Michel Baglin

© Editions Fondamente

Les Pages tournées

Tu vieillirais donc en distillant toujours la nostalgie sur les derniers chantiers du rêve. L'ultime passion de ta rancœur n'allumerait plus que des colères de paille.

Tes souvenirs ne feraient pas de bruit. Tes cimetières seraient peuplés d'éclairs. Blancs, comme ta vie.

Et tu mourrais comme on replie sur soi les draps, ayant éconduit les aventures offertes. Au fond d'une citadelle, d'un regret embué, d'une sagesse d'un autre âge. Sans avoir dit pourquoi, sans avoir dit pour qui, longtemps, tu auras eu si froid.