▱ Un céréalier "bio" en Alsace

Mercredi dernier (21 juillet 2010), 47 ha de céréales bio appartenant au baron de Schoppenwihr, François de Watteville, ont été moissonnés dans la journée. Celui-ci possède la plus grande surface céréalière biologique du département (Source OPABA (Organisation professionnelle de l'agriculture biologique en Alsace).

De 10 h à plus de 22 h, deux moissonneuses ont tourné à plein régime dans; les champs de blé et de triticale (mélange céréalier) appartenant à François de Watteville. Situés en bordure de l'autoroute A 35, au nord de la zone commerciale de Houssen, ces champs sont pourtant bien référencés céréales biologiques.

Pour du pain et des éleveurs de la vallée de Kaysersberg

"Mes champs sont régulièrement contrôlés pour vérifier en quelle quantité et quels sont les produits de traitement utilisés", explique François de Watteville. Et pour cause, la culture biologique est sévèrement encadrée. "Pour autant, sa proximité avec l'autoroute ne gêne en rien", ajoute-t-il. "En bio des traitements spécifiques, qui respectent la nature, sont autorisés. Néanmoins, je n'en utilise aucun pour mon blé. Le désherbage s'effectue mécaniquement. Et si l'on s'en occupe bien, tout se passe pour le mieux".

Le baron a déjà fait le calcul par rapport à une agriculture conventionnelle : "Cela ne me coûte qu'une centaine d'euros de plus par hectare". La récolte de blé revendue servira à la confection de pain bio. Le mélange céréalier fournira, quant à lui, les éleveurs estampillés bio de la vallée de Kaysersberg.

Pour la moisson il a fait appel à une entreprise spécialisée du Ried, ce qui ne l'empêche pas d'y prendre part. Toute la journée durant, il enchaînera les allers-retours sur son tracteur pour partir en livraison. ....

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Les 3/4 de ses ressources

Le résultat est sans appel, après trois années de purge de la terre (la céréale plantée est bio mais sur un sol non purgé donc classée dans une catégorie particulière destinée aux éleveurs). sa culture totalement bio représente les 3/4 de ses ressources. Le dernier quart concerne les entrées du parc de Schoppenwihr et la fête des plantes organisées chaque année.

"Je ne m'attendais pas du tout à cette rentabilité. Je pensais, au contraire, mettre l'accent sur le parc. A présent je me retrouve à utiliser les ressources provenant de la culture pour entretenir le parc et ses abords".

Il est tellement enthousiaste de cette réussite qu'il envisage même d'augmenter sa surface de culture. M ais n'ayant plus de terrain inexploité, il pense louer des parcelles voisines disponibles. A bon entendeur ....

Article paru dans les D.N.A d'Alsace du 23 juillet 2010 signé Iona Bonjean