Katia Roessel
wettin : nous nous endormîmes obnubilés
sous la tristesse d’osier ; nous nous réveillâmes
rétablis. le malheur était à vaincre, à repousser
dans le passé, révolu. la responsabilité a reculé
dans la joie qui s’exposait si haute en couleur.
***
wettin : nous lycéens, visons illégaux, aux
yeux noirs que le monde entier absorbe.
***
visées (version)
sur la place des vosges : les séances
furent fades alors que farcesque
tu me guettais sur les places et
squares ; jadis, devant la populace,
devant les remparts de la ville
nos sèves fécondèrent les limbes
et nous séparèrent sur un escalier.
en contrebas, réverbéraient
des chandelles.
***
un de tes fous rires retarda un bataillon
de goélands. hélas, tes sacres arnaqueurs
volaient çà et là, tournoyaient autour du
rocher, trainèrent, pleurèrent la détresse
de notre-dame, à ta vengeance si vaine.
***
le doigt de l’abbé
l’index sur la glace entachée
tu décidais de faire le nécessaire
en écartant le consubstantiel et tu
es parti sans moi. loin de répondre
à ses procrastinations, j’étais
prostrée, respirant avec difficulté,
crachant de la pollution.
***
rouen
l’ère sourde file, sarcastique, sur les fossés,
tranche sur le ras des flots que les graines
font frissonner comme par un degré. les
vierges s’effritent au prisme noir et noir
encore.