▱ Réflexions sur le Bénévolat chez les retraités

Lors d'une journée des bénévoles, il paraît important de parler de bénévolat des retraités dans le secteur associatif.

Bene = bien - vola = je veux, ce qui veut dire "je veux bien"

Trois critères pour un bénévolat : activité correspondant à une fonction clairement définie (au moins 2 heures par semaine en moyenne annuelle et sans contrepartie).

- désintérêt

- altruisme (alter = autre)

- générosité.

Le premier besoin de l'Association sont les bénévoles, ensuite le matériel puis les moyens financiers.

Il n'est pas nécessaire d'avoir un engagement associatif pour être un bon retraité. La majorité des retraités vit la situation paradoxale d'un sentiment d'inutilité sociale tout en refusant de s'engager, soit par méconnaissance de la vie associative, soit par crainte d'être totalement sur-occupé, soit par le cercle vicieux du repli sur soi au passage de la retraite.

En 2010, les plus de 60 ans formeront 25 % de la population française. Or, la reconnaissance de la place des retraités, souvent en pleine forme, passe par la reconnaissance de leur utilité sociale.

L'implication bénévole relève d'un apprentissage souvent précoce où l'influence familiale, les engagements de la jeunesse, l'implication syndicale, le réseau relationnel, jouent des rôles déterminants. Autrement dit, on ne devient pas bénévole à la retraite, au mieux, le bénévole retraité va donner plus de son temps. Ceux qui vont s'engouffrer dans la vie associative pour compenser la peur du vide, pour ne pas se poser de questions existentielles et pour se donner l'impression que finalement rien n'est changé, subissent de vrais échecs, dont les dégâts peuvent être considérables, tant pour l'association qui les a accueillis que pour eux-mêmes.

On estime que 6 retraités sur 10 ont l'habitude de l'engagement et pensent facilement au lien social, aux autres, à côté du légitime "penser à soi".

Ces retraités jeunes, après une indispensable pause à l'entrée en retraite, abordent cette nouvelle étape dde vie avec des projets, une attente et des besoins. Ils cherchent des lieux d'appartenance où ils pourront développer leurs talents. A nous de les détecter pour aujourd'hui et demain, de les aider dans leur projet personnel et leur motivation. Cela implique la liberté de celui qui donne et de celui qui reçoit. Le bénévole a la possibilité de s'exprimer sur la fonction de l'association. La capacité de l'écoute du responsable associatif est ici primordiale. Il faut éviter a tout prix le non-dit et savoir communiquer. C'est aussi au responsable d'articuler le projet personnel avec le projet associatif. Il veille au bien-être, à l'efficacité et à l'épanouissement des bénévoles et de leur projet. A lui aussi d'installer la relève de l'engagement et d'être attentif aux tensions entre les membres de l'association.

Les bénévoles retissent les liens sociaux en-dehors de leurs relations professionnelles. Tous ont un projet de vie. Bien vieillir est un art de vivre, en relation avec le lien social qui évite l'isolement.

Pour finir, retenons deux des trois priorités définies par J.P. S... en mars 2006 :

- Construire sur nos valeurs est le fondement de notre raison d'être.

- Dans un monde qui bouge, avec les comportements qui changent, il faut être à l'écoute des aspirations de nos membres.

"

(Charles Putz - ex-directeur de l'INRA - membre bénévole de l'Association "ARCAL - COLMAR" - 22 septembre 2009)