Maths et pédagogie au fil de l'histoire

TOUT CE QUI ÉTAIT N'EST PLUS ; TOUT CE QUI SERA N'EST PAS ENCORE. 

NE CHERCHEZ PAS AILLEURS LE SECRET DE NOS MAUX 

Alfred De Musset

 

Sous le prisme des grandes tendances de la pédagogie, la frise devient :

Michel Serres nous indique que les sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé. La troisième est le passage de l’imprimé aux supports numériques, tout aussi majeure.

L’évolution historique du couple support/message est une variable pertinente de la fonction d’enseignement. Ainsi la pédagogie fut-elle bouleversée trois fois : 

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(1) En grec ancien, le mot paideia signifie éducation ou élevage d'enfant. Historiquement, il fait référence à un système d'instruction de l'ancienne Athènes dans lequel on enseignait une culture vaste : la grammaire, la rhétorique, les mathématiques, la musique, la philosophie, etc. La paideia désignait alors le processus d'éducation des hommes par laquelle les étudiants s'élevaient à l'authentique nature humaine.

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POUR DEMAIN, UNE TRIPLE MUTATION INDISPENSABLE

1- Se libérer d'une conception ancienne du système éducatif

Le système éducatif français reste en effet figé sur le schéma suivant :


2- Revoir notre conception et nos pratiques de l'EVALUATION

La « constante macabre » est au cœur des inerties du système. Ce vocable est introduit par André Antibi - chercheur en didactique - dans un livre éponyme paru en 2003, et ainsi défini : "Par constante macabre, j'entends qu'inconsciemment les enseignants s'arrangent toujours, sous la pression de la société, pour mettre un certain pourcentage de mauvaises notes. Ce pourcentage est la constante macabre."

Sont ainsi dénoncés :

> la systématisation des mauvaises notes 

> un système éducatif qui a tendance à sélectionner par l'échec 

> une pratique de l'évaluation qui souligne trop souvent ce qui n'est pas acquis et qui    engendre chez l'élève la peur de la "faute"

> au final, sans doute un poids excessif de la note.

 

3- Positionner le couple information/connaissance au cœur de l’apprentissage

Le rôle de l’enseignant doit changer radicalement.

Hier, il apportait l'information et la connaissance. Aujourd'hui l'information est à portée de main de chacun via la multiplication des supports numériques et surtout des technologies dites « nomades ». Si le professeur doit encore avoir un rôle au sein du système éducatif ce n’est plus celui de « transmetteur » mais plutôt celui de « transmuteur » (pardon pour le néologisme): celui qui accompagne l’élève dans le passage de l'information à la construction de la connaissance.