Les problèmes placent les maths aux antipodes de la politique !

Le politicien Henri Queuille (1) a laissé en héritage un célèbre aphorisme souvent repris par les hommes politiques, voire par les diplomates :

"il n'y a pas de problème qu'une absence de solution ne finisse par régler".

C'est tout le contraire en mathématiques !

En effet, face à un problème, le mathématicien n’a qu’une seule obsession : trouver la solution.

La plus belle illustration en est le traitement des CONJECTURES au sein de la communauté internationale des mathématiciens.

Une conjecture est une assertion non démontrée ; elle attend donc soit une preuve mathématique, soit un contrexemple qui la mettra en défaut.

Prenons deux exemples :


1- Soit l'assertion : Pour tout naturel premier, 2N – 1 est premier

C’est vrai pour N=2 (3 est premier)

C’est vrai pour N=3 (7 est premier)

C’est encore vrai pour N=5 (31 est premier)

Que penser de la suite ?...

Malheureusement, 211 – 1 = 2047 = 23 × 89.

Donc l’assertion est fausse (N=11 est un contrexemple).


2 - Soit l'assertion : Tout naturel pair supérieur à 3 peut s’écrire comme la somme de deux nombres premiers

C’est vrai pour N=4 = 2+2 (1 solution)

C’est vrai pour N=6 = 3+3 (1 solution)

C’est vrai pour N=8 = 3+5 (1 solution)

C’est encore vrai pour N=10 = 3+7 = 5+5 (2 solutions)

Que penser de la suite ?...

Eh bien personne n’en sait rien !...

Cette conjecture, qui a été formulée en 1742 par GOLDBACH (elle porte d’ailleurs son nom), est l'un des plus vieux problèmes qui résiste encore aux mathématiciens du monde entier !!!

________________________________

(1) Queuille fut ministre une vingtaine de fois sous la IIIe et la IVe République. Ses formules lapidaires sur l'exercice du pouvoir traduisaient (parfois avec cynisme) un certain fatalisme face à l’impuissance de la politique.