Debriefing 2011

2011-08-14 IM70.3 Steelhead:

C'est après une longue route de 14hres et une journée de repos pas si reposante que je me suis levé dimanche matin en vu de mon 3e 70.3. Il faisait relativement chaud mais c'était très venteux. La journée commence mal lorsque nous nous perdons un peu en route vers le départ. Seulement une dizaine de minutes de retard, rien de trop grave. Arrivé à la transition, qui est sur le bord du lac, le vent fait vraiment sentir sa présence.

Après m'être fait marquer, j'entends l'animateur que la natation sera annulé en raison du vent, des vagues et des courants de fond. C'était dangereux même pour les petites embarcations de l'organisation. Donc un bike&run en vu avec un départ style contre-la-montre. Tout à mon avantage qu'il n'y ait pas de natation.

Après 2h d'attente à côté de mon vélo dans la zone de transition à avoir un peu froid et ne pas pouvoir réchauffer mes muscles c'est le temps pour ma ranger de marcher vers le Bike-Out. On marche en file indienne jusqu'à l'embarquement. Avec un pied par terre j'attends le signal pour partir. Dès ce moment je commence à pousser la machine, pas question de ne pas profiter de mon avantage. Je vois que ce n'est pas tout le monde qui à la même philosophie et les dépassements sont très nombreux et voir risqué en début de parcours. Pendant les 90km du vélo j'ai été continuellement entrain de dépasser du monde, c'était encore pire qu'à Lake Placid vu que je partais 1768e (mon numéro de dossard). Parcours bien facile et bien plat qui permettait de rouler en position aérodynamique pour 99.9% du temps. Je pensais que le vent était pour être nuisible mais une fois dans les terres c'était beaucoup moins pire que sur le bord du Lac. En revenant à la transition, beaucoup de trafic parce que le parcours s'en allait sur une piste cyclable pour environ 1km. Pas évident enlever mes souliers, j'ai donc décidé de les garder et de les enlever rendu à ma place de transition.

Transition plutôt lente au niveau des souliers parce que je devais en enlever et en mettre. Mais pas bien grave, je me sentais très bien vu que pour une fois je ne sentais pas de crampes potentielles. Je ne sais pas encore si c'est parce qu'il n'y avait pas beaucoup de côtes et donc que j'ai moins forcé ou parce que j'ai pris des capsules de sels pour aider mon hydratation. Je commence donc ma course et je suis surpris de voir à quel point le parcours de course est plus vallonné que je pensais. Tout se passe bien, même mon petit pipi se fait rapidement. Malheureusement pas d'éponges pour me rafraîchir au "aid station" mais tout est encore sous contrôle. Le reste de la course se passe bien et je réussi même à finir en poussant vu que je n'ai toujours pas de crampes. Pour la première fois, je finis avec un sprint digne de ce nom, sans crampes. La fatigue que j'ai ressenti en était une généralisé, pas spécifique à quelques muscles qui ont arrêté de fonctionner.

La suite de ma journée fût un bon 3h30 d'attente avant le rolldown où j'ai eu la dernière place de ma catégorie! Je m'attendais quand même à une meilleure place dans ma catégorie. Mais faut croire que 11e était suffisant pour me qualifier. Quand même bien content de l'avoir. Avis aux intéressés, Steelhead est vraiment LA place pour se qualifier. On dirait que personne veut de place. Je n'ai aucun objectif précis pour le championnat du monde, juste d'y participer me suffit. Je vous promet aussi un résumé nettement plus détaillé pour mon expérience à Vegas.

2011-07-24 IM Lake Placid:

Par où commencer… par le commencement j’imagine :) Qu’est-ce qui m’a poussé à faire un ironman? Dans ma tête c’était la continuité après un demi-ironman qui est celle après un olympique qui est celle après un sprint qui est celle après un duathlon. Est-ce que ça veut dire que je vais faire un ultraman éventuellement, pas nécessairement non plus. Le duathlon, c’est mon espèce de cousin fêlé qui m’a fait découvrir ça. Sans lui je ne serais sûrement pas où j’en suis aujourd’hui tout comme vous tous d’ailleurs. Un gros merci pour ça Denisss.

C’est donc après un peu plus de 6 mois d’entraînement et quelques années d’expérience que je me suis dirigé vers Lake Placid en compagnie de Denisss. Tout va bien pour les 2 premières journées. Nous avions très hâte de faire notre enregistrement et de visiter un peu le village. Le repose était le thème prédominant de ces 2 journées. Le vendredi soir nous avons eu droit à un souper gratuit pour les athlètes avec une petite séance de motivation comme seul les Américains peuvent le faire; hymne national, prière, anecdote, témoignage émouvant. Une grosse machine bien rodé quoi.

Samedi matin veille du jour J. Réveille relativement tôt avant d’aller faire un petit 30 min de vélo et 15 min de course pour réveiller un peu la machine après 2 jours de sommeil. Tout va bien, les jambes y sont, le cardio est très fébrile puisque les pulsations montent avec le moindre petit effort et malheureusement la cheville est de la partie. Rien de bien grave mais tout de même une petite sensation. Suit maintenant l’heure d’aller porter sacs et vélo à la transition. Mon vélo n’est pas particulièrement bien placé dans la transition mais ce n’était pas ça qui allait m’inquiété. Massage pré-course en après-midi donné par mon père, ce qui m’a permis d’avoir les jambes bien fraîche et de visualiser ma course. J’ai crû bon de répéter mon souper du champion de Mooseman qui se compose d’une patate douce, une poitrine de poulet et un légume d’accompagnement, une courgette cette fois-ci. Comme dessert un bonne crème glacée molle, gracieuseté de mon père qui revenait du restaurant avec notre équipe de supporter. Ce fût très difficile de m’endormir le temps venu. Rien à faire, aucune position n’est confortable et je ne peux chasser les pensées de mon esprit.

4:00AM sonne et c’est l’heure du réveil. J’avais finalement réussi à trouver le sommeil et je serais volontiers resté un peu plus longtemps dans mon lit. Pas trop de temps à perdre si nous voulons arriver avant les fermetures de rues. Je m’habille, déjeune et complète mes derniers préparatifs. Dans la noirceur du matin, la route entre notre motel et Lake Placid ne m’a jamais paru aussi longue. Je me voyais déjà à mon deuxième passage en vélo sur cette route. Arrivé à la transition, c’est le temps du marquage et de la dernière crotte nerveuse avant le départ. Après avoir mis ma sandwich dans mon sac de transition nage/vélo et mes gourdes sur mon vélo, je retourne à la voiture pour recevoir mon massage de réchauffement, faire mes bandages de pied et prendre ma décision concernant le wetsuit. Étant donné que l’eau était à 77°F le port du wetsuit devenait discretionnel. Par contre un coureur ayant mis son wetsuit n’était pas admissible à une qualification pour le championnat du monde ou pour les honneurs de catégorie d’âge. C’est avec une confiance béton que je me dirige vers le départ sans mon wetsuit me disant que je ne pouvais que le regretter.

Premier coup de canon, c’est le départ des pros. C’est à ce moment que je franchis l’arche du départ de la course et que je me dirige dans l’eau. Je cherchais quelque peu du regard pour essayer de trouver un casque 1234, mais je ne le vois pas. J’essais de me réchauffer un peu mais la petite baie est déjà passablement occupé sans compté tous les nageurs qui sont entrain d’attendre debout sur la rive, ils y resteront jusqu’au départ. À ma grande surprise j’ai donc passablement d’espace pour commencer à nager quand le deuxième coup de canon se fait entendre. C’est donc le départ d’une journée qui théoriquement devait durer 10h30.

Les premiers coups de bras et de jambes ont été plus difficile mais après seulement 100-150m j’ai pu prendre un rythme confortable. Il y avait évidemment beaucoup de monde mais pas trop d’accrochage. Je n’ai donc pas eu de panique. J’ai nagé mon premier tour bien large et à un rythme plutôt facile. Rendu à la moitié, je regarde ma montre pour constater que je suis dans les temps. Je m’accroche à la vague d’un nageur plus corpulent que moi qui me dépasse pour tout le retour. Malheureusement je le perds lors de la sortie de l’eau. Mon deuxième tour se passe bien aussi. J’étais par contre plus souvent seul sans personne de qui profiter. J’ai essayer de me rapprocher de la ligne idéal de course mais il y avait encore trop de monde ce qui faisait plus d’accrochage. C'est dans le dernier droit que je sens que mes bandages de pied ne tiennent pas trop et qu'il y en a une section qui se décroche.

Pas de problème à la sortie de l’eau, il y avait beaucoup de monde en wetsuit qui m’ont un peu ralenti pour me rendre sur le chemin vers la transition. Sur ce même chemin, j’ai commencé mon travail de dépassement. Déjà dans ces 500-600m j’ai dût dépasser au moins une quinzaine de personne. J'ai eu droit à plusieurs encouragements de mes supporter qui était, selon ma mémoire, à 3 endroits différents. Je décroche mon sac et entre dans la tente pour se changer, c’est déjà le bordel. J’ai été chanceux de me trouver une chaise pour m’assoir. Le temps de mettre mon casque, mon numéro, mes lunettes et mes souliers et je repars. Étant donné que je suis dans un rush, les bénévoles n’ont pas le temps de me sortir mon vélo mais au moins il n’y avait personne à ce moment là dans ma rangé.

Je saute sur mon vélo, clip mes pédales et dévale la première pente de la journée tout suite après avoir reçu d'autres encouragement de supporter qui se sont déplacés. Dans la zone de transition il était difficile de juger combien de vélo étaient parti et où je me situais. C'est en vélo que j'ai vu que je n'avais rien fait d'extraordinaire. Pendant les 2/3 du premiers tours j'ai été constamment entrain de dépasser du monde. Je roulais sensiblement à la même vitesse qu'un groupe de 4 gars qui n'arrêtait pas de me dépasser. Peu de temps après je les redépassais parce qu'ils avaient ralenti ou j'étais trop tanné de les voir se drafter. Ils étaient quatre à l'intérieur de 15-20 mètres avant quelque chose comme 2m entre chaque roue. C'était complètement ridicule. Après 30min mon chrono a aussi décidé d'arrêter de fonctionner. J'ai tout de même pris le temps de reprogrammer ma montre pour qu'elle me donne les informations que je jugeais nécessaire à avoir sur le vélo. C'est à la première monté sur la 86 où j'ai vraiment vu ma supériorité (excusé l'humilité) au vélo. J'ai largué le groupe de quatre en dépassant aussi tout ceux que j'avais dans mon champ de vision. Le dernier droit de Wilmington à Lake Placid c'est bien passé lui aussi. Retour en ville après avoir monté Papa Bear où il y avait une atmosphère de tour de France avec beaucoup de supporter le long de la route et peu d'espace pour passer. Une jolie brunette avait une affiche "single and suportive" mais je n'ai malheureusement pas été assez vite pour lui crier mon numéro. Je complète mon premier tour avec un bon 7-8min d'avance sur mon horaire et de supporter un peu surpris de me voir :) Le deuxième tour commence du mauvais pied. Tout le long du premier je me disais:"calme toi Marc-Antoine c'est une longue course, c'est 180km pas juste 90km". Ça n'a pas tellement eu l'effet escompter et donc j'attaque la première difficulté (la côte en sortant de Lake Placid) avec de belles petites crampes dans les cuisses. Je descends en première vitesse pour mouliner au maximum et éviter que ça s'aggrave. Ça semble vouloir fonctionner. J'ai donc continuer mon 2e tour en presque solitaire en faisant bien attention de ne pas faire réapparaître mes crampes. Elles sont revenu dans la côte de la 86 mais encore une fois j'ai réussi à les faire partir. J'ai bien aimé le commentaire d'un certain Travis que je dépassais à chaque montée entre Wilmington et Lake Placid et qui me redépassait sur le plat: "Will you stop making me look bad in the climbs!". De retour à Lake Placid, les gens avaient déjà migré vers le parcours de course où mon premier marathon à vie m'attendais. Je descends de mon vélo et le donne à un gentil bénévole qui s'occupera d'aller le placer à sa place. Je décroche mon 2e sac et retourne dans la tente. Changement par rapport à T1, presque personne dans la tente et j'ai 2 bénévoles qui s'occupent de moi. Le premier sort mes choses de mon sac, pendant que le 2e m'applique une généreuse couche de crème solaire. J'enfile mes souliers, passe à la table de la crème solaire pour me mettre un peu de vaseline sous les bras et je prends aussi 2-3 verres d'eau pour étancher ma soif et me refroidir. Tout va bien pour commencer ma course.

Je sors de la transition en étant un peu ébloui par le soleil. Je tourne à droite, salut mes supporters et commence à dévaler la pente qui nous fait sortir de Lake Placid. Je regarde ma montre et j'ai peine à y croire, 4:11 et 4:45 pour mes 2 premiers kilomètre. Il faut dire que le parcours descend beaucoup dans le première partie et que j'ai une certaine facilité à descendre les côtes. J'en profite pendant que j'ai encore les pieds frais et que les crampes se font discrètes. Par contre rendu environ au kilomètre 4 ou 5 je réalise que j'ai arrêté de suer et que j'ai des frissons. Le soleil à fait son œuvre et je suis maintenant déshydrater. Rien pour m'aider à éviter les crampes et terminer facilement la course. C'est alors que je commence à sérieusement travailler la régulation de ma température corporelle avec des éponges et de la glace et sur mon hydratation avec tout ce que je pouvais boire à chaque station d'eau (eau, gatorade, coke, orange, raisin). Je réussi tout de même à faire les 14 premiers kilomètre à tout juste en dessous de 5:00/km. C'est à ce moment que je croise Denis pour la première fois, juste avant le virage qui me fait tourner et remonter vers Lake Placid. Juste avant de lui taper dans la main, de sévère crampes me bloquent les 2 ischio-jambiers. Je n'ai d'autres choix que de marcher pour les faire partir. Une fois en haut de la côte je peux recommencer à courir mais cette fois-ci plus lentement. Pour le reste de la course je n'aurai d'autres choix que d'alterner course et marche. Les crampes et les côtes ont dictées mon allure pour la fin de la course. Près de la mi-course je décide d'utiliser mon sac de special needs pour la course et de faire une petite pause pour changer mes bas. Toute l'eau que je me suis versé sur la tête a mouillé mes bas et je veux éviter les ampoules le plus possible. Je termine mon premier tour sur un rythme qui me laisse croire à un final bien en deçà de 10h30. Par contre je savais bien que j'allais casser tôt ou tard et que les crampes allait avoir le dessus pour moi. Durant le 2e tour j'ai lutté pour ne pas marché entre les stations d'eau mais je n'ai pas toujours été capable. Je trainais les pieds pour solliciter le moins possible mes muscles. Je me disais aussi que n'importe quel rythme de course est plus rapide que de marcher. La sortie de Lake Placid était encore une fois assez rapide mais quand même plus lente. Je croise Denis une 2e fois je ne me souvient plus trop où mais il semble encore en bonne forme. Jusqu'au 32km le temps est long et je commence à avoir hâte de finir. Quand je croise finalement le pancarte "mile 20" je sais qu'il me reste environ une dizaine de kilomètre et un poids s'enlève de mes épaules. C'est maintenant certain que je termine mon premier Ironman. Par contre le temps sur ma montre me laisse croire à un final au dessus de 10h30 mais rendu là ça ne me dérangeait plus vraiment. Je croise Denis une dernière fois et l'on prend le temps de se faire une rapide accolade. Je suis dans le dernier droit. Je rêvais à ce moment depuis des années. Je marche/jog en montant les dernières côtes du parcours qui me permettent de revenir en plein cœur du village où mes supporter m'attendent. Je prends le temps de faire quelques Hi-Five mais la douleur dans mes cuisses est atroces. Je dois marcher devant ma famille. Jusqu'à ce qu'un inconnu me donne un pousser en disant:"Stop walking and run, you're almost over!" Je recommence à courir, mais ce qui me semblait un petit aller retour à l'entraînement était interminable cette fois-ci. Je dois marcher encore un peu. Mais dès le u-turn, je ramasse ce qui me reste d'énergie et je décide de courir jusqu'à la fin. Le circuit étant légèrement en descendant me facilite la tâche. À 100m avant d'entrer dans le stade, je me refait une beauté. Je m'essuies un peu le visage (parce que j'ai finalement recommencer à suer à environ 5km de l'arrivée), je remonte le zipper de ma camisole, replace ma palette et mon numéro bien en avant. J'entre finalement dans le stade sous les applaudissements de la foule. Je n'ai pas encore franchi la ligne d'arrivé que j'attends la plus belle phrase: "Marc-Antoine Langlois, you are an Ironman".

Deux bénévoles me supporte un peu avant d'être sûr que je vais bien. Je reçois ma médaille, ma casquette et mon t-shirt de finisher avant d'apercevoir ma mère le long des clôtures. Je la rejoins et mon père arrive quelques instants plus tard. Ça faisait du bien d'enfin pouvoir m'arrêter. En même temps j'avais tellement de chose à dire. Mes amis sont aussi venu nous rejoindre pour me féliciter. J'étais bien content de les voir tout au long de la journée.

Ce que je retire de cette journée? Que mon entraînement était à point et que j'ai été capable de bien prévoir mon temps. Ma nutrition/hydratation est à revoir un peu. Je n'étais plus capable de prendre de gel rendu à la fin et les crampes étaient sûrement dût à un manque quelconque sans compter ma déshydratation. Pour la prochaine longue distance que je vais faire, je vais sûrement essayer des capsules de sel et de boire un peu plus.

Il ne me reste plus maintenant qu'à récupérer afin d'être prêt à recommencer l'entraînement pour le Mont-Tremblant!

2011-06-05 IM70.3 Mooseman:

C'est avec un moral très fragile et plus vraiment d'attente particulière que je me suis dirigé vers mon 2e IM70.3 à vie. Vendredi soir en arrivant, l'heure d'un petit test de course, douleur au tibial postérieur. Rien de bon qui s'annonce. Donc glace et exercices sont de mise jusqu'à dimanche matin. Samedi journée passablement chargée avec un entraînement léger en matinée, où j'ai constaté que l'eau était nettement plus chaude, et le check-in, dépôt des vélos, reconnaissance de la zone de transition et réunion d'avant-course en après-midi sans oublié le bain de glace en soirée.

Dimanche matin, 4h15 la journée commence avec mon traditionnel couscous d'avant course. Je ne me sens pas tout à fait aussi fébrile que lors de mon demi à Syracuse. J'avais trop peur qu'un de mes bobos ne ressorte pendant la course.

Après avoir placé ma zone de transition je me dirige vers la rive du lac pour un peu de visualisation. Je pense que ça ne pouvait pas mieux tombé. Juste comme je m'accroupis pour m'étirer un peu en faisant ma visualisation, The eye of the Tiger commence à jouer dans mes écouteurs. Je pense qu'à ce moment j'ai eu un genre d'épiphanie. Tous les blocs se sont placés, j'ai tout d'un coup repris confiance en mes moyens, en mon entraînement et du même coup j'ai reconstruis ma dureté du mental.

J'étais du 1er départ des groupes d'âges, donc pas beaucoup de monde dans l'eau. J'ai opté pour un positionnement au milieu à l'extérieur de mon groupe de départ. Ça l'a été quand même payant. J'ai eu la paix pendant presque toute la nage. Quelques accrochages ici et là au début mais rien de majeur. Ça va être une autre paire de manches pour IMLP et je n'ai malheureusement pu pratiquer ça. La nage c'est bien passée. J'ai gardé un rythme assez constant sans trop me fatigué, l'idée étant de sortie frais de l'eau pour avoir une bonne transition et un bon vélo. Mon objectif était de faire sous les 35min, j'ai fait 32:58. Les wetsuit stripper ont bien fait leur job ce qui améliore nettement les temps de T1.

Le vélo s'est bien passé. Mon truc des élastiques pour tenir les souliers droits pour pouvoir placer les pieds directement dessus à gosser avec à très bien marché. Mon plan était de ne pas trop pousser non plus pour ne pas avoir de crampes comme à Syracuse. Je voulais faire 2h40 j'ai fait 2 min de plus et moi ce n'était pas à cause d'un arrêt pipi parce que je commence à maîtrisé l'art du pipi-roulant. Au début c'est un peu désagréable mais une fois que ça coule, à la limite ça réchauffe quand il fait froid et après un petit rinçage à l'eau, on ne se sent que mieux. Encore une fois vu que j'étais du premier départ je n'ai pas vu beaucoup de monde sur le parcours de vélo. J'ai dépassé un peu dans mon premier tour (dont 2 filles pro). Au deuxième tour c'était autre chose parce que je rattrapais les derniers départs. Finalement je n'ai pas respecté mon plan à la lettre parce que dans les 15 derniers kilomètres, voyant que j'étais pour faire plus que 2h40 j'ai poussé un peu pour réduire le plus possible mon retard sans trop me taxer pour la course. Ce qui a aussi aidé c'est les encouragement surprises écrit à la craie sur l'asphalte du parcours. Un beau "GO POCO GO DENISSS GO GO" ça aide pas mal à faire aller les jambes un peu plus vite.

Maintenant la course, je n'avais aucune idée à quoi m'attendre. À mon retour pour T2, presque pas de vélo dans ma rangé, c'est bon signe. J'enfile mes souliers avec mes lacets vert fluo, prends un gel et ma bouteille d'eau et je pars. À la sortie de la transition quelques encouragement de mon père me laisse croire que je suis en bonne posture. Un peu après le début de ma course j'entends les encouragements de ma mère, Nathalie et Séréna qui semble encore une fois surprises de me voir (comme à ma sortie de ma nage). Après un kilomètre je regarde ma montre et je suis à 4:10/km sans aucune douleur. Je me dis que je vais en profiter pendant que ça passe. Surtout pendant les 3 premiers kilomètres qui sont relativement plat par rapport au 2 dernier de chaque section du parcours. Moi c'est à la course que j'ai dût faire un arrêt pipi. Je ne maîtrise pas du tout le pipi courant pour l'instant et c'est une bonne minute que j'ai perdu, ainsi qu'une place. Dans la 2e moitié de mon premier tour, je ne cessais de regardé au loin pour essayer de voir si je ne reconnaissais pas Denisss qui s'en venait. Pas de chance. Mais belle surprise dans mon demi-tour à l'aire de transition quand je l'ai finalement croisé. C'est donc presque 6km que j'ai eu Denisss en avant de moi à la course. Il n'était pas question que je le laisse prendre de l'avance. J'ai donc contrôlé l'écart jusqu'à ce que je me rende compte que je gagnais du terrain. Je savais donc que quelque chose n'allait pas avec lui en espérant que ce ne soit rien de majeur qui pourrait avoir des répercussion pour IMLP. En fait, ma course, à ma plus grande surprise, s'est bien passée, les seules douleurs que j'ai ressentis sont celle de crampes dans les quadriceps et les ischios mais rien que quelques secondes de marche ne faisait pas passer. En courant j'ai croisé et été dépassé par les 2 premiers pro. Quand même impressionnant de voir à quelle vitesse ils m'ont rattrapé et dépassé. J'ai aussi croisé les 2 premières filles pro. Mais eux j'ai eu la chance de les croiser 3 fois. La 2e, Caitlin Snow, me faisait un de ces sourires à chaque fois. C'était à la fois encourageant et déconcentrant, avais-je vraiment une touche avec une pro? J'ai malheureusement appris par la suite qu'elle est mariée. J'ai aussi eu le privilège de me faire dépasser par Pierre Lavoie.

Somme toute une belle surprise pour moi de voir que je n'ai pas eu mal aux jambes pendant la course, c'est ce matin que je paye un peu mais ce n'est pas si pire non plus. Bien content de mon résultat sous les 5h00 et de mon top 10 dans ma catégorie (9/98 et 77/1121). Ma plus grande déception c'est de na pas avoir eu la chance d'avoir une place pour la championnat du monde de 70.3. Selon mon temps et comment ça c'était passé l'année passée à Syracuse et à Mooseman j'étais très confiant d'en avoir une. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance nécessaire cette fois-ci. Je devrai retenter ma chance à Steelhead sinon ce sera pour 2012. Ce qui a contribué à faire de cette journée un très belle journée, c'est quand en attendant pour un massage, je jasais avec un pro (Matt Mangen) et qu'il m'a dit: I've seen you out there, you were looking strong on the run.