Mozart

Dès l'âge de trois ans, Mozart révèle des dons prodigieux pour la musique. Ses facultés déconcertent son entourage, et incitent son père à lui apprendre le clavecin dès sa cinquième année. Le jeune Mozart apprend par la suite le violon, l'orgue et la composition. Il sait déchiffrer une partition et jouer en mesure avant même de savoir lire, écrire ou compter. À l'âge de six ans, il compose déjà ses premières œuvres.

À quatorze ans, il aurait ainsi parfaitement retranscrit le Miserere d' Allegri, œuvre religieuse complexe, non publiée, mais connue, qui dure environ quinze minutes, en ne l'ayant écouté qu’une seule fois.

Entre 1762 et 1766, le jeune Mozart entreprend un long périple musical avec son père, ainsi qu'avec sa sœur aînée Maria-Anna qu'il appelle Nannerl. Ils vont d'abord à Munich, puis à Vienne, avant de s'engager, le 9 juin 1763, dans une longue tournée en Europe. Les exhibitions du jeune musicien impressionnaient les auditeurs et lui permettaient de capter de nouvelles influences musicales. Il fait ainsi la rencontre de Johann Christian Bach, fils cadet de Jean-Sébastien Bach. Ce dernier lui fait découvrir le pianoforte, inventé au début du siècle, et l'opéra italien ; il lui apprend également à construire une symphonie. Dans ses exhibitions, le jeune Mozart démontre ses qualités exceptionnelles de virtuose non seulement au clavecin, et plus tard au pianoforte, mais aussi au violon et à l'orgue.

En 1767, à l'âge de onze ans, Mozart compose son premier opéra Apollo et Hyacinthus. De retour en Autriche, il se rend régulièrement à Vienne, et, durant l'été 1768, compose deux autres opéras : Bastien et Bastienne et La finta semplice ; il n'a alors que douze ans. L'année suivante, le prince-archevêque le nomme maître de concert. Son père obtient un congé, sans solde, ce qui lui permet de faire découvrir l'Italie à son fils. Il y étudie l'opéra.

Le 16 décembre 1771, le Prince-archevêque Colloredo devient son nouvel employeur. A la différence de son prédécesseur, il tolère moins les voyages de la famille Mozart. Le jeune musicien se résigne mal à rester dans sa ville natale. En outre, son nouvel employeur lui impose la forme des pièces qu'il doit composer pour les cérémonies religieuses. À dix-sept ans, il a du mal à accepter ces contraintes, et ses relations avec le prince-archevêque se dégradent au cours des trois années qui suivent.

En 1776, Mozart qui a alors vingt ans, décide de quitter Salzbourg et démissionne de son poste de maître de concert. Après une année de préparatifs, il part avec sa mère, mais ses démarches pour obtenir un poste restent infructueuses. C'est à Mannheim qu'il tombe éperdument amoureux de la cantatrice Aloysia Weber. Couvert de dettes, Mozart part pour Paris, au mois de mars 1778. Mozart n'y trouve pas non plus de poste qui lui convienne, et a même du mal à se faire payer ses leçons d'un noble qui le traite avec condescendance. Lors de ce séjour, sa mère Anna Maria tombe malade et meurt le 3 juillet 1778. Mozart rentre alors à Salzbourg, où son père réussit à convaincre le prince-archevêque de le reprendre à son service. Sur le trajet de son retour, il apprend qu'Aloysia aime un autre homme. Après tous ces malheureux événements, il arrive, déprimé, à Salzbourg le 29 janvier 1779, où il retrouve son ancien poste de Konzertmeister auquel Colloredo ajoute la fonction d'organiste de la Cour.

Après des remarques du jeune musicien jugées impertinentes, le prince-archevêque le traite publiquement de « voyou » et de « crétin » avant de le congédier le 9 mai 1781. Mozart s'installe alors dans la capitale autrichienne, dans la pension de madame Weber, comme compositeur indépendant. Désormais débarrassé de l'autorité de son père et de son employeur, il peut enfin composer plus librement. En 1782, l'empereur Joseph II lui commande un opéra. Ce sera L'Enlèvement au sérail.

Mozart a fait la connaissance de la troisième fille de madame Weber, Constance, et décide de l'épouser sans attendre le consentement écrit de son père qui en sera furieux. Pétri des idées des Lumières, Mozart entre le 14 décembre 1784 en franc-maçonnerie.

Le 28 mai 1787, son père, Léopold, meurt. Ce décès bouleverse Mozart, et va influencer la composition de son opéra alors en chantier : Don Giovanni.

Le 7 décembre 1787, Joseph II, satisfait de Mozart, le nomme musicien de la chambre impériale et royale. Il le charge de la musique de danse. Mais Mozart perd sa place à la mort de son protecteur.

Durant les dernières années de sa vie, Mozart est souvent malade, et chroniquement endetté, ceci malgré de nombreux succès très bien rétribués, car il mène grand train de vie. Il compose beaucoup : sonates, concertos, symphonies, opéras. En 1791, il écrit la musique de son avant-dernier opéra, La Flûte Enchantée.

En juillet, un inconnu lui aurait commandé un Requiem. Mozart mourra à l'âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever ce Requiem qui sera terminé à la demande de Constance par un de ses élèves, Franz Xavier Süssmayer.

Mozart est, avec Haydn et Beethoven, l’un des principaux représentants du style classique. Il en est même le meilleur représentant. C'est un touche-à-tout qui s’approprie chaque genre, chaque forme, chaque instrument pour mieux le réinventer. Les traits principaux du style classique sont bien présents dans ses œuvres : clarté de la structure et de ses articulations, équilibre de la formation, harmonie simple. Dans une époque dominée par le style galant, Mozart réalise la synthèse avec des complexités contrapuntiques propres au baroque tardif, et avec des formes novatrices influencées notamment par les fils Bach ou par Haydn. Cultivé, curieux, sans cesse à l’écoute des inventions musicales ou artistiques de son époque, Mozart a su jusqu’au bout faire évoluer son style au gré des découvertes. On peut dire de sa musique qu'elle a poussé la forme classique, la musique du XVIIIe siècle, à son paroxysme, avant l'avènement du romantisme.