Debriefing 2012

2012-09-09 Ironman 70.3 WC

Pour une deuxième année consécutive je me suis dirigé vers Las Vegas pour le championnat du monde de 70.3. J’étais plus ou moins confiant en mes moyens avant mon départ. Il n’y avait que 3 semaines séparant l’Ironman de Tremblant et le championnat du monde ce qui ne laissait pas beaucoup de temps à la récupération et à l’entraînement. De plus, je n’ai pas eu les meilleurs entraînements durant ces 3 semaines. Presque pas de natation et juste un peu de qualité en vélo et en course, surtout pendant la 2e semaine.

Je quitte donc le mercredi soir précédent pour Vegas où mes parents m’attendaient déjà. Tout ce passe bien côté voyage. Le jeudi matin, c’est l’heure d’aller chercher Martin à l’aéroport puisque je lui servirai de chauffeur et de guide pour la durée du séjour. Première étape, aller faire le check-in. Il n’y a encore pas beaucoup de monde quand nous y allons vers 13h00. En fin de journée, jeudi nous nous essayons pour une petite course, 5km de souffrance à la chaleur intense et à l’estomac plein parce que nous avons fini de dîner vers 15h30. Rien pour nous mettre en confiance.

Vendredi, journée de repos complète. La seule chose à notre horaire est d’aller repérer le parcours de vélo et de course en voiture. Mes souvenirs de l’année dernière sont assez exacts. Le parcours à toujours l’air aussi difficile. Aucune ombre au vélo, très peu à la course et de constamment de la côte. Pas moyen d’avoir un repos sur du plat.

Samedi, veille de la course. La journée commence tôt avec un entraînement de natation dans le lac, ça m’a permis de m’habituer un peu à l’eau et à mon nouveau speedsuit. Ensuite, un peu de vélo et un peu de course question de se mettre en jambe. Dans tout ça je n’ai bu qu’une gourde et ça m’a pris le reste de la journée pour me réhydrater tellement il faisait chaud. Changement pour cette année, la transition de vélo est une transition « normale », pas de passage obligé dans une tente pour se changer. Le check-in du sac vélo-course se fait très rapidement et nous pouvons ensuite partir vers Red Rock Canyon avec mes parents pour faire un peu de tourisme. Très bel endroit très près de Vegas. S’en suit mon souper d’avant course traditionnel.

Après une quand même bonne nuit de sommeil je me réveille 2 minutes avant mon cadran. Je suis un peu plus confiant que les jours précédents en partant vers le départ. Cette année j’ai la chance d’avoir la 6e vague plutôt que la dernière (18e) ce qui me permettra d’être en vélo et à la course un peu plus tôt. 10min avant mon départ je peux déjà entrer dans l’eau pour me réchauffer un peu. Je fais quelques accélérations et tout va bien, les épaules semblent bien aller et l’eau est tellement chaude qu’aucun choc thermique n’est ressenti en y rentrant. En attendant mon départ, j’aperçois mes parents qui sont sur le petit pont qui traverse le lac. Ils seront aux premières loges pour me voir partir. Juste avant de partie les hommes pro reviennent et passe non loin de moi. L’animateur dit qu’ils sortiront de l’eau en 30min (ce qui va s’avérer être complètement faux). Je reste à l’arrière et un peu à l’écart pour le départ. Tout ce passe bien et aucun frottement lors du départ. Le seul problème c’est que je me rends compte que mon départ est parti extrêmement vite et que je n’aurai pas de pied à suivre. De toute façon il est impossible de suivre quelqu’un, l’eau est tellement trouble que je ne vois même pas mes propres mains rentrer dans l’eau. Je commence donc à nager en faisant mon possible. Après quelques bouées, je me rends compte que nager d’une bouée à l’autre me rallonge considérablement et que je serais mieux de viser la bouée la plus éloignée que je puisse voir. Je pense qu’il était quand même trop tard et que le mal était fait. Je termine la natation en croyant avoir nagé ma vie, tellement que je commence à avoir des douleurs dans les dorsaux, voir presque des crampes. Ma montre me donne 35min, je me dis qu’avec le 30min des pros je suis bien positionné (erreur, j’étais juste déjà en dehors de la course).

Encore une fois la transition est très longue et en gazon mouillé et en boue. Rien pour courir très vite. Rendu à mon vélo je me change rapidement seulement pour tomber dans un entonnoir derrière des compétiteurs des vagues précédentes qui marchent pour monter la côte ce qui me fait perdre quelques secondes. Au moins ça me permet de bien descendre mes pulsations avant de m’élancer pour le vélo.

Une fois sur le vélo, je commence à pédaler, tout va bien, je me sens en jambes et il ne fait pas encore très chaud. Les kilomètres défilent et ma vitesse se stabilise aux environs de 34km/h de moyenne au U-turn. Je réussi même à monter ma vitesse encore plus puisqu’il y a presque 25km majoritairement en descente. La chaleur commence à se faire sentir. Dès que j’arrête de pédaler, je sens la chaleur de la route et du soleil sur mes mollets. L’eau des gourdes que je récupère aux points d’eau devient chaude en moins de 10min. Je m’asperge d’eau le plus possible pour me retrouver sec quelques minutes plus tard. Dans la grosse montée du parcours je me sens encore bien et je dépasse beaucoup plus que je me fais dépasser. C’est à partir de ce moment que ça se complique. Nous avons droit à au moins 15km de faux plat montant avec parfois un vent de face pour terminer le vélo. J’ai eu l’impression que mes jambes ont tout simplement arrêtées. Pas de crampes, pas de douleurs importantes (juste un inconfort dans le bas du dos mais rien que je n’ai jamais eu), rien qui peut vraiment l’expliquer. Sûrement que la chaleur commençait à m’affecter. Je pense aussi que ma nutrition n’était pas tout à fait suffisante non plus. Je termine le vélo déjà un peu découragé de mon temps (2h42) mais je me dis que c’est environ ce que je fais à Mooseman et donc que tout est encore possible pour terminer sous les 5h00.

La transition se déroule bien. Lorsque je sors de la tente, je me fais littéralement agresser par 4 jolies bénévoles qui me badigeonnent de crème solaire. Je commence donc à courir. Le premier mile étant en descente, ça me permet de prendre un bon rythme que je vais essayer de garder. Je réussi même à garder un écart constant avec Paul Ambrose qui est à son dernier tour. Pause pipi oblige, je perds un peu de temps au premier point d’eau. Je prends de la glace pour essayer de me garder au frais. Je commence à avoir de la difficulté à boire, mon estomac semble plein et l’eau ballote quelques temps avant de se stabiliser. Je commence la monté de 3 miles avec beaucoup de dédain. Ouach ça monte, j’ai pas le goût, fait chaud, ya plein de monde, est-ce que ça peut finir cette course-là. L’avantage de faire 3 boucles, c’est que je peux croiser plusieurs fois les pro(e)s ce qui est toujours le fun. Toujours impressionnant de les voir à l’œuvre et à quel point ça semble facile. J’ai aussi droit à plusieurs encouragements de mes parents. En plus des encouragements de mes parents j’ai eu droit à des encouragements des amies de Magali Tisseyre (je ne les ai jamais vu par contre), 2 grosses américaines et Linsey Corbin (qui avait terminé sa course prématurément à cause d’un problème mécanique). Donc le reste de ma course s’est passé ainsi. Course en descendant, marche un peu aux points d’eau et en montant, glace dans la casquette, eau dans le cou, coke dans la bouche. Après 2 tours j’ai regardé mon temps total… 4h35… c’est maintenant impossible pour moi de faire mieux que 5h00. Je me suis littéralement dit : si seulement j’avais les jambes de Sly. Après ça, c’était vraiment difficile de continuer. C’était la première fois que j’étais pour être aussi loin d’un objectif pour une longue distance. En plus, les points d’eaux commençaient à être très désorganisés. Ils n’avaient plus rien de froid, plus de glace, parfois plus d’eau. J’étais bien content de finir. À 500m de l’arrivé j’avais encore assez d’énergie pour faire un sprint pour au moins finir « en beauté ».

J’ai reçu la plus grosse médaille que je n’ai jamais vue. Elle doit faire presque 10cm de diamètre. Heureusement pour nous, la tente de bouffe était climatisée. Ça m’a permis de me refroidir relativement vite en mangeant mes 2 beignes krispy kreme, mon lait au chocolat, mon coke et ma bouteille d’eau. J’ai pu encourager Martin lors de son dernier tour de course et lui donner un coke flat tiède/froid lors de son passage à côté de moi. Il m’a dit qu’il était bien content d’avoir ça.

Je repars de Vegas avec une autre expérience, celle de la contre-performance. Je ne pensais pas être aussi affecté par la température. Aussi la course continuellement en côte me fait tout simplement dire que je devrai aller au Mont-Royal l’année prochaine pour me faire des jambes de courses plus puissantes. Le vélo, je me l’explique encore mal, mais j’ai l’impression que c’est une combinaison de fatigue de l’ironman, mauvaise préparation, faux-plat, vent et température. J’ai l’impression que plusieurs de ces points sont applicables à la natation. Beaucoup de pain sur la planche pour cet hiver afin de corriger le plus tôt possible ces lacunes.

Je repars aussi de Vegas avec une casquette signé par Craig Alexander, une photo avec lui, une poignée de main et une conversation twitter avec Magali.

Au début de l’année, je me disais que je voulais retourner à Vegas pour voir ce que je valais sur la scène mondiale quand je ne suis pas malade. J’ai été un peu (très) déçu du résultat. Je me disais : je vais montrer au monde ce dont je suis capable et après 2 fois je pense que ça va être assez pour Vegas. Le monde n’a pas vu grand-chose. C’est pourquoi après seulement 3 jours après la course, j’ai bien l’intention d’essayer de me requalifier pour l’année prochaine. Je veux dompter ce parcours. Est-ce que je serai capable de me requalifier en 2013? Il va falloir attendre un peu avant de le savoir (autant que je voudrais, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de faire un 70.3 cet automne). Vegas, ce n’est que partie remise, à bientôt...

2012-08-19 Ironman Mont-Tremblant

211 jours de préparations m’ont amené à ce matin du 19 août 2012, matin où je me suis retrouvé sur la ligne de départ de mon 2e Ironman en 2 ans. Cela faisait maintenant 2 jours que j’étais arrivé à Mont-Tremblant pour la fin de semaine de course. Tout comme l’année passée, le check-in des athlètes, la visite du village, le banquet et le bike check-in se passe sans problème. Le seul petit bémol est le manque de place de stationnement à proximité, chose que je n’ai pas ressentie l’année dernière à Lake Placid. Aussi il y a le fait que le monde trippe vraiment trop sur Pierre Lavoie. Mais ça c’est un autre sujet.

4:01 mon réveil sonne pour annoncer la fin d’une nuit de sommeil particulièrement paisible à la veille d’une compétition. Aucun réveil au cours de la nuit, donc un solide 6hres de sommeil en continue. La petite routine de matin de course commence comme d’habitude, petit tour sur le trône, je m’habille, je déjeune, j’écoute ma musique et c’est le départ. Le mercure indique 8-9oC mais le ciel est dégagé et je sais que l’eau sera à une température idéale.

J’entre dans la transition pour faire mes petites affaires. Je croise un Simon qui semble être un peu dernière minute entrain d’installer un rack à gourde. Je croise aussi un Martin très nerveux qui n’était pas encore marqué. À 5:40 j’avais terminé de faire mes choses et j’attendais donc l’heure du départ assis sur un petit banc pliant. Un peu dans la transition qui n’était pas encore fermée et un peu à la plage où était le départ.

Cette année, j’ai la chance de ne pas avoir une nage avec wetsuit optionnel. J’enfile donc mon wetsuit et me dirige sur la plage pour prendre ma place pour le départ. Le départ se fait de la plage, donc pas question de pouvoir me réchauffer ou même de pouvoir tester l’étanchéité de mes lunettes. Je ne prends pas de chance et je serre mes lunettes très fort (décision que je regretterai un peu vers la fin de la natation, moment où je commence à avoir mal à la tête à cause de mes lunettes). Le pipi pré course doit aussi se faire sans eau. Donc uniquement avec les pieds dans l’eau pour cacher la décharge j’ai dû faire mon pipi. C’était bien chaud dans mon wetsuit. Premier coup de canon, c’est le départ des pros, 10min avant mon départ. C’est le temps de penser où je veux me placer sur la plage pour le départ. J’opte finalement pour le milieu en largeur et en profondeur. Deuxième coup de canon… ah non je n’entends rien mais c’est notre départ quand même.

Après quelque pas dans l’eau je vois une ouverture propice à un plongeon, je me lance et je commence à nager. Est-ce que j’ai bien fait de me placer là? Ça frotte énormément de tous les côtés. Aucune place pour me sortir, je n’ai d’autre choix que de continuer. Les respirations se font à chaque 2 coup de bras pour me permettre de voir si je ne peux trouver un espace pour m’échapper. Rien à faire pour un bon 300-400m. Rendu là, ma respiration s’est stabilisée et je commence à prendre mon rythme, donc plus vraiment de panique à avoir à part le fait que je commence à sentir un point dans le dos à force d’être aussi arqué pour pouvoir voir ce qui se passait. Je continue donc à nager vers le large directement dans la ligne de course (une première pour moi). Je passe toujours à quelques pieds des bouées, mais ça frotte. Les accrochages sont fréquents (autant moi que les autres) et brefs (sans malice, contraire à un certain P.L.) ce qui ne me fait pas paniqué du tout. Étant dans la ligne de course j’avais un peu peur des deux virages à faire. Tout ce passe bien à ce niveau-là aussi. Au retour par contre, sans trop comprendre comment, sûrement à cause des pieds que je suivais, je me suis retrouvé beaucoup plus large que la ligne de course. J’ai donc décidé de me concentrer sur ma technique pour économiser mon énergie. Jusqu’à 300-400m de l’arrivé tout se passe bien, jusqu’au moment où mes 2 mollets ont décidé de cramper. Une crampe dans les jambes en nageant c’est vraiment mortel. Je nage sans battre des jambes en regardant s’il y a un kayak pas trop loin. Rien à faire, je suis entouré de nageur. Je continue à nager uniquement avec mes bras en tendant de faire quelques kick de brasse et d’étirer mes mollets. Ça fini par passer mais je sens que cela me nuira pour le reste de la course. Finalement mes doigts touchent au fond de l’eau. C’est le temps de sortir de l’eau après une natation qui me paraissait très bonne.

Je regarde ma montre et effectivement elle l’était. Les « wetsuit striper » étaient plutôt ordinaire, l’espace qui leur était alloué était beaucoup trop petite selon moi. Pas bien grave, ça reste tout de même plus rapide que de l’enlever soi-même. Je cours ensuite jusqu’à la transition où j’aperçois pour la première fois mes supporters. Aucune idée de qui il s’agissait, il y a trop de monde, trop de bruit, trop de gens à dépasser. Bien content de ne pas sentir mes mollets en courant malgré la récente crampe. Dans la tente de transition je récupère mon sac et j’entre dans la zone pour se changer. Je sais que j’ai une meilleure position que l’année passée juste à cause de toutes les chaises encore libre et du nombre de sacs de transitions qu’il restait. Je m’assois pour enfiler mes souliers, mettre mon casques, mes lunettes, ma ceinture à numéro et prendre mon alimentation (mes fameuses barres de riz et un sandwich à la confiture). Je range mon wetsuit et mes lunettes avant de lancer mon sac dans un tas de sac à classer. Je vois plein de bénévole dans la zone de transition, je me dis qu’un d’entre eux va me sortir mon vélo, je mets donc mon numéro en avant... pas de chance. Je me rends donc à mon vélo le décroche et c’est parti pour un p’tit 180km de vélo.

Je saute en selle, clip mes pédales, donnes quelques coups de pédales et je passe déjà sur le gros plateau. Plus de 37km/h avant même le premier virage. J’ai de bonnes jambes malgré la légère sensation de crampe qui reste dans mes mollets. Avant le premier rond-point, je vois Denis avant même qu’il ne commence à s’époumoner pour m’encourager à mon départ du vélo. Un bon petit boost que ça m’a donné, pour ensuite passer à toute allure devant mes parents, mes amis du secondaire et de l’université (j’étais vraiment choyé côté supporter cette année). Après ça je savais que c’était pour être tranquille et que j’étais pour devoir baisser la tête et peser sur ces pédales. J’avais 3 objectifs au vélo; faire 36km/h de moyenne, ne pas perdre trop de temps sur Martin et dépasser Simon et Jen le plus tôt possible. J’en ai réussi 2 de 3, la moyenne a plutôt été dans les 35km/h. Tout ce passe bien sur le vélo à part que j’ai peur d’une crevaison. J’ai l’impression que mon pneu arrière est un peu mou. Après quelques tests j’en conclus que non et je continue. J’ai soudainement mal au ventre. Après 3 cacas mous le matin je pensais être correct. Je n’ose pas péter de peur qu’autre chose ne sorte (un pet mouillé par exemple). Finalement après 15min je tente ma chance… prout. Bien sec. Soulagement total et je peux donc commencer à évacuer des gaz ce qui fait disparaître mon mal de ventre. Dès que je dépasse une fille je regarde son nom et/ou son âge pour voir si c’est Jen. À moins d’un kilomètre du U-turn sur la 117, je la dépasse et lui lançant un : Let’s go Jen. Aucune réaction. J’ai appris plus tard qu’elle était vraiment surprise que je la dépasser si tôt dans la course et que le temps qu’elle réalise que c’est moi j’étais déjà trop loin. En ayant dépassé Jen, je savais donc que Simon était déjà derrière. Le premier retour sur la 117 se fait plutôt bien. Pour la première fois je ne voulais pas boire de la boisson qu’ils donnaient. Le Perform m’avait donné mal au ventre au 70.3. J’ai opté pour trainer avec moi de petit sachet de Gatorade que je m’étais fait. Ça se faisait quand même bien de les vider dans ma gourde à part que j’ai perdu un morceau de ma gourde à cause du vent. Rien d’autre à noter jusqu’à St-Jovite. Dans la montée juste avant le 2e U-turn j’aperçois un groupe qui ne semble pas rouler tant que ça. Un des éléments me semble familier. À une quizaine de mêtre derrière je me rends bien compte que c’est Martin. Martin! Je ne m’en attendais tellement pas et je présume un problème de sa part. Je le rattrape dans la descente où on échange quelques mots. Il semblait bien aller et ne me signal pas qu’il est en difficulté. On s’échange la tête à quelques reprise jusqu’à la montée Ryan où je prends les devants. Dans la dernière grosse montée avant le rond-point, j’ai une amie qui est là en robe de chambre avec le groupe du Scandinave pour m’encourager. Oh yeah, on pousse un peu plus pour le show. Au ravitaillement qui suit je prends même le temps de m’amuser, les bénévoles avait mis des bouteilles et gourdes vide en triangle comme des quilles. Je lance ma bouteille et c’est l’abat!!! Au rond-point, un autobus attends pour passer, le bénévole lui fait signer d’avancer dès que j’ai passé. Ça veut donc dire que j’ai déjà pas mal d’avance sur Martin. Le reste du vélo se passe bien. Mes supporters sont au rendez-vous près de la transition et Denis et maintenant rendu sur la montée Ryan pour ma 2e boucle. À l’entendre, il est toujours ultra surpris de me voir arriver. Et dire que je suis en retard sur les objectifs de vélo que je m’étais fixé. La seule chose que je devais surveiller en vélo était la possibilité de crampes, j’ai dû relâcher la pression à quelques moments pour donner une pause à mes pauvres jambes et le vent. Le retour sur la 117 vers St-Jovite était assez difficile. Un fort vent de face limite pas mal tout le monde à 35-36km/h. Même la madame de 48 ans qui roulait à ma vitesse. Sur Duplessis, j’échange quelques mots avec un certain Thierry que je suis depuis plusieurs kilomètres déjà. À chaque fois que ça monte je le dépasse et il me redépasse dans la descente ou le plat suivant. Je termine le vélo un peu en retard sur mon horaire (5:09 plutôt que 5:00) mais avec des jambes encore relativement fraîches ce qui me permet de croire que j’éviterai les crampes à la course.

La descente du vélo se fait dangereusement puisqu’on doit passer de l’asphalte à du tapis. Ça glisse un peu mais je garde le contrôle et m’arrête avant la ligne pour débarquer de mon vélo et courir à la transition. Dans la tente, c’est le calme plat, pas beaucoup de monde. J’enlève mon casque et mes souliers pendant qu’un bénévole de 11-12 ans étale avec grand soin toute mes choses. Bas, souliers, casquette dans l’ordre. Ensuite je prends ma bouffe et une petite serviette et je lui demande s’il s’occupe de ramasser le reste. Je pars, demande de la vaseline pour mes bras… ils n’en ont pas. Tant pis je verrai ce que ça donne (j’avais quand même mis du bodyglide). Je sors de la tente un peu ébloui, mes parents et mes amis du secondaire sont là pour m’encourager, quelques high-five et je m’élance pour mon 2e marathon à mon 2e ironman.

Je pars très vite, peut-être trop vite mais après une bonne côte, où je reçois quelques encouragement de mes amis de l’université, je stabilise ma vitesse aux environs de 4:45-4:50/km exactement ce que je voulais faire (on ne m’appelle pas le métronome pour rien). Les kilomètres passent relativement vite. Vers le 3e un caméraman en moto commence à me jaser pendant que je mange un boit un peu. Petite intervention qui me fait penser à autre chose. Au même moment je rattrape un autre gars qui venait de me dépasser. Il n’est pas dans ma catégorie alors ça ne me dérangeait pas trop. C’est son 2e ironman de l’année. On va faire un bon bout de chemin ensemble en prenant des relais pour bloquer un peu le vent et garder le tempo. On se suit jusqu’au kilomètre 10-11 où je dois arrêter pour aller au toilette. En sortant je le vois encore, j’entreprends donc de le rattraper. 4km plus loin après avoir couru plus près de 4:30 que de 4:50 je finis par le rattraper et on continue ensemble. Entre temps j’ai passé au U-turn au bout du petit train du nord (km9 avec 4:50 de moyenne depuis le début) où Denis m’a offert un service exceptionnel. De la glace, de l’eau, une orange, tout dont j’avais de besoin. Quelques encouragements : tu es une machine, tu es mon idole, Go Poco Go, et je suis reparti de plus bel. J’ai aussi eu droit à la visite surprise de ma tante et mon oncle qui m’attendaient à cet endroit. Encore plus de supporter. Trop de monde sont venu me voir pour que je les déçoive avec une contre-performance. Je croise aussi Simon avec un bon 4-5km de retard sur moi : tu es en feu M-A! suivi d’un high-five. De retour au kilomètre 14-15 je commence à appréhender la montée dans le village. Ça se passe encore bien dans le village, ça monte bien les jambes sont encore relativement calme. Des amis m’encouragent au village. J’ai posté mes amis du secondaire au kilomètre 19 pour avoir un premier boost en entrant à la station touristique. Ça fonctionne à merveille. Mes parents et amis de l’université environ 1k plus loin. Je suis partie pour la gloire. Un de mes ami me fait bien rire en criant après lui avoir fait un high-five : « je lui ai touché, je lui ai touché! ». Oh oh, une côte, des crampes qui commencent. Je ne suis qu’au premier round d’un long combat avec celles-ci. Je termine mon premier tour dans les temps pour mon objectif ambitieux. Je commence mon deuxième tour en blaguant un peu avec les 4 bénévoles qui bloquent l’accès au finish en tentant de les convaincre de me laisser passer. Le deuxième tour est quand même très motivant puisque je dépasse beaucoup de monde qui sont dans leur premier tour. Après n’avoir que marché 3min dans mon premier tour, je dois commencer à alterner entre la course et la marche dans mon deuxième, la seule raison pour laquelle je marche, éviter qu’une crampe se produise ou en faire partir une (note à moi-même : trouver la raison de ces crampes et tenter de trouver une solution pour qu’elles ne se produisent plus). Les 3 premiers kilomètres étant en montée, c’est assez souffrant pour moi. Par la suite je savais que j’étais pour avoir un bon 5-6km de faux-plat descendant. Tout ça se passe quand même bien à part un peu de trafic sur le petit train du Nord. Quelques groupes à 3 de large et je dois donc aller dans la voie contraire pour les dépasser. Je continue ma route en marchant à l’occasion. De retour au U-turn, je pense être entrain de donner une crise cardiaque à mon pauvre cousin qui n'en revient tout simplement pas de me voir aussi vite et encore en « shape ». Même scénario qu’au premier tour, Manon et Zvonko sont toujours là, service hors pair de Denis et encouragement de tous (Nath, Thierry et sa conjointe). J’ai 30km de fait, je ne sens pas de mur autre que celui des crampes mais ça ça fait longtemps qu’il est là. Tel Humpty-Dumpty je marche dessus tombant parfois du côté crampe, parfois du côté sans crampe. Les pires crampes sont survenues au kilomètre 36-37. Mes pieds ont crampé ce qui faisait que mon gros orteil était constamment plié et j’atterrissais donc dessus à chaque pas. La marche ne changeait rien à cette crampe. Elle finit par passer et je peux recommencer à courir un peu… pas si vite champion, c’est maintenant les cuisses et les hanches qui flanchent. Je recommence à marcher, cette fois pour un bon 300-400m. C’est à ce moment que mon physio me dépasse. Je l’encourage parce qu’il ne m’avait pas reconnu. Il se retourne et marche un peu avec moi me demandant si je veux qu’il m’aide. Je refuse son aide sachant bien qu’il n’y a pas grand-chose à faire avec mes crampes et je savais qu’il rêvait de faire la course plus rapidement que moi (rêve toujours Éric). Tout au long de mon 2e tour ma vitesse moyenne diminue. Rien de trop motivant mais j’ai une arme secrète, mon mental. Ayant pratiqué ça durant quelques entraînement, je n’avais encore jamais regardé mon temps total avant le 32-33e km. Quand j’ai regardé il me restait 1:08 pour faire une dizaine de kilomètre et rester sous les 10hres. C’était très réalisable, même avec les crampes puisque durant mes portions de course je tenais quand même quelque chose entre 4:50/km et 5:30/km. J’ai continué en regardant au 2-3km le temps qu’il me restait, 6km en 40min, 4km en un peu plus que 30, 2km en 15min. C’est à ce moment-là que je me suis dit : c’est dans la poche le gros, profite des derniers moments. Plus personne pour m’encourager, normal, tout le monde m’attends à la ligne d’arriver. Je monde la dernière côte devant la zone des special need bag, après ça c’est du plat et de la descente. Dernier virage, un gars avec un pancarte « watch-out for shart » me fait vraiment rire et il s’en rend compte (la traduction de shart serait pet-mouillé ou pet-sauce). Je suis dans la chute finale. Je n’ai plus mal aux jambes, je sais que je serai sous les 10hres. Je dévale la pente le plus vite possible en donnant des high-five au passage. Mes amis sont à droite à une centaine de mètre de l’arrivée, mes parents directement sur la ligne. Je fais des high-five à tout ce beau monde traverse la ligne avec le plus gros sourire que je n’ai jamais eu à une ligne d’arrivée (3:37 pour la course et 9:57:00 total). J’ai réussi!

Je n’en reviens juste pas. Je prends une pause pour reprendre mon souffle, des bénévole me demande si ça va. Oui ça va aller. Je récupère l’essentiel, ma casquette de finisher, mon t-shirt, ma médaille, ma couverture en métal, lait au chocolat et coke. Je vais voir mes parents et mes amis. Tout le monde est bien content et impressionné de ma performance. Je suis nettement plus en forme et moins magané que l’année passée au finish. Je fais même des jokes douteuses sur mes problèmes de flatulence de la journée.

Ma journée était loin d’être terminée puisque j’ai décidé d’aller me laver et de revenir encourager les derniers athlètes jusqu’à minuit. Toute une expérience. L’ambiance était extraordinaire et la foule n’arrêtait jamais.

Je retire beaucoup d’expérience et de positif de ce 2e ironman. La longue distance je pense que c’est fait pour moi. Et pour ceux qui se demande quand est-ce que je vais faire juste un marathon pour voir ce que ça donne, pendant la course j’ai décidé que j’en ferai un la journée où je vais faire ma course dans un ironman sous les 3:30 :)

Merci à tout le monde pour votre support. Ce n’est pas facile s’entraîner pour un ironman. Ça ne sera pas facile l’année prochaine non plus avec 2 ironman à 2 mois d’intervalle.

Maintenant, Vegas m’attend.

2012-06-24 Mont-Tremblant 70.3

On dirait bien que je n'ai pas commenté mon 2ième 70.3 de la saison (j'écris ces lignes le 13 juillet). Mon entraînement se déroulait bien en préparation de ce deuxième 70.3 de la saison. Je n’avais pas vraiment de pression étant donné que j’étais déjà qualifié pour le championnat du monde, la seule pression venait du fait que je voulais améliorer d’avantage mon record. La barre des 4h45 était mon objectif.

Une semaine avant la course, j’avais ma première sortie en entraînement de 2h00 de course à faire de ma vie. Je recrute Sly pour me tenir compagnie et il me propose d’aller au Mont-Royal à partir de chez lui. Quelle erreur! Tout ce passe bien pendant la sortie et j’ai même encore un peu de jus à la fin des deux heures. C’est 15min après la fin de l’entraînement que j’ai recommencé à sentir mon tendon d’Achille. Le retour de cette blessure mettait donc en péril ma participation à la compétition.

Après une semaine d’exercice je prends le départ de la course en sachant très bien que mon 4h45 n’était pas réalisable et qu’étant donné ma condition j’étais pour me pousser un peu plus à la nage et au vélo. La natation se passe bien outre la difficulté que j’ai eu à suivre les bouées à cause du soleil que j’avais dans les yeux. La transition nage/vélo est la plus longue que je n’ai jamais vu, plus de 500m de course à faire.

Une fois sur le vélo tout se replace et je suis de retour dans ma zone de confort. Je pousse sur monté Ryan et la 117 mais pas trop pour me garder du jus pour la fameuse montée Duplessis. De retour au centre de ski je réalise qu’un temps de 2h30 sur le vélo est possible, chose que j’ai très rarement fait sur un parcours aussi accidenté. Je termine en 2h26 et des poussières. Je suis bien content de mon vélo (sauf les ravitaillements qui étaient un peu tout croche) et je n’ai jamais été aussi en forme à ce stade d’un 70.3.

Malheureusement toute cette forme a été gaspillée à cause de ma « discipline de fer » qui m’imposait de faire du 9/1 à la course pour sauver mon tendon pour le reste de mon entraînement. À mi-chemin j’ai commencé à avoir mal au ventre. Je blâme la boisson énergétique que j’ai consommée en quand même grande quantité. À voir pour l’ironman, mais je pense me concentré plutôt sur l’eau et consommé d’avantage de gel pour remplacer l’apport énergétique de la boisson. Au moins j’ai réussi à faire un temps acceptable à la course pour me donner un temps total de 4h48h05 (un nouveau record).

Je suis tout de même bien content de mon résultat et ce fût un superbe entraînement pour l’ironman étant donné maintenant je sais que le parcours de vélo est nettement plus rapide que je l’imaginais.

2012-06-03 Mooseman 70.3

Je vous avais promis un résumé plus gros que pour Ottawa, le voici. Ça va vous donnez une bonne idée de ma fin de semaine je pense.

Après le demi-marathon à Ottawa j'ai eu un peu plus mal que d'habitude au tendon, donc ça ne regardait pas trop bien pour la course. Au moins j'ai été capable de pousser un peu en entraînement et avec un peu plus d'endorphine les chances étaient de mon côté pour que je ne sente pas grand-chose.

Comme l’année passée j’appréhendais la course avec beaucoup d’inquiétudes (blessures à la course, première compétition de l’année). Comment mon corps et mon mental allaient réagir en situation de course pour une première fois cette saison. Toujours difficile à dire quand je n’ai rien eu encore l’occasion de me « tester ». J’avais un souci de moins cette année, soit la température de l’eau qui oscille près du 70oF mais un de plus avec les prévisions météos qui annonçaient que de la pluie pour toute la fin de semaine.

Le chalet que j’ai loué cette année, quoique légèrement plus petit avant un panorama nettement plus beau. Le chalet est installé à une dizaine de mètres d’une rivière qui a doublé voir même triplé de volume avec les pluies reçues au cours de la journée de samedi.

Parlant de ce samedi, il s’est commencé bien tranquillement avec un déjeuner et une petite course sous la pluie en avant midi. Après le dîner c’est l’heure d’aller faire le check-in de l’athlète. Disons que l’ambiance dans le village Ironman n’était pas à la fête. La zone de transition était aussi déserte. Là je parle du nombre de vélo et de personne, pas du climat qui y reignait (voir photos). Le seul repérage du parcours de vélo que j’ai pu faire à été en auto et pas nécessairement dans le bon sens. Ce n’est pas trop grave, je m’en souvenais quand même bien. Comme d’habitude je n’ai pas appris grand-chose dans la réunion d’avant course. Là c’était pire et ils nous prenaient vraiment pour des enfants en nous avertissant à tous les 5 minutes d’être prudent en vélo parce que c’était glissant. Après la réunion, le temps du souper du champion, poulet, patates douces et légumes d’accompagnement. Après un peu de digestion avec le foam roller, hop au lit vers 21h30.

Mauvaise nuit de sommeil mais au réveil la météo semble vouloir aller du bon côté, seulement une petite bruine tombait. En me levant et en déjeunant je suis dans un drôle d'état d'esprit. Je me demande vraiment ce que je fais à me lever à 4h00 du matin pour aller souffrir pendant presque 5h00. On se rend à la zone de transition assez tôt (5h15). En faisant mon setup setup (comme dirait Raymond) je me rends compte que j’ai oublié mon éponge de gourde dans l’auto, j’envoie donc mon père la chercher ce qui me fait perdre un peu de temps que de toute façon j’avais de trop. Entre temps j’ai un petit mal de cœur nerveux qui fait son apparition, mauvais souvenir de Vegas et j’espère que ça partira. Quelques minutes plus tard, le tout rentre dans l’ordre. J’avais aussi une décision à prendre tant qu’à mon habillement. Le mercure étant aux environ de 11-12oC j’ai opté pour le petit coupe-vent sans manche de mon père et mes manches de vélo que j’allais devoir mettre en roulant. Avec presqu’une heure à tuer avant mon départ, je me suis accroupi tout près d’un arbre pour vraiment me « minder » et pourquoi faire une petite sieste.

20 minutes avant mon départ j’enfile mon wetsuit pour aller faire quelques coups de bras dans l’eau et m’adapter à la température. Je m’attendais à plus chaud. Je sors de l’eau pour prendre place dans mon groupe de départ. 7h11, une minute avant le départ, tout va encore bien. 7h12, l’heure du départ je m’élance directement dans la ligne de course mais à l’arrière. Tout va encore bien… peut-être même trop bien. Je dépasse beaucoup de monde et je nage à une cadence assez élevé. 7h14 (selon mon estimation), tout s’écroule, j’ai le souffle court et je commence à paniquer sans trop de raison apparente. Je sors la tête et regarder derrière moi, heureusement il y a une poche où il n’y a personne, justement l’espace nécessaire que j’avais de besoin pour faire quelques coups de brasse, pour redescendre mes respirations et mes pulsations. Je repars tranquillement et j’accélère en étant bien à l’écoute de ma respiration et mes capacités. J’accélère finalement à ma vitesse de croisière et je me surprends à commencer à dépasser des casques de bain de la vague précédente et même de la première des groupes d’âge. J’ai eu peur mais tout est rentré dans l’ordre après tout et la confiance remonte. Je sors de l’eau avec sensiblement le même temps que l’année passée.

Ma première transition s’est passablement bien passé, un peu plus longue puisque j’ai une veste à mettre et d’énormes flaques d’eau à éviter en marchant avec mon vélo. Un bénévole m’arrose les pieds avant que je ne parte sur ma fidèle monture.

Les premiers coups de pédales sont difficiles, les cuisses sont très froide de l’eau du lac et la température ne me permettra pas vraiment de me réchauffer rapidement. Je commence et je dépasse beaucoup de gars de 20-24 et 25-29, personne de 30-34 en vue. Je dépasse aussi les filles du départ précédent le mien mais toujours personne de ma catégorie. Le vélo se passe généralement bien, la veste a été un très bon choix pour me protéger du froid. J’ai même dépassé quelques filles pros ce qui est toujours bon pour le moral. Je termine le vélo un peu plus en forme que je ne l’étais l’année passée.

La 2e transition a été la plus longue de ma vie je pense. En plus de devoir enlever la veste et les manches (que je n’ai jamais réussi à mettre au complet) je dois m’essuyer les pieds à cause de toute la boue de la zone de transition et j’ai eu toute la misère du monde à faire des doubles boucles avec le tout petit peu de lacet qui me reste après avoir fait un boucle simple. Pas grave, je me relève et je pars pour un petit 21.1k

Après mon premier km sous les 4:00/km mes cuisses me font rapidement réaliser que je ne tiendrai pas ce rythme encore bien longtemps. J’arrête un peu pour m’étirer les quadriceps, les ischio veulent cramper et en marchant j’ai encore plus mal. La seule solution c’est de courir. Je recommence à courir entre 4:10-15/km et je suis capable de tenir ça pendant presque la moitié du premier tour. Une pause pipi fait descendre ma vitesse moyenne et je ne pourrais jamais la remonter. Je continue à un bon rythme. Je suis toujours aux environs de 4:20-25 après un tour. Les cuisses crient toujours aussi fort mais je fais la sourde oreille. Je croise Pierre Lavoie et je me dis; c’est pas vrai qu’il va me dépasser cette année. Je croise aussi Magali Tisseyre qui est en première position chez les femmes et j’essaie de l’encourager le plus possible. Les miles passent lentement… 7, 8, 9, 10 et finalement 11. Les jambes ne veulent plus répondre mais le cardio se porte encore très bien. Il me reste juste 2.1 miles un peu plus de 3km. « Les jambes, vos yeules vous chialerez une autre fois c’est pas aujourd’hui que vous allez me lâcher. » Je réaccélère à mon 4:10-15/km initial et même un peu plus vite. Je garde ce rythme pratiquement jusqu’à la fin. Je termine avec un vitesse moyenne de 4:24/km selon ma montre, 9 secondes de mieux du kilomètre que l’année passée selon ma mémoire du moment.

C’est maintenant l’heure du massage (je me suis fait un ami qui veut aller s’entraîner avec moi à Tremblant la fin de semaine du 7-8 juillet), du lunch et de l’attente. Je vais voir les résultats en revenant du massage : Marc-Antoine Langlois cat pos : 3. QUOI!!! 3e VRAIMENT J’ai peine à y croire. J’comprends donc que je ne voyais personne de ma catégorie. Le 2e étant à 5min en avant et le premier je pense qu’il était dans le top 10. Quoiqu’il en soit je me dis que je m’en vais à Vegas… ou pas. 2 places seulement pour Vegas dans ma catégorie. Je dois donc attendre la fin de la période d’inscription pour espérer un roll-down. 30 minutes avant la fin je vais voir les filles qui s’occupent de l’inscription et elles me disent que personne n’a encore pris de place pour Vegas. Ça y est, voilà ma chance. Après la remise des médailles (bouteille de sirop d’érable en fait) où j’ai été appelé :) et où j’ai eu un autographe de Magali, j’attends le roll-down et mon nom est appelé en premier. De retour à Vegas pour moi, je vais pouvoir prendre ma revanche sur ce parcours et enfin montrer au reste du monde de quoi je suis capable (à part vomir dans le stationnement de mon hôtel). Toute une fin de semaine pour moi. Premier podium sur un 70.3 et une place pour Vegas… que demander de plus! J'ai bien prouver à mon état d'esprit du matin que ça vallait la peine de se lever.

Je voudrais aussi en profiter pour dire un gros merci à mes parents qui sont venu m’encourager dans une météo assez ordinaire et qui m’ont préparé mes repas :)

2012-05-27 Demi-marathon Ottawa

Rien de trop excitant à raconter de mon côté pour cette course. Il s'agissait pour moi plus d'un entraînement pour Mooseman ce qui a été accompli. C'était aussi une course bien spécial parce que depuis comme 5 ans à chaque année je veux la faire avec mon père mais un ou l'autre ou les deux se ramassait avec une blessure l'empêchant de courir. Cette année fût la bonne et nous avons réussi à finir la course avec exactement le même chip time à la ligne d'arrivé. Très émotionnel de traverser la ligne d'arrivée d'un demi-marathon avec mon père. Par contre, on a manqué l'objectif de mon père de quelques minutes. Ce sera pour une prochaine fois.

Ce fût une deuxième expérience à titre de "pace bunny" et je dois dire que j'aime quand même ça. Éventuellement je le ferais peut-être de façon officiel avec la pancarte et les oreilles en carton.

2012-05-22 Où j'en suis

Bon, je pense qu'à moins de 90 jours de Tremblant il est temps de faire au moins un petit compte rendu de comment ça avance mon affaire pour cette année par rapport à l'année passée.

Comme d'habitude les blessures ont été là pour m'empêcher de faire tout ce que je voulais. Après un bon départ en début de saison, une fracture de stress est venu miner ma course. Mon nouveau physio (vraiment une énorme coche au dessus de tout ce que j'avais consulté avant) ne me l'a pas dis que c'était une fracture de stress pour que je ne la surprotège pas quand j'ai recommencé à courir 2 jours après. On s'entend que la progression à été longue et très lente mais j'ai quand même réussi à remonter à des volumes acceptables (pour la vitesse on repassera). Suite à ça un petit problème de tendon d'Achille me ralenti encore un peu mais je suis sur la bonne voie. Côté volume, j'ai un bon 200km de couru de plus ce qui me permet d'avoir une meilleure endurance à la course. Il va me rester à travailler ma vitesse dans les prochains mois lorsque je serai plus rétabli.

Une nouveauté cette année, j'ai gardé une séance de musculation par semaine, les mercredis soirs avec mon père. Les effets sont quand même subtile mais j'ai bien l'impression qu'ils sont présent. Surtout sur l'endurance à long terme en vélo et la puissance que j'ai encore en fin de sortie. Aussi sur les blessures. Je n'ai plus besoin de m'étirer autant qu'avant pour éviter les tendinites. Je vais choisir le 45min de musculation une fois par semaine bien avant le 20min d'étirements tous les jours.

Pour ce qui est de la natation, je n'ai rien à dire. J'ai fais sensiblement la même chose que l'année passée mais étant donnée que ça fait 2 ans que je nage beaucoup, et peut-être un peu à cause de la musculation, je vois quand même une différence dans mon endurance et ma technique.

Pour ce qui est du vélo, vu que la saison à commencé beaucoup plus tôt que l'année passée, j'en ai profité pour faire 500km de plus que la saison passé à pareil date. Je vais sûrement avoir 2000km dans les jambes avant le 1er juin ce qui est du jamais vu pour moi. À ma première sortie au Mont-Royal, j'ai fait des temps similaire ou plus rapide à ma dernière sortie là-bas l'année passée.

Le pré-camp que nous avons fait en fin de semaine à encore une fois permit de me remotiver et de me fouetter un peu. De rouler avec un gars qui pourrait être pro (Martin Malo) m'a motivé au plus haut point. Reste juste à m'entraîner encore plus fort pour espérer pouvoir rivaliser un peu avec lui la prochaine fois que je le croiserai. Ça m'a aussi permit de mieux voir ma forme réelle sur le vélo avant Mooseman. Je pense que les chances sont bonnes que je fasses un excellent temps de vélo à Mooseman.

Ma saison de course s'ouvre bientôt (5 jours avant le demi-marathon d'Ottawa) et j'espère être à la hauteur de mes attentes. J'espère aussi avoir pris assez d'expérience et de sagesse pour être capable de m'arrêter au bon moment si jamais le besoin s'en fait sentir.