Commando de chasse 129

La 6ème Compagnie opérationnelle se transforma en Commando de Chasse 129 ( 9ème commando de chasse de la 12ème division ) et, le Capitaine ayant demandé à rejoindre les commandos urbains de TLEMCEN, je fus désigné pour commander opérationnellement la 6e compagnie puis le Commando, le commandement "administratif" étant confié au lieutenant, dont j'ai déjà parlé, plus ancien mais médicalement inapte opérationnel.

- Les commandos de chasse sont des unités militaires créées en 19591, pendant la guerre d'Algérie pour mener des opérations de contre-guérilla et démanteler les katibas hostiles à la présence française en Algérie. Il s'agit, dans le cadre du Plan Challe, de mettre sur pied des unités mobiles, héliportées, capables d'exploiter sur le champ des renseignements pour harceler, traquer et mettre hors d'état de nuire les groupes rebelles déjà affaiblis par la bataille des Frontières. (source Wikipédia).

Quelques commandos en attente de départ en opération.

Le matériel s'améliore et les missions se diversifient

Le passage en Commando de chasse s'accompagna de la perception de bérets noirs qui remplaçaient les chapeaux de brousse, de vestes camouflées, mais pas de pantalons, et de djellabas brunes et vertes qui nous furent très utiles pour remplacer les capotes nécessaires vu l'altitude (1300 à 1600 m) mais incommodes. Le matériel s'améliora aussi. Nos postes radio SCR 300, d'un poids de 18 kg, furent remplacés par des ANPRC 10, d'une portée supérieure, avec davantage de fréquences et un poids de 11 kg. Nos fusils MAS 36 à répétition laissèrent la place à des MAS 49 semi automatiques et MAS 36-51 à répétition pouvant tirer les grenades à fusil nouveau modèle. Nos pistolets Mle 35 S, en 7,65 long, furent reversés et nous eûmes enfin droit aux MAC 50 en 9 mm parabellum. Les P.A mle 35 étaient bien conçus mais la munition qu'ils tiraient était trop faible et parfois capricieuse, d'où notre satisfaction de voir arriver les MAC 50. Par contre, nous conservâmes nos FM 24-29. L'arrivée de ces nouveautés changea complètement l'état d'esprit des hommes qui commencèrent à se prendre (à tort ?…) pour des "guerriers". Mes radios jouaient aux grenadiers-voltigeurs, peu habitués à une charge qui leur paraissait légère. Nous fîmes des jaloux, aussi lorsque nous étions appelés à travailler avec d'autres unités, nous redevenions compagnie opérationnelle, par ordre du Régiment, et nous reprenions nos chapeaux de brousse et nos vestes non camouflées pour ne pas froisser certaines susceptibilités.

Pistolet automatique MAC 50 - Fusil à répétition MAS 36/51 - Fusil semi-automatique MAS 49 - pistolet mitrailleur MAT 49 - Poste radio émetteur-récepteur ANPRC 10.

La mission originellement prévue pour les commandos de chasse consistait à maintenir sur le terrain du monde en permanence, observant le jour en se camouflant et se déplaçant de nuit discrètement pour ne pas alerter les rebelles. Cela supposait une grande liberté d'action pour le chef du commando et une articulation en deux demi-commandos, de deux sections chacun, pour assurer la permanence sur le terrain par roulement. Tout cela était bien beau sur le papier mais c'était sans compter avec la mentalité de certains chefs qui se croyaient dessaisis d'une partie de leur autorité et qui continuaient à faire travailler leur commando comme une compagnie opérationnelle : ratissage et recherche de jour, embuscades de nuit au cours de sorties de 3 à 4 jours. Ce fut malheureusement mon cas, aggravé par le fait que l'on m'avait retiré une section pour assurer la garde du casernement des commandos urbains de TLEMCEN. Vu cette situation je ne pouvais pas assurer ma vraie mission de commando de chasse. En guise de compensation, le bataillon me donnait parfois sa harka en renfort. Forte d'une soixantaine d'hommes, pour la plupart anciens rebelles ralliés, commandés par un sergent-chef, armés de fusils 07-15 en 8 mm Lebel et de P.M. Thompson en 11,43 mm, cette harka, peu préparée au combat en groupe par manque d'instruction collective, manquant de discipline de feu, était par contre très utile dans la recherche d'indices de présence récente ou lointaine des rebelles. Dotés d'une vue exceptionnelle et d'un très bon odorat, connaissant bien les mœurs de nos adversaires, les harkis étaient nos yeux et c'est grâce à eux que l'on trouva un jour une cache que l'on put exploiter. Mes trois sections restantes étaient commandées, l'une par un sous-lieutenant de réserve ancien, la deuxième par un adjudant-chef et la troisième par un jeune aspirant tout juste sorti d'école auquel je donnais comme adjoint un sergent-chef opérationnel pour l'épauler dans ses débuts. J'avais été obligé de me passer des services d'un excellent sergent de réserve, instituteur dans le civil, que j'avais été contraint de mettre à "l'école". L'ensemble des personnels suivait bien mais j'étais obligé d'avoir à l'œil un jeune sergent d'active qui pensait et disait que tous les algériens étaient des fells et qu'il fallait tous les tuer. Nos sorties duraient en général 4 jours et 4 nuits suivies d'un ou deux jours de repos. Nous partions avec nos 4 boites de rations et 2 bidons d'eau par homme, ce qui n'était pas suffisant pour la durée de la sortie. Il fallait donc, au soir du 2ème jour, envoyer une section en corvée d'eau à la source la plus proche, soit 3 à 4 km en moyenne et, parfois, à plus de 6. J'encourageais mes hommes à se munir de petites bouteilles d'huile pour pouvoir faire revenir le bœuf ou le "singe" des boites de rations, et d' oignons à consommer crus ou revenus avec le reste. A ce régime on ne faisait pas de lard et je maintenais mes 63 kg comme à ma sortie de COET. Peu à peu nous devenions des "coureurs de djebel" malgré le poids de nos impedimenta.

Les gendarmes de Terny

Nous avions perçu des sacs de couchage " opérationnels". Fabriqués avec une laine très épaisse, ils étaient lourds et munis d'une partie imperméable à la partie inférieure, le dessus restant en partie en couverture. Par temps sec tout allait bien, mais sous la pluie, il apparut très vite que l'eau s'infiltrait par la partie en couverture et restait à l'intérieur du sac qui se transformait en baignoire, Nous comprîmes alors qu'il fallait utiliser le sac à l'envers, le dessus vers le bas et le dessous vers le haut puisque c'était la partie imperméable. Belle réalisation qui demandait 3 jours de séchage par beau temps lorsqu'ils avaient été trempés, Au cours de mes opérations, deux gendarmes de la brigade de TERNY m'accompagnaient pour pouvoir établir les procès-verbaux réglementaires en cas d'ouverture du feu, notant l'attitude de l'adversaire et si les sommations avaient bien été faites. Ne disposant ni de sacs de couchage opérationnels, ni de boites de rations, ils portaient des sacs énormes dans lesquels, de surcroît, ils transportaient une machine à écrire, le matériel à relever les empruntes digitales et un appareil photo nécessaires à l'établissement de leurs P.V. Pris de pitié, je leur prêtais des sacs de couchage et leur donnais des boites de rations pour chacune de nos sorties. Ils m'en furent très reconnaissants. Il était désolant de constater quel degré de confiance le Commandement accordait à ses Commandants d'unité, puisqu'il les faisait surveiller par des gendarmes, et le carcan administratif qu'il faisait peser sur nos opérations. Un jour où ils demandaient à un caporal-chef, qui avait poursuivi des fells sans pouvoir les rejoindre, pourquoi il n'avait pas tiré, je leur retournais la question puisqu'ils avaient été en situation de le faire eux-mêmes. La réponse fut : "chaque fois qu'on tire, on est obligé de faire un compte-rendu circonstancié et détaillé pour justifier notre consommation de munitions". Comme ils avaient des armes aux calibres identiques aux nôtres, je leur annonçais qu'à l'avenir ils percevraient des munitions en arrivant au poste et qu'ils pourraient les tirer sans avoir à fournir de C.R. Lorsque nous avions perçu les MAC 50, je sus qu'ils gardaient leurs 35 S., Je leur proposais mon reliquat de cartouches de 7,65. Ils pensaient en recevoir quelques dizaines, quelle fut leur surprise lorsque je leur en donnais plus d'un millier. Ils me confièrent qu'ils pourraient enfin s'entraîner au tir, Quand je devais faire une liaison au PC bataillon, la réglementation m'imposait d'avoir un camion d'escorte avec ma jeep blindée munie d'une mitrailleuse. Eux se déplaçaient avec une seule jeep à deux gendarmes et deux harkis d'accompagnement, traversant les mêmes zones d'insécurité et un jour, ce qui devait arriver arriva, ils se firent "allumer" par les fells, le conducteur légèrement blessé put accélérer et sortir de 1'embuscade. Mais ensuite ils n'eurent toujours pas d'escorte !.... Je les admire encore pour leur courage calme et tranquille. Leur gendarmerie de TERNI, où ils vivaient avec leurs familles, avaient été conçue pour l'auto défense. Dans chaque logement, aux extrémités du bâtiment, il y avait des meurtrières qui permettaient des tirs de flanquement le long de celui-ci sans s'exposer aux tirs des assaillants éventuels.

Zone d'action

Ma zone d'action se situait dans les djebels KHADDOUS et DAR CHEIKH à l'est du poste en zone interdite. Nous recherchions des caches et les traces de passage des rebelles.

L'ennemi public N° 1 dans la zone du Bataillon s'appelait l'adjudant ZOUBIR. A chaque exaction commise par les rebelles, un nouveau mandat d'amener était établi à son nom; si mes souvenirs sont bons, il devait y en avoir plus de 250. D'après les renseignements qui nous étaient fournis, il ne devait plus y avoir de grosses bandes armées dans le coin mais, la frontière avec le Maroc n'étant qu'à 70 à 80 km, nous pouvions tomber sur un gros élément qui, après avoir franchi le barrage, se déplacerait vers l'est. Nous cherchions aussi les membres de l'Organisation Politico-Administrative (O.P.A.) locale. Bien plus difficiles à trouver parce que mélangés à la population, ils étaient chargés de faire respecter la loi de la rébellion, par exemple l'interdiction de fumer, de percevoir l'impôt fellagha, d'appliquer les sentences allant de la coupure des lèvres ou du nez jusqu'à la peine de mort par égorgement.

L'ANGRC 9

La portée de nos postes radio normaux ne permettait pas d'entrer en contact avec le PC, aussi tous les soirs, lors de nos sorties, un piper survolait la zone en vol rectiligne pour ne pas attirer l'attention sur notre présence, précaution bien inutile puisque nous avions ratissé tout le jour; et nous lui passions notre compte-rendu journalier qu'il retransmettait à l'échelon supérieur. L'utilisation du poste " gros module", un ANGRC 9 décomposé en 3 fardeaux de 20 kg chacun, le poste proprement dit, le sac antennes et la génératrice, était réservée aux liaisons nocturnes à grande distance ou de jour en cas d'appel d'urgence, demande d'appui aérien en particulier. Ce poste qui nous permettait d'entrer en contact avec ORAN, ne nous permettait pas de "toucher" TLEMCEN à moins de 20 km et demandait 5 minutes de "mise en batterie". Un jour que nous l'utilisions, nous eûmes la surprise d'entendre sur notre fréquence les PTT d'OUJDA. Comme nous n'arrivions pas à passer notre message, mon sous-officier radio demanda poliment à l'opératrice d'OUJDA d'observer un silence radio de 5 minutes pour passer un urgent, ce qu'elle nous accorda immédiatement. Par la suite ce service changea de fréquence et nous ne l'entendîmes plus sur les ondes.

ANGRC 9 et sa génératrice à droite

Le transport

Pour transporter mon commando hors de ma zone habituelle, je disposais de 5 GMC, dont deux blindés, et deux Chevrolets de 1500 kg (genre GMC en 4x4). Lorsque le commando était complet, soit 120 à 130 hommes, c'était un peu juste et les véhicules se trouvaient en surcharge, en particulier les GMC blindés qui, en plus du blindage, emportaient des tapis anti-mines protégeant la cabine et la caisse d'où de nombreux problèmes de freins ou de boites de vitesses. Devant l'augmentation de l'usure prématurée des freins, le service du matériel fit passer une note recommandant l'usage de la boite de vitesses pour utiliser au mieux le frein moteur. Quelques temps plus tard c'étaient les boites de vitesses qui rendaient l'âme, d'où nouvelle note rappelant qu'il fallait aussi utiliser les freins. Le vrai problème était la surcharge des camions mais de cela il n'en était pas question.

1- La jeep blindée du "chef" et son camion d'escorte obligatoire. 2 et 3 - Les gorges au nord, entre Tal-Terny et Terny, siège du PC du 2e Bataillon du 7e RI.

Une fusillade éclate

Un jour, mon commando ratissait un terrain en pente coupé de petits thalwegs perpendiculaires à notre direction de marche. Toutes mes sections étaient alignées, je me trouvais dans la partie basse avec l'élément de commandement qui crapahutait difficilement à cause du poids de ses matériels. A l'extrémité supérieure se trouvait la harka. Nous progressions depuis deux heures lorsque soudain une fusillade éclata en haut. Je n'avais pas encore eu le contact radio avec mes sections que l'intensité du feu augmentait, s'étendant bientôt à tout le dispositif. Observant ce qui se passait, je constatais que trois individus défilaient, en courant vers le bas, devant tout le commando. Tout le monde tirait à qui mieux mieux sans d'autre résultat apparent qu'une fuite plus rapide des cibles. N'écoutant que son courage, mon sous-officier radio se précipita avec son équipe à la rencontre des fugitifs qu'il réussissait à intercepter, sans mal d'ailleurs, les intéressés étant à bout de souffle. Pendant cette action, j'étais moi-même en train de donner des ordres à mes sections par radio et j'entendis au-dessus de moi des bruits ressemblant à des vols de bourdons. Relevant la tête de ma carte, je vis des harkis qui, poursuivant les rebelles depuis le haut, tiraient en courant avec leurs PM Thompson. Les bruits de frelons étaient en réalité le bruit des balles de 11,43 qui me passaient au-dessus de la tête. Les trois gus n'étaient pas armés, totalement indemnes et un premier interrogatoire mené par les gendarmes ne donna pas grand-chose, sinon à la question "tu connais De GAULLE ?" cette réponse : "Non, il ne fait pas partie de la katiba " Humour ou sincérité, nous ne le sûmes pas car l'officier de renseignement du bataillon, au courant de notre prise vint en prendre livraison. La consommation de munitions avait encore été très importante (des milliers de cartouches...) pour un résultat nul. De retour au poste, je transformais la journée de repos en séance d'instruction du tir et je "remontais les bretelles" à mes chefs de section en leur rappelant leurs responsabilités dans la discipline de feu.

Inspection du général

Le Général commandant la Division avait voulu m'inspecter plusieurs fois mais on lui rétorquait que j'étais sur le terrain. Il finit par se rendre compte qu'il y avait un "os". Il demanda à son troisième bureau opérations de lui communiquer mes dates de sortie. Un jour où j'étais au poste, il prévint le PC bataillon que dans l'heure qui suivait il serait à TAL-TERNY et qu'il savait que j'y étais. Prévenu par radio de son arrivée, je ne changeais rien aux activités du jour, une section en patrouille à l'ouest du poste vers un point d'eau, une section au tir, l'autre au nettoyage des effets et assurant la garde avec un groupe. Je fis ramasser les quelques papiers qui pouvaient traîner dans le poste et préparais un groupe pour rendre les honneurs en tenue de combat. A peine arrivé, le Général m'entreprenait sur mes missions de commando de chasse. Il fut surpris d'apprendre ma situation et les missions qui m'étaient imposées par le bataillon. Pour preuve de ce que je lui avançais, je lui montrais le dernier ordre écrit de sortie que j'avais reçu. Le Chef de Bataillon assistait à l'entretien et je pensais qu'il allait m'en vouloir, mais je ne pouvais pas me taire plus longtemps. Le résultat fut que ma section détachée à TLEMCEN rejoignit le commando. Pour le reste il n'y eut pas de changement. Je ne sais pas ce qui s'est dit entre les deux chefs mais je pus constater plus tard que mon Chef m'avait quand même très bien noté.

Meunier le tueur

Une autre fois, alors que nous progressions à cheval sur un fonds d'oued à sec avec des lauriers-roses, le voltigeur de pointe d'une section se trouva nez à nez avec un fell. Il le mit en joue, puis appela son équipier en lui demandant d'aller chercher son chef. Lorsque celui-ci arriva, il n'y avait plus de fell. Paralysé par je ne sais quel sentiment, surprise, panique., le voltigeur n'avait pas pu tirer quand le fell lui avait faussé compagnie. En entendant le compte-rendu du chef de section, je ne pus m'empêcher de pousser une "gueulante" soignée. Bien entendu, nous ne retrouvâmes pas le fell qui devait bien se marrer.

Suite à l'engueulade que j'avais passé à mes chefs de section, l'un de ceux-ci, l'aspirant MEUNIER, avait pris la décision de se déplacer avec l'équipe de tête pour mieux la contrôler. Un jour, au petit matin, le soleil n'étant pas encore levé, nous nous déplacions pour une mise en place en vue d'une grosse opération de secteur. Il y eut un premier coup de feu, suivi de quelques rafales venant de ma première section. Etant juste derrière elle, je me précipitais en avant pour voir de quoi il s'agissait. Je trouvais mon MEUNIER qui m'annonça tranquillement : "Je viens de descendre un fell avec un seul coup de ma carabine" . Connaissant la faible puissance de cette arme, j'étais étonné de ce résultat et constatais que le fell avait été touché à la tempe. Je félicitais l'aspi pour la précision de son tir mais il me précisait qu'il n'y était pour rien: il avait vu le fell passer derrière un buisson, il avait visé la sortie en voyant la faible lueur de l'aube dans son œilleton. Lorsque cette lueur avait été masquée par le passage du fell, il avait appuyé sur la détente sans avoir pu réellement ajuster son coup. Le hasard avait fait le reste et l'aspi devint "MEUNIER le tueur".

"Channel 16"

Au cours d'une grosse opération au sud de TURENNE (aujourd'hui SABRA), je devais me mettre en bouclage le long d'une piste à proximité d'une source. Arrivé avant l'heure prévue, j'avais posté mes sections le long de la ligne fixée mais au dessus de celle-ci, sur un talus buissonneux de 5 ou 6 m de haut, en leur recommandant la discrétion. Au début de l'opération, je rendais compte que j'étais en place. J'avais un poste sur la fréquence air-sol, le fameux "channel 16" (canal radio numéroté 16 sur le SCR 300 et correspondant à la fréquence de 43,2 Mégahertz), et j'entendis le commandant de l'opération demander au piper de vérifier les positions. J'eus la surprise de l'entendre dire que "rose 129" n'était pas en place. Le P.C. me demandait de confirmer ma position, ce que je faisais immédiatement. Il m'annonçait qu'il était sur la piste et qu'il n'avait vu aucun de mes éléments. Je donnais l'ordre à mes sections de se manifester et je demandais au P.C. de lever la tête vers l'est. Je le surplombais, il me vit avec surprise ainsi que mes éléments les plus proches car il ne pensait pas me trouver là. Je descendis sur la piste et expliquais qu'étant en bouclage, il ne m'avait pas paru nécessaire de me montrer au grand jour et que si le piper ne m'avait pas vu, il en était sans doute de même des fells. Que de toute façon le piper devait avoir de la m.... dans les yeux. Il me demanda comment je savais ce que le piper avait dit. Je lui répondis en souriant que, chaque fois que j'étais en opération, j'avais un poste sur le "channel 16", ce qui me permettait d'être au courant de ce qui se passait. Il félicita les chefs de section pour leur discrétion et je sus que j'avais marqué un point. Plus tard, lorsque j'aurais rejoint le peloton ALAT, je retrouverais l'observateur et lui ferais connaître mon point de vue sur sa manière d'agir un peu légère.

- Le commando en opération - le Lieutenant Bard chef du commando - Un piper d'observation L19 (Photo du net)

La cache à Sidi M'Barek