Tlemcen

Quêtes sur le Net : Capitaine PETIT Jean-Hubert

Le capitaine Hubert PETIT n'est plus...

Les anciens combattants de la section de Grisolles ont accompagné leur camarade Jean-Hubert Petit, décédé le 21 août, dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année, à sa dernière demeure. Sa vie a été marquée par sa carrière militaire qui lui a valu la Légion d'honneur et de nombreuses décorations. Entré dans l'armée au 23e RIC le 15 octobre 1929, il est affecté au 10e RTS à La Goulette, en Tunisie, en 1931, puis au 51e régiment des mitrailleurs indochinois à Carcassonne et au 16e RTS à Montauban, en 1934. Nommé sergent, il est envoyé au 1er régiment mixte à Madagascar, en 1935. Rapatrié, il rejoint le 42e bataillon des mitrailleurs malgaches à Pamiers avant d'être détaché à l'état-major de l'ID de la 4e DIC à Toulouse, en 1937.

Il est fait prisonnier dans le nord de la France

Mobilisé en 1939 au 2e RIC, il participe aux combats en Alsace et sur la Somme. Fait prisonnier de guerre le 9 juin 1940, à Erquinvillers (Oise), il s'évade de Seclin (Nord) le 25 juillet. Il est affecté comme chef aux chantiers de Jeunesse d'Agay (Var), puis de Saint-Jean-en-Royan (Drôme). Parallèlement, il favorise le départ au maquis de jeunes désignés pour le STO. Il en démissionnera le 25 février 1944 et s'affiliera au mouvement de Résistance de Toulouse, France au combat, où il rendra des services très appréciés de son chef de groupe. Il est promu sous-lieutenant au 1er RIC FFI de Toulouse fin 1944. Plusieurs affectations suivront: au CTTIC de Toulouse, puis au 153e RI à Toulouse, en 1945, et au 14e RI à Toulouse, en 1946.

Il devient lieutenant à Noël 1946. Il est ensuite affecté à l'état-major de la 5e région militaire en 1947, au 14e bataillon d'infanterie à Toulouse en 1948, puis au 1er RTM à Port-Lyautey, au Maroc, en 1948, et à Meknès en 1949.

Il est affecté au 14e RI parachutiste à Toulouse, en 1951. Promu capitaine en 1953, il est affecté au 7e RI en 1956, et combat en Algérie, dans la région de Tlemcem, du 8 mai au 30 novembre 1956.

Sa carrière se termine à la subdivision militaire de Montauban où il prendra sa retraite le 1er février 1957.

(Source : La dépêche.fr du 25 août 2020. Bouillac- Grisolles).

Photos : S/lt Grospiron 6e Cie du 2/7e RI

A propos du pont sur les cascades, l'aspirant Point, chef de section à la 12e Cie rapporte : "Les habitants de Tlemcen l'appellent " le pont Eiffel". Curiosité de l'histoire ! Il a été construit sous les ordres de mon aïeul Ludovic Marnas, Ingénieurs de mines d'Alès et élève de Eiffel. IL avait 26 ans lorsqu'il est parti à Alger pour obtenir la concession et les droits de construire la voie ferrée qui va de la frontière marocaine à Oran. "

La route de Tlemcen à Marnia très souvent empruntée par le 1er bataillon du 7e RI pour se rendre dans les zones opérationnelles à proximité du Maroc, était le souci permanent des combattants qui craignaient l'embuscade facilitée grâce à de nombreux tunnels et de ponts dominés par des pitons aux reliefs saisissants. Certains ponts étaient protégés par des postes de garde souvent solidaires de l'infrastructure comme le montre cette photo de 2006 de JD.

Jean-pierre B…D…initialement affecté à Aïn Fezza raconte la suite de son aventure algérienne.

La route piègée :

« Après mon affectation d'Aïn Fezza, j'ai été détaché au PC bataillon à TLEMCEN (Axion Psycho du II/5e RI).

J'ai été blessé au cours d'une ouverture de voie et j'ai perdu un camarade qui était à 6 jours de la quille...Pénible souvenir.

« Ça n'était pas une embuscade à proprement parler. Je m'étais porté volontaire pour effectuer une ouverture de route aux proches environs de TLEMCEN car un de mes copains, radio et quillard à quelques jours près avait été désigné. Je conduisait la Jeep de tête, un caporal-chef, chef de bord, était assis à ma gauche, le radio occupait la plage arrière avec les postes de radio fixés à la jeep, il s'était équipé d'un "laryngophone" (le micro étant collé sur le larynx pour que les sons extérieurs ne perturbent pas la transmission).

Sur une ligne droite j'ai vu sur le macadam des traces plus sombres d'environ 35 cm de diamètre disposées en quinconce. Immédiatement j'ai pensé : MINES. J'ai donc freiné et me suis engagé sur le bas-côté, les roues gauches très près du fossé mais en fait c'était le piège ! Par la disposition des différentes " taches de goudron " factices, les rebelles avaient calculé que le seul passage était ...celui que j'ai pris. Là, il y avait un piège " mécanique " constitué d'une ressort à boudin, compressé lui même par un demi ressort à lame genre suspension de camion qui coinçait le tout en compression. La roue avant droite ayant roulé dessus, toute la suspension de mon véhicule a été virtuellement arrachée, sous l'effet de la déflagration la jeep est partie sur le flanc gauche. Mon copain le radio a été éjecté, mais le laryngo raccordé par son cable au poste radio l'a retenu et lui a arraché la gorge. Il est mort en quelques secondes à si peu de jours de sa libération. Le caporal-chef était indemne et retenait la jeep pour qu'elle ne bascule pas, car mon bras gauche était coincé au niveau de la poignée de la carrosserie, mes pieds retenus dans le pédalier. Sans lui, j'aurais été écrasé par la jeep. Nous avons été secourus par les éléments composant le convoi pour lequel nous faisions l'ouverture de voie. Le coude cassé, j'ai été hospitalisé très peu de temps à l’Hôpital de TLEMCEN. Je n'ai pas voulu être rapatrié, pour ce fait, j'ai été traité de " fayot " par mes camarades. Mon comportement était, à l'époque, simplement dicté par l'envie de continuer, comme les autres. »

Photos confisquées :

Libéré de mes obligations Militaires en Février 1959, à la suite d'une fouille avant l'embarquement sur les quais d'ORAN par un capitaine du Matériel qui m' a saisi les 500 photos que j'avais pu prendre, tant en opération qu'à titre de souvenir. J'ai pu en sauver quelques unes mais le temps ne les pas épargnées. Elles avaient été, discrètement, tirées sur papier par un photographe de TLEMCEN. »

Half-track avec un affût quadruple de mitrailleuses 12,7 m/m utilisé fréquemment sur le barrage maroco-algérien. Là non plus, je ne sais plus quelle compagnie du 5e RI en était pourvu. Ce que je sais c'est que j'ai grillé quelques cartouches avec cet engin qui, à l'origine, était destiné à la défense anti-aérienne mais qui avaient été modifié pour tirer quasiment à l'horizontale. Je ne te dis pas le boucan et l’effrayante cadence de tir. Quand ça touche...ça fait mal. (JP.BD)

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