1 : Le Chant Gregorien, un chant Méditerranéen ?

1) Le Chant de la leçon :

Ameno (Era)

2) Les origines du Chant Grégorien :

Il n'est pas facile de reconstituer ce qu'était la musique vocale ou instrumentale avant le 9e siècle, à cause du peu de documents disponibles. Si l'on peut quelquefois avoir l'impression que cette musique est née de rien, cela est dû au manque de documents écrits pour rendre compte de ce qui se pratiquait. Or la musique et le chant se sont pratiqués à toute époque et dans le monde entier sous des formes diverses. Les pratiques antérieures au 9e siècle étaient donc probablement très vivantes. Pourquoi ne le seraient-elles pas en un temps où l'étaient les musiques grecques, arabes, etc. et où les échanges et les influences étaient nombreux. Rappelons-nous par exemple, que les arabes étaient installés en Andalousie et que la vie artistique et intellectuelle était très développée et englobait toutes les communautés de races et de religions. Le Chant Grégorien est donc probablement nourri d'apports et d'influences diverses, grecque, romaine, juive, arabe, et aussi galloise et celtique.

A l’origine du chant grégorien, il y a les 150 psaumes dont la composition est attribuée au roi David (env. 1000 avant J.C.). Ces psaumes, qui sont des “prières poétiques” pour diverses circonstances, ont eu une place très importante dans la liturgie des Juifs.

Le grégorien que nous connaissons est le fruit de deux événements :

  • Le premier est le travail de compilation liturgique effectué sous la houlette de S. Grégoire-le-Grand, pape de 590 à 604.

  • Le second événement est l’alliance de Pépin-le-Bref avec le pape Etienne II qui donne au souverain franc l'occasion d'apprécier les usages liturgiques romains. Il décrète alors l'adoption de la liturgie romaine dans son royaume.

A l'époque de l'empereur Charlemagne, la naissance du chant grégorien et sa propagation joueront un rôle assez important pour l'unification de l'empire. La diffusion du chant grégorien s'est largement appuyée sur les institutions monastiques. Au XIIe siècle, le chant grégorien était bien connu dans toute Europe.

Pour ceux qui sont intéressés, voici l'histoire de Charlemagne :



3) Les Caractéristiques du chant Grégorien :

On trouve des chœurs d'hommes ou de femmes, les abbayes de moniales au Moyen-Âge chantaient le répertoire liturgique au même titre que les abbayes d'hommes.

Extrait étudié en cours :

Le chant grégorien est le chant de la liturgie catholique. Il s’est élaboré très lentement sur toute la durée du Moyen-Age.

Il se présente sous la forme d’une mélodie à l’unisson (tout le monde chante la même mélodie en même temps), chantée a cappella (sans accompagnement instrumental), suivant le rythme naturel de la parole en latin.

Le chant grégorien est chanté a cappella car, à cette époque, les instruments sont considérés comme diabolique. Il a pour vocation principale de favoriser le recueillement.

Au fur et à mesure de l'évolution du Moyen-Âge, la Monodie a peu à peu laissé la place à la Polyphonie. La Mélodie s'est vue accompagnée tout d'abord d'un Bourdon, puis de 2 voix lui étant parallèles. Cette évolution a été acceptée par les autorités religieuses car elle ne nuisait pas à la compréhension du texte.

Caritas abundat (H. von Bingen)

O Frondens Virga ((H. von Bingen)

Voici un film qui raconte la vie d'Hildegarde de Bingen :

Voici un escape game qui t'aidera à mieux comprendre Hildegarde et son époque :


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4) Les Musiques méditerranéennes :

Sourate Maryam (Récitation Musulmane)

Agni Parthene (chant Orthodoxe Byzantin)

Dum Pater Familias (chant Mozarabe)

Taw Nimar (chant Maronite)

Mizmor ledhâvidh (chant Juif)

Naređeno slušajmo (chant Soufi)

5) La Notation Musicale :

Le chant grégorien dispose d'une notation spécifique, les neumes. Dans les manuscrits les plus anciens, ils manquaient de ligne (ex 1). Au Xe siècle, d'abord seulement une ligne imaginaire (ex 2). Ensuite, l'on y ajouta d'autres lignes parfois ayant des couleurs (ex 3). Celle-ci qui porte quatre lignes date du XIe siècle, à la suite de l'invention d'un moine italien, Guy d'Arezzo, dans les années 1030 environ (ex 4).

EX 1 EX 2

EX 3 EX 4