Quelques publications

     

Après l’histoire de la palingénésie (La mort lui va si bien) paru en 2011, deux ouvrages sont prévus, et déjà en cours de rédaction :

Et après ? Traité d'ésothérapie. Soignez l'histoire par les fables !

Et encore après ? 

De l’admirable dormition Entre Hypnos et Thanatos, sous le signe d’Hermès.

 Au fil du temps, l’histoire connaît de petits soucis de santé, des trous de mémoire assez marqués lorsqu’elle s’endort. Par périodes, en effet, rien ne semble se produire, rien même qui ne prouve l’existence du déroulement normal du récit historique, alors l’absence de preuve s’établit comme une preuve d’absence. À d’autres moments, parfois, surgit un excès de fièvre, ou un trait de génie, sans qu’aucun symptôme ne paraisse l’avoir annoncé. Sans doute parce que la mémoire d’un peuple est sélective, elle efface de son patrimoine des évènements peu glorieux ou des périodes sans panache, ennuyeuses, et se laisse surprendre par de brusques interventions philosophiques, scientifiques ou religieuses. Cependant, la chronologie étant ce qu’elle est, têtue, elle cherche à combler ces vides, à expliquer pas à pas l’histoire évènementielle. C’est alors qu’intervient l’imaginaire. Puisqu’il faut expliquer le présent par le passé, autant faire en sorte que ces fruits portent dans leurs parfums et dans leur nectar tous les symboles qui nous enivrent. Ainsi se créé la métahistoire dont nous parlons si souvent, celle de nos rituels, de nos rêves et de nos racines imaginaires…

La fable ésotérique dans l’histoire construit quelques grands sujets de ces savoirs hermétiques que nous croyons acquis, et qui se transmettent de génération en génération. Nous tenterons de revisiter quelques thèmes qui participent à notre fond culturel, à la lumière d’une analyse qui se veut objective, rigoureuse mais non réductionniste. Les Templiers, l’astrologie, Satan ou l’Inquisition, le nombre d’or, le suaire de Turin ou l’île de Pâques, l’alchimie ou Nostradamus n’en constituent que quelques exemples. L’idée reçue, en effet, est partie intégrante de notre histoire, et si l’on accepte de la décrypter, elle s’offre en témoin d’une époque. Elle n’est certes pas un objet historique réel, n’est pas forcément manipulable en tant que tel, mais elle est la représentation de notre vision du monde, d’un point de vue largement adopté, parfois imposé, mais au final partagé. En rien déconnectée de l’histoire factuelle, elle façonne à sa manière la société qui l’héberge.

 Il s’agit en quelque sorte, et en réponse à la demande de nombreux lecteurs, d’un « volume II » des Idées de Dieu dans la civilisation chrétienne paru aux éditions Edite en 2009.

Parution espérée pour 2015

 Parution espérée pour 2015. Couverture possible...

Et le mythe devint scientifique, et le scientifique devint dogme en 1950. Vérité absolue dans notre monde chrétien, la dormition relie nos plus beaux rêves. De la Belle au bois dormant à l’élévation de la Vierge Marie, après deux siècles de vérifications expérimentales sous le regard bienveillant de l’Académie des Sciences, la dormition préserve de la corruption. La dormition est ce sommeil magique dont la présence s’impose, dans le monde chrétien alors qu’elle ne repose sur aucun texte canonique, mais pas seulement. La dormition du Bouddha ou les dormants de l’Islam témoignent de l’universalité religieuse du concept et explique pourquoi les rapports incestueux entre sciences et religions seront si prolifiques aux XVIIe et XVIIIe siècles comme ils l’ont été pour la palingénésie.

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 La papesse Jeanne, La Haye, 1758.

Quatrième de couverture des Écritures magiques (Archè - 2006)

Un des fondements de la forme de pensée dite ‘ésotérisme’ est la loi des semblables. Elle fait appel à l'analogie pour expliquer le rapport étroit qui existe entre le macrocosme et le microcosme. « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas », par ces mots, la Table d'Émeraude souligne les liens vitaux qui unissent les choses de l'en-deçà et de l'au-delà, les rapports entre le créé et l'incréé, pour « faire des miracles d'une seule chose ». La communication entre ces deux mondes, induite par la règle des correspondances, trouve dans la théurgie l'une de ses formes privilégiées. Le contact angélique recherché trouve ici son chemin et son outil : les écritures magiques.

L'ange et l'homme ne cohabitent pas, mais utilisent rituels et symboles, à savoir des écritures magiques, pour bâtir en un acte unifiant, la relation entre mésocosme et microcosme. C’est du signe tracé par le mage que résulte la manifestation céleste : le symbole et le résultat attendu de l'opération magique sont intimement liés. Plus qu'un simple lien, le signe ou le caractère est un ‘médium’ qui est à la fois la porte et la barrière qu'il faut franchir pour entrer dans le monde surcéleste. La connaissance de ces écritures magiques est indispensable au mage pour l’accomplissement de ses desseins.

Cet ouvrage est une enquête qui prend ses racines au IIIe siècle AD, alors que les Grecs manient déjà la doctrine des signatures entre les astres, la nature et l'homme, à Martines de Pasqually au siècle des Lumières. C’est en parcourant les écrits de J. Trithème, H. C. Agrippa, Paracelse, G. Postel, J. Dee, J. Gaffarel, A. Kircher et nombreux autres que se dessine la toile de fond, notamment pour la période qui va du XVe au XVIIIe siècle. Le suivi du tracé de ces écritures en Islam, la revisite du monde angélique et de la talismanie, tout autant que le regard porté sur les rapports entre stéganographie et écritures magiques, vont parachever cette description du paysage magique, dans lequel évoluent ces écritures.

Parmi les différentes formes ou familles d'écritures magiques qui lient les deux mondes matériel et spirituel, la plus importante, au dessin baroque, sert de fil d’Ariane. Elle est connue sous le nom générique d'écriture ‘à lunettes’ ou bouletée.

Ces caractères bouletés sont largement utilisés dans le Registre des 2400 noms, ce remarquable dictionnaire théurgique qu’est le répertoire angélique de Martines de Pasqually, un mage dont les sources sont fort obscures. Ce Registre, véritable cœur autour duquel s’articule le système de la magie cérémonielle des Elus-Cohens, est l’objet de la dernière partie, l’aboutissement de cette étude. Il ressort que, concernant les outils utilisés, Martines de Pasqually s'inscrit exactement dans la lignée des grands théurges, digne héritier de ses prédécesseurs.

En fait, l'histoire de ces écrits secrets, en particulier depuis le commencement de la période médiévale, paraît avoir été intimement liée à la quête de la langue parfaite ou adamique. Les différents acteurs, inspirés par la vision de la philosophia perennis, recherchent cette langue, reflet de l'essence des choses et vrai miroir de notre univers. Au-delà des différents visages de la cryptographie dans le contexte de l’ésotérisme occidental, on peut présumer que la finalité, avouée ou non, consciente ou non, de cette longue quête est sans doute la recherche de cette langue parfaite, celle d’Adam, celle qui ré-unira Dieu, l’homme et la nature.

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