Leçon n°4 - OPÉRATIONS

Le terme OPÉRATION est a priori ambigu. Il recouvre en effet quatre réalités distinctes au plan didactique :

I- La première relève du SENS DE L’OPÉRATION : qu'est-ce que l'élève met derrière l'écriture 31 x 8 (par exemple) ? ou encore : face à tel problème, quelle(s) opération(s) va-t-il choisir pour trouver la solution ? ...

II- La seconde relève du domaine de la TECHNIQUE OPÉRATOIRE : procédure (écrite) qui permet de calculer 1534 - 967 (par exemple).

III- La troisième - qui ne confond pas avec la précédente - relève de la mise en oeuvre de techniques de CALCUL MENTAL.

IV- La dernière, enfin, relève du champ de la MÉMORISATION ; la mémoire remplaçant le calcul (par souci d'efficacité). Ce volet concerne bien sûr les tables de multiplication, les "sacro-saintes TABLES", devrions-nous dire.

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Le sujet mérite un développement à part ; c'est pourquoi nous lui consacrerons la "leçon n°5".


I- SENS DE L’OPÉRATION 

L'exemple de la multiplication

Il y a une façon relativement naturelle d'introduire la multiplication (le sens de l'opération) :

Il s'agit en fait d'une "fausse bonne idée"...

En effet, cette approche présente trois inconvénients majeurs :

INCONVÉNIENT n ° 1 :

INCONVÉNIENT n ° 2

INCONVÉNIENT n ° 3

Ainsi, comment donner sens à une propriété fondamentale de l'opération : la COMMUTATIVITÉ : [n x p = p x n] ?...

Il semble donc plus judicieux de choisir une autre approche...

qui donne immédiatement sens à l'opération et à sa propriété de commutativité :

Une objection pourrait surgir au regard des situations concrètes évoquées dans les problèmes proposés aux élèves... A l'exemple de : 

"Un fleuriste veut préparer trois bouquets de huit fleurs. Combien lui faut-il de fleurs ?"

Un tel problème renvoie assez spontanément à une addition réitérée, et non à un quadrillage... C'est ce que fera apparaître la traduction de l'énoncé par un dessin ou un schéma.

Avant d'aller plus loin : pourriez-vous dire quelle est la différence entre un dessin et un schéma ? 

>>>>>>RÉPONSE...

L'élève pourra représenter la situation évoquée dans le problème du fleuriste de différentes façons :

Un DESSIN

Un SCHÉMA 

De ce type de schémas au QUADRILLAGE, il n'y a qu'un pas...

Le quadrillage est donc un "schéma" parfaitement compatible avec l'addition réitérée.


II- TECHNIQUE(S) OPÉRATOIRE(S) 

L'exemple de la soustraction

Soit à effectuer :

La technique opératoire "traditionnelle" se présente ainsi :

Réduire l'apprentissage de cette technique à celui d'un automatisme accompagné de la ritournelle "je pose un et je retiens un", serait le degré zéro de la pédagogie !

La première question que doit se poser le pédagogue est : Qu'est-ce qui donne sens à cette procédure, autrement dit : qu'est-ce qui la justifie mathématiquement  ?...

Le schéma suivant donne la réponse :

Force est de reconnaître que cette propriété n'est pas très simple à établir en classe primaire !

C'est pourquoi il est plus judicieux, dans un premier temps, de s'engager dans une voie plus praticable (pédagogiquement)...

La technique opératoire "échange dizaine contre unités

Soit à effectuer la même soustraction :

La technique opératoire dite "échange dizaine contre unités" se présente ainsi :

L'avantage incontestable de cette procédure c'est de pouvoir être accompagnée d'une manipulation concrète (avec des jetons, par exemple) qui donne pleinement son sens à la technique opératoire


III- CALCUL MENTAL

Pour une présentation plus dynamique, 

voir...  >>>>>le diaporama