Leçon n°1 - DU BRUIT EN MATERNELLE

DEFINITION : En psychologie, le bruit est tout ce qui altère ou perturbe la transmission d'un message.

Pour construire cette très courte leçon, nous allons partir d’une situation de classe concrète.

Voici une activité proposée à des élèves de moyenne section de maternelle à l'issue d'un travail sur les instruments de musique :

1/ Il s'agit de découper des étiquettes représentant des instruments de musique (rencontrés ou étudiés par ailleurs) :

2/ Il s'agit ensuite de placer (puis coller) les étiquettes sur la fiche de travail suivante (distribuée aux élèves) :

Arrêtons-nous un instant sur la consigne écrite ainsi proposée, rappelons-le, à des élèves de 4/5ans :

Cette consigne constitue à proprement parler du BRUIT pour trois raisons :

  1. Il s'agit de code écrit soumis au regard des élèves (la maîtrise de la lecture est loin d'être acquise en moyenne section de maternelle).

  2. De par sa complexité - de par sa syntaxe en particulier - la seconde phrase (même lue par le maître) n'est pas à la portée de l'élève.

  3. Le mot "CLASSER" est dans le titre. Le mot CLASSEMENT apparaît aussi dans la consigne.

Cette dernière observation appelle une courte mise au point :

On distingue en général trois grands types d'activité en maternelle :

LE TRI (TRIER)

LE CLASSEMENT (CLASSER)

LE RANGEMENT (RANGER)

La rigueur mathématique et didactique impose de clarifier ces notions pour que chaque mot, chaque verbe en particulier, ait un sens univoque.

Ainsi TRIER c'est, pour dire les choses simplement, faire 2 paquets.

EXEMPLE : trier des jetons en mettant les jetons rouges d'un côté, tous les autres jetons d'un autre côté.

On dit qu'un tri est DICHOTOMIQUE.

CLASSER c'est faire plusieurs paquets en regroupant les éléments selon une propriété choisie.

EXEMPLE : classer des formes en mettant dans un même groupe les triangles, dans un second groupe les carrés, dans un troisième groupe, enfin, les ronds.

(En mathématiques, on parle de "classes d'équivalence").

RANGER c'est ordonner.

EXEMPLE : disposer des bâtonnets du plus petit au plus grand.

(En mathématiques, on parle de relation d'ordre).

Il est clair que cette mise au point s'adresse au maître. La clarification répond à des exigences à la fois mathématiques et didactiques. Ainsi, a priori, le vocabulaire identifié ci-dessus ne s'adresse pas aux enfants de maternelle ! Il s'adresse d'autant moins à ce public que les contextes de la vie courante induisent de fortes interférences...

Pour résumer, non sans humour, du BRUIT et des INTERFERENCES, n'est-ce pas un peu trop pour ces bambins de 4/5 ans ?...

Que faire alors ?

  • Tout d'abord rappeler, encore une fois, que la clarification d'un vocabulaire au plan didactique c'est d'abord et surtout pour le maître.

  • Ensuite, s'efforcer d'éliminer au maximum le bruit dans les consignes destinées aux élèves.

Revenons sur l'activité décrite ci-dessus et sa fiche d'accompagnement.

ELIMINONS LE BRUIT :

REMPLAÇONS LE TOUT PAR :

  • deux verbes d'action (non ambigus)

  • et une "formule magique" qui va tout simplifier...

D'une façon plus générale, la formule "mets ensemble ce qui va ensemble", utilisée de façon récurrente (pour toutes les activités de classement), sera rapidement assimilée par l'élève et facilitera grandement la communication en classe, sans bruit, ni interférence...