Liberté et improvisation : le Freejazz

Parfois appelé "Avant Garde", le Free jazz libère la musique de sa structure habituelle. Cette approche musicale correspond à une période de revendication de l'identité Noire. Le changement par rapport aux autres styles fut tel qu’on hésita à inscrire le Free Jazz dans le genre musical. On l’appela sévèrement "New Thing", une "Nouvelle Chose" qui n'était ni jazz, ni musique… Le free jazz voulut être une libération culturelle profonde pour les noirs américains, en rompant radicalement avec les schémas de la musique. Il émerge dans l'atmosphère ségrégationniste des années cinquante. Les musiciens noirs veulent garder une identité culturelle, avoir une musique si bien enracinée qu'on ne puisse la copier, tellement difficile que le monde blanc ne puisse la " voler ". Cette revendication de leur identité passe en partie par un retour aux sources de la musique noire, à travers le blues, la prééminence de la percussion, l'introduction de la polyrythmie, l'utilisation d'instruments de manière « africanisante »… Le thème n'est plus l'élément central des œuvres free ; il n'annonce et ne conclut plus forcément l'improvisation. Du côté des instruments, ce sont les notions de virtuosité et d'instrumentiste qui disparaissent ; les sons deviennent plus importants que les notes. Au niveau de l'improvisation, ce qui change, c'est le rapport entre les musiciens ; tous les musiciens de free sont " solistes ". Le plus souvent les improvisations sont collectives : les musiciens improvisent ensemble et en même temps. L'œuvre entière devient improvisation.

"Free jazz" était d’abord le titre d’un album d'Ornette Coleman :