Page ouverte aux descendants de nos adversaires d'un temps

KHERBOUCHE Abdelkader ( Disparu le 13 novembre 1958 à Oued Chouly)

25 mai 2020 : Ayant pu lire une grande partie des recueils historiques que vous avez réuni sur votre site, je vous présente d'abord un vive remerciements pour ce travail de mémoire qui est bénéfique pour les peuples sur les 2 rives de la méditerranée.

Je suis petit fils de KHERBOUCHE ABDELKADER (Soldat de L'ALN Algérie vivant à l'époque dans un petit village entre les montagnes dénommé ce jour TIZI) disparu le 13/11/1958 à Oued Chouly. Je suis médecin cardiologue exerçant mes fonctions avec mon épouse aussi cardiologue dans XXXXXXXXXXXXXXXXX. Souhaitant faire un travail de recueil en la mémoire de cette période de notre histoire commune si triste, je souhaiterai pouvoir échanger avec les soldats encore en vie à ce jour et notamment monsieur Jean-Charles POINT dans un but noble celui de retracer les événements historiques qui se sont déroulés dans cette partie de l'Algérie.

Je souhaiterai bien entendu parallèlement, retracer le parcours de mon grand père dont le corps n'a pas été retrouvé à ce jour mais dans l'ensemble des témoignages de l'autre côté concorde à dire qu'il a bel et bien était vu la dernière fois à Oued Chouly dans le camps principal du 7ème RI.

Je vous serais très reconnaissant de pouvoir m'aider dans cette tâche si difficile.

Réponse du webmaster du 7e RI dans sa conclusion après les échanges épistolaires:

Bonjour Docteur, ne me remerciez pas, c'est tout à fait naturel d'apporter un éclat de plus à la mosaïque de l'histoire. Tous les écrits et témoignages vont dans le bon sens que cela dérange ou pas, seule une vérité sincère anoblit. Si vous avez la matière, il n'y a pas de raison à l'occulter, il faut éveiller nos semblables sur les pages sombres d'une guerre voulue par des politiciens peu enclins à apprécier les conséquences désastreuses en vie humaine. Ceux-là sont morts dans leur lit. Donc ce livre serait le bienvenu.

Une petite précision pour la recherche auprès du service historique des armées de Vincennes. Vous pouvez demander à consulter les journaux de marches et des opérations (JMO), journaux ouverts au quotidien dans chaque compagnie destinés à renseigner leur Bataillon, qui lui-même réalise une synthèse et la transmet au Régiment. Et si rien n'est dévoilé concernant votre grand-père alors il faut frapper plus haut aux archives de la gendarmerie dans la période concernée de l'arrestation. Si votre quête des JMO aboutit, sachez que je suis aussi preneur du lot.

Voilà Docteur, je reste bien entendu en relation pour si possible répondre à vos questions. Bon courage pour la suite..

Affaire de l'institutrice d' Aïn Fezza (Octobre 1957)

Le 16/06/2020 à 21:08, hamza mekkaoui a écrit :

Un fait rapporté su Facebook m’est parvenu par des connaissances qui s’interrogeaient sur le contenu pour en savoir plus. Cette histoire a suscité beaucoup de réactions qui ont poussé certains à s’interroger sur l’institutrice d’Aïn Fezza et beaucoup pensaient à Madame Guerroudj.

J’ai répondu sur Facebook pour calmer les esprits

Texte « Il y a certainement confusion dans le récit de cet ancien militaire. Au déclenchement de la guerre de libération c'est feu Jacqueline Guerroudj qui était notre institutrice à Aïn Fezza et qui était contrainte de quitter le village pour avoir été expulsée en compagnie de son mari Djilali par l’autorité française sur la France en avril 1955. La suite de l’histoire de cette famille est connue. Madame Guerroudj est décédée à Alger le 18 janvier 2015 à l’âge de 96 ans. Il y a lieu de préciser que depuis son départ, à l’exception de la seule femme (Mademoiselle Bosserelle) qui a compté dans sa succession et pour un cours séjour, il n’y avait que des instituteurs dont les premiers étaient des militaires. » Fin de citation et j’ai entamé des recherches pour aboutir au document ci après (récit en ligne en PDF) en attendant vos commentaires, vous qui connaissez bien la région et qui avait servit dans ce même régiment en qualité de gradé, pour ma part, sa narration m’a parue un peu romancée du fait qu’il décrit certains faits, en utilisant des artifices romanesques et des intrigues. Et la plus grande intrigue était celle de la femme de type européen abattue dans une embuscade alors quelle transportait des bombes et il affirme que c’était l’institutrice d’Aïn Fezza qu’il connaissait bien ???

Vous voudrez bien trouver en annexe la publication « PDF» des témoignages de cet appelé

Réponse de Jean-Charles POINT :

Bonjour.

J'ai lu votre message avec beaucoup d'attention. J'ai lu le texte du soldat Jean BAUDOU.: "Quelques minutes s’écoulent et des rafales se font entendre. Le capitaine me dit : « Allons voir. » Lorsque l'on arrive sur les lieux, des soldats entourent le corps sans vie de la femme que j’ai aperçue quelques instants plus tôt. Les cabas contenaient des grenades qu’elle livrait aux fellagas. Elle gît, face contre terre. Les soldats la retournent pour la fouiller et là, oh stupeur ! ce visage connu de tous, c’est celui de l’institutrice d’Aïn Fezza. Elle passait quatre fois par jour devant le camp. On a été trahi par une Française. Elle devait avoir des complices qui nous surveillaient, ce qui explique le silence du capitaine ce matin-là."

Cet appelé du contingent décrit une action qui a eu lieu en octobre 1957.

Je ne peux pas vous donner le moindre renseignement car je ne suis arrivé en Algérie qu'en mai 1959, soit un an et demi après ce fait décrit..

D'autre part, seule la gendarmerie de Tlemcen ( à cette époque-là) serait en mesure de pouvoir vous renseigner, si ces faits ont occasionné leur intervention, sinon tout est tombé dans le puits sans fond de l'oubli.

Donc ces dires sont, à mon avis, incontrôlables. Mais il y a quelques part un fond de vrai. ( le narrateur a écrit sur des faits que d'autres ont vécus avec lui. Il ne peut pas inventer un fait.) L'erreur peut provenir de la localisation de l'institutrice. ( Ce ne serait pas Aîn Fezza, mais un autre village ? )

Navré de ne pas pouvoir répondre avec précision à votre message.

Bonne fin de journée et amitiés.