▱ La Galette des Rois
""Pour fêter dignement la fin du cycle de Noël, et celui du début effectif de la nouvelle année, le 6 janvier, les corporations se réunissaient la veille et élisaient par le biais du hasard un roi éphémère, que les membres de la corporation s'empressaient d'honorer bruyamment.
Le sort intervient dans le choix du roi, et celui-ci choisit la reine qui lui convient.
Il existait une part réservée consacrée au "Bon Dieu" ; elle était souvent destinée au premier pauvre de passage, les pauvres allant de maison en maison quémander leur dû. D'où les nombreux cortèges qui défilaient dans les villages en cette période de l'année. Johann Friderich von Offenbach insiste lui-même sur l'origine non chrétienne de la coutume de la galette des Rois.
De Nombreux auteurs ont vu dans cette galette et dans cette part consacrée une offrande funéraire destinée aux esprits des ancêtres. Auguste Stoeber avait voté en 1850 que la croyance populaire voulait que pendant le cycle des 12 jours (de Noël à l'Epiphanie), il ne fallait pas manger de haricots et de fèves, car sinon celui qui en consommait pouvait attraper des maladies de la peau. L'interdiction de consommer ces aliments prenaient fin le 6 janvier. Les fèves sont associées depuis l'antiquité romaine aux esprits des morts (les Lémures) : pour s'en protéger on lançait des fèves derrière soi.
Au cours du XVIIIe siècle, les boulangers offraient des galettes des rois à leurs clients, mais dans la première moitié du XIXe siècle, ils jugèrent que les clients n'avaient qu'à les acheter ...
Aujourd'hui, on peut tirer les rois pendant tout le mois de janvier, non seulement dans les familles, mais aussi dans les entreprises. Les fèves ont été remplacées depuis longtemps par des fèves en porcelaine ou en plastique, et il y a des personnes qui en font la collection. ""
Extrait de "Noël, l'Avent et après ... "
de Catherine Bailaud - Georges Foessel - Roland Oberlé et Tomi Ungerer- aux Editions Ronald Hirlé à Strasbourg