3. Musique, Danse, et Pouvoir
1. Les chants de la leçon :
Le tailleur de pierre
La Java Bleue (P. Bruel)
Version originale (Fréhel)
Version Karaoké pour t'entraîner
2. A la cour de François Ier :
A la renaissance, paraître est un art. La danse est alors, autant que le jeu des armes et la musique, et bien plus que la littérature, une part essentielle de l’éducation de la noblesse. C’est une activité prise au sérieux, essentielle. La cour va voir dans le ballet de cour un spectacle de divertissement privé qu’elle se donne à elle-même. Parmi les danseurs: le roi et autres courtisans de haut rang. Ce sont au départ tous des amateurs.
Les bals répondent à un protocole très strict. Tout y est fixé et d’abord le moment : le bal a lieu après le repas du soir comme dit le vieil adage "après la panse vient la danse". C’est le roi qui mène le branle, c’est-à-dire qu’il ouvre le bal, invite qui il veut et choisit les courtisans qu’il veut voir danser ensemble. Ensuite vient le grand bal qui est marqué par la pavane, danse majestueuse qui permet à toute la haute noblesse de défiler devant l’ensemble des courtisans et invités. Puis s’enchaînent des danses plus sautillantes : gaillardes, courantes, volte et d’autres branles. Le bal se termine obligatoirement par un branle. Chaque danse débute et s’achève par une révérence. Les règles de politesse qui régissent le bal s’adressent à la noblesse : tout cavalier doit quitter son épée, chausser des escarpins et non des bottes, ôter ses éperons, user d’un mouchoir en cas de besoin… A cela il faut ajouter quelques usages à connaître, tel celui-ci : quand un homme commande une danse pour inviter la dame de son choix, il doit donner un pourboire au tambourinaire, car c’est lui qui fixe le tempo. S’il n’a pas son dû, il peut accélérer ou ralentir la cadence et ainsi ridiculiser les danseurs.
*
Ce reportage raconte la Renaissance :
Les principales danses de la Renaissance
La Pavane est la danse noble par excellence. Elle était noble et majestueuse, aussi les Français lui donnèrent le nom de Grand Bal. Les gentilshommes la dansaient le chapeau sur la tête, avec la cape et l’épée ; les gens de Justice avec leurs longues robes, mortier en tête ; les Princes avec leurs grands manteaux et les Dames avec la queue de leur robe abaissée et traînante. Les gens d’Église même y prenaient part.
A l’Eglise même c’est une Pavane qu’on jouait lorsque les prêtres marchaient processionnellement ou lorsqu’entrait dans le sanctuaire le cortège de quelque jeune mariée. La véritable étymologie du nom de cette danse pourrait bien venir de ce que le cavalier, arrondissant les bras sous la cape, appuyait sur la poignée de l’épée pour relever le manteau par derrière ; la dame en marchant, arrondissait sa traîne, et cela l’un devant l’autre, ce qui donnait exactement la reproduction de la roue des paons.
Une Pavane
3. A la cour de Louis XIV :
Dans cet extrait, tu verras le reconstitution d'une fête au Louvres dans laquelle le roi, encore jeune, danse afin de montrer à tous qu'il règne en maître. Tu verras aussi à quel point il n'était pas facile d'être un musicien italien à la cour de France.
Le ballet de cour est le divertissement favori à la cour. Toute la cour participe à sa réalisation en la personne du roi lui-même et de ses courtisans. Chaque seigneur, et quelquefois aussi le roi, avait sa troupe à part composée d'une majorité de nobles assistés de quelques danseurs de profession et avec lesquels il effectuait son Entrée.
La danse, considérée comme « l'un des trois exercices principaux de la noblesse », tenait une grande place dans l’éducation du jeune seigneur et du futur roi. Louis XIV la considère comme l'un des exercices «les plus avantageux et les plus utiles à notre noblesse». Il s'agissait évidemment pour paraître à la cour d'acquérir cet « entregent », ce « bel estre » qui permettait de tenir son rang auprès du roi. Bien danser était un sérieux atout pour réussir une carrière. Ainsi le jeune noble, s'il voulait réussir, devait s'exercer à la danse.
À la cour, c'est le roi qui commande. Que le jeune seigneur (et même le plus vieux, puisque Nemours goutteux prendra encore part aux divertissements royaux) aime danser, ce n'est pas là l'important. Car la seule fin du ballet n'est pas que le plaisir, comme on l’а trop souvent dit. Il s'agit de jouer le rôle du parfait courtisan et de plaire au roi. Le ballet est une arme politique entre les mains du roi, un moyen supplémentaire de « domestiquer » la noblesse.
Dans cet autre extrait, le roi se met en scène dans les jardins de Versailles. Tu verras que quelques années plus tard, la cour assimile le pouvoir de Louis XIV à sa capacité de danser.
C’est à l’âge de sept ans que Louis XIV commence l’apprentissage de la danse. 2 heures par jour, il apprend à danser avec un certain Pierre Beauchamps, danseur, maître à danser, compositeur et professeur du Roi. Il lui enseigne les pas qui deviendront les standards de la danse. Branle, gavotte, sarabande, le Roi connaît toutes les danses, mais sa préférée reste le menuet.
Adolescent, Louis XIV redouble d’efforts. La danse demeure son activité favorite. Danse après son lever et ses exercices équestres, danse le soir après souper, et parfois jusqu’à minuit… Le Roi s’y adonne avec une telle passion que les médecins craignent pour sa santé.
Louis XIV danse pour la première fois en public dans le Ballet de Cassandre en 1651, à douze ans. A quinze ans, il danse dans le célèbre Ballet de la nuit qui met en scène la lumière et les ténèbres, allégories du bien triomphant du mal. Le jeune Roi dissipe les ombres et les ténèbres, étincelant d’or dans son costume d’astre, coiffé d’un diadème surmonté de hautes plumes bariolées. Ce ballet magnifiant la personne royale, alternance de danse noble et de danse comique, a un succès retentissant. Par le truchement du théâtre, le Roi se donnait à son peuple ; par la fiction du spectacle il rappelait son autorité ; par le symbolisme du déguisement il montrait son éclat. La danse devient l’allégorie du pouvoir.
Louis XIV fonda de l'Académie royale de danse en 1662, en réaction à la mauvaise qualité de la danse, corrompue par des ignorants « en la personne des gens de qualité». Désormais, c'est l'Académie qui devra fournir des danseurs au roi. Progressivement, le ballet de cour se transforme en ballet du Roi : Louis XIV ne danse plus qu’avec des professionnels, cantonnant les courtisans dans un rôle de spectateurs passifs. Les ballets n’ont donc plus de raison d’être. C’est pourquoi ils sont remplacés par les comédies-ballets de Lully et Molière, apparues en 1661 avec Les Fâcheux, à leur apogée avec Le Bourgeois gentilhomme en 1670. Le règne du professionnel va commencer avec Lully qui transportera la chorégraphie sur la scène de l'Opéra, mettant fin au courtisan-comédien, correspondant au nouveau goût de Louis XIV, celui d’un monde ordonné.
Ce reportage raconte la vie à l'époque de Louis XIV :
Les principales danses du règne de Louis XIV
Le Menuet est sorti d’une danse populaire du Poitou. Il eut une égale fortune à la cour, à la ville et au théâtre. Sous Louis XIV, l'appelait «la belle danse». C’est la danse officielle aux lieu et place de la Pavane. A tous les bals de la Cour il y a un Menuet. C’est une danse à trois temps, d’un mouvement modéré, mais au lieu d’aller toujours à gauche, le Menuet change de parcours. C'est l'origine du ballet classique qu'on voit aujourd'hui.
Un Menuet
Pour ceux qui le souhaitent, voici l'intégralité de la Pièce "Le Bourgeois Gentilhomme" de Molière et Lully :
4. A la cour d'Autriche :
Au XIXe siècle, la pratique du bal d'apparat scande la vie mondaine. Les grandes familles reçoivent dans leur hôtel particulier transformé en vaste salle de danse. Ces bals « parés privés », où les toilettes d'invités soigneusement sélectionnés rivalisent d'élégance, durent jusqu'au petit matin. C’est bien plus qu'un simple divertissement. Être ou ne pas y être invité décide de son rang social.
Durant cette période, régie par de sévères restrictions morales, une panoplie de manuels sont publiés, indiquant quelles sont les bonnes manières à adopter en société, quelle tenue vestimentaire ou quel type de conversation sont convenables lors d'une telle occasion. Il peut s'agir notamment de manuels d'étiquette ou de manuels d'instruction de danse. Les femmes mariées ont tout le loisir de porter des robes, des coiffures et des parures flamboyantes. Les jeunes filles, pour leur part, lorsqu'elles font leurs débuts en société, doivent être vêtues et coiffées modestement. La modestie, tout comme la pureté et la discrétion, sont des qualités recherchées chez les demoiselles, qui sont en réalité appelées à trouver un mari.
L'éventail fait partie des accessoires indispensables à toute dame. Il permet d'exprimer des messages non verbaux. Selon qu'il soit fermé, ouvert ou agité, il peut signifier l'énervement, le refus ou encore l'intérêt. Le carnet de bal, fait son apparition. Aide mémoire de la danseuse, il contient l'ordre des danses qui sont au programme de la soirée en regard desquelles elle inscrit le nom du partenaire qui s'est proposé.
Il existe tout un protocole autour de la danse. Les hommes ont le loisir d'inviter celles qu'ils désirent, pendant que les jeunes femmes attendent, sagement assises. Un gentleman doit cependant attendre d'être reconnu par une demoiselle avant de s'approcher pour lui parler. Le chaperon de la jeune fille, qui est souvent sa mère, n'est jamais très loin et veille à ce que tout se déroule selon les convenances. Une danse peut aussi être réservée à l'avance, le nom du cavalier étant alors inscrit dans le carnet de bal de la jeune femme. Il est malvenu pour un homme de danser plus de deux danses avec une même personne. De plus, lorsqu'une danse lui est refusée, un homme ne devrait jamais insister. Mais à moins d'avoir des motifs sérieux, une jeune femme ne devrait pas refuser une danse. Finalement, rien n'est plus grossier, pour un homme et pour une femme, que d'oublier une danse promise à quelqu'un.
Les principales danses du XIXème siècle
La valse vient de l'allemand « Walzer » qui signifie « tourner en cercle ». Elle s’est développée dans les années 1780 à Vienne en opposition aux danses de cour telles que le menuet, jugées trop formelles sous l'influence de la cour française de Versailles. La valse a été longtemps considérée comme inconvenante du fait de se retrouver en « couple fermé », c'est-à-dire l'homme face à la femme et non pas à côté comme dans les danses « bienséantes ».
La popularité grandissante de la valse doit beaucoup aux musiciens autrichiens Johann Strauss père, Josef Lanner et Johann Strauss fils.
Une Valse
3 films retracent les moments heureux de la vie d'Elisabeth d'Autriche (copier ces liens dans votre barre URL) :
http://streaming.love/sissi-1_hd-2309.html
https://fr.dustreaming.com/QRvPlyq-sissi-imperatrice
https://fr.dustreaming.com/prvJGOo-sissi-face-a-son-destin