La particularité du verbe van (*vanni = lenni être) qui consiste à « disparaître » dans certaines conditions est inhabituelle, sinon vexante, puisque la détection du prédicat est primordiale pour la compréhension d’une proposition hongroise.
Par ce fait, c’est presqu’une plaisanterie d’appeler ce verbe létige ou « verbe existentiel » (.hun)…
Considérons pour commencer deux exemples dans lesquels le verbe doit toujours être utilisé (præt = passé, c-à-d. prétérit, præs = présent) :
Pour les sections suivantes, notons en passant que l’exemple nº 1 contient un prédicat simple sans aucun attribut, pendant que le second a un prédicat composé d’un verbe et d’un nom. Dans la première proposition, le verbe est lui-même le prédicat*, tandis que dans la seconde elle ne forme qu’une copule.
Les exemples suivants montrent les cas dans lesquels van peut être supprimé :
Les exemples nos 3 à 10 nous permettent d’établir une règle générale pour l’omission du verbe existentiel :
Les compléments circonstanciels ne font pas partie du prédicat, donc le verbe qu’ils complètent n’est pas une copule non plus :
Ici, on peut voir dans l’exemple nº 12 que les formes van, vannak, si elles apparaissent en tant que prédicats simples, ne font rien d’autre que d’accentuer le fait d’exister, ce qui équivaut à l’expression au sujet indéterminé « il y a ». Même en français, la proposition :
A kastélynál szép rózsa van Il y a des belles roses au château
n’a pas le même sens que :
A kastélynál szép a rózsa Les roses [sont] belles au château.
En principe, c’est presque la même différence qu’entre les deux verbes existentiels espagnols qui se nomment estar pour « être quelque part ou d’une manière ou d’une autre », et ser pour « être, c’est-à-dire exister ».
On connaît les trois fonctions de la désinence nulle ∅ dans la conjugaison hongroise (cf. La conjugaison). Illustrons-les à l’aide du verbe elátkozni (maudire) :
Si van est une copule, il n’a pas de signification propre, mais seulement une fonction grammaticale. Il se comporte donc comme le suffixe ∅ dans la conjugaison. Considérons ce prédicat : álmos lenni (être pris[e] de sommeil), par exemple dans Csipkerózsika álmos :
En ce qui concerne le pluriel du prédicat, il est déjà marqué sur l’attribut, en sorte que l’on n’a pas besoin pour ceci de vannak, la 3e personne du pluriel du « létige » :
A jó tündérek kedvesek Les bonnes fées [sont] gentilles.
D’une façon relativement exceptionnelle, on utilise parfois la copule qui serait autrement ∅ au début d’une phrase pour indiquer une intensification qualificative ou quantitative du prédicat :
Les pages web suivantes traitent des prédicats hongrois :
sous forme de tableau dans « Alanyi-állítmányi szószerkezet » (.hun),
in extenso dans « Magyar Nyelvőr – LENGYEL Klára : Az állítmány » (.hun).
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* Note :
En ce qui est de la morphologie, la copule peut rendre un prédicat composé très semblable au simple :
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