle du dis­cours direct :

« Viendras-tu ? » è Il m'a demandé si je venais.

« Qu'il vienne ! » è Il lui a ordonné de venir.

B. Les verbes de parole :

Les verbes de parole rendent compte de la façon dont la parole a été prononcée :

Exemples : dire, penser, annoncer, demander, affirmer, murmurer, hésiter, crier...

Parfois, ils permettent à celui qui rapporte une parole de formuler un jugement :

Il a prétendu qu'il avait oublié le rendez-vous.

Le verbe « prétendre » permet au locuteur de signaler que le personnage a menti.

Attention !

Certains verbes introducteurs ne s’utilisent qu’au discours direct ! Pour les conserver au discours indirect, il faut ajouter « en disant que ».

Ex.

« J’ai fait mes exercices, mentit-elle, mais je les ai oubliés chez moi. »

Elle mentit en disant qu’elle avait fait ses exercices mais qu’elle les avait oubliés chez elle.

C’est le cas pour : poursuivre ; enchaîner ; refuser ; approuver ; acquiescer ; s’indigner ; etc.

C. Les temps des verbes :

Dans une phrase comportant du discours direct, il est possible de combiner présent, futur ou passé quel que soit le temps du verbe introducteur :

Ex : Son père lui a dit: « Tu as raison, tu partiras, d'autant que tu as bien travaillé. »

Dans une phrase comportant du discours indirect, si le verbe introducteur est au passé, on emploie l'imparfait, le conditionnel ou le plus-que-parfait dans les paroles rapportées. On parle de concordance des temps :

Ex : Son père lui a dit qu'elle avait raison, qu'elle partirait, d'autant qu'elle avait bien travaillé.

EXEMPLES :

D. Le locuteur et le destinataire :

Les pronoms sont modifiés en fonction du locuteur, du destinataire et de la personne dont on parle :

Mon père m'a dit : « Je téléphone à tes frères pour les avertir de ta venue. »

... Dans ce passage au discours direct, il y a deux locuteurs : le père (qui parle à sa fille) et la fille (qui cite son père).

Mon père m'a dit qu'il téléphonait à mes frères pour les avertir de ma venue.

... Dans ce passage au discours indirect, il n'y a qu'un locuteur : la fille qui reprend les paroles de son père (absent) et les intègre à son récit.

A.RECIT A LA 3ème PERSONNE

B. RECIT A LA 1ère PERSONNE

E. Les indices spatiaux et temporels :

Au discours indirect, les repères spatiaux et temporels sont modifiés car l'énoncé est coupé de la situation d'énonciation.

« ici » devient « à cet endroit-là », « hier » devient « la veille », etc.

Mon père m'a dit : « Tu partiras demain. »

... Au moment où le père parle, il évoque un départ le jour suivant.

Mon père m'a dit que je partirais le lendemain.

... Les propos du père sont répétés plus tard. Ils appartiennent au passé.