LE guide touristique du Médoc – Patrimoine du Médoc

Saumos


Saumos à travers l’Histoire

Les origines.

Les hypothèses émises au XIXème siècle, qui donnaient une origine grecque aux communes, aux noms en os ou qui,

fantaisistes, entrevoyaient la pêche au saumon dans le nom de Saumos, sont désormais abandonnées par les spécialistes. La thèse retenue aujourd’hui, notamment par B. et J.-J. Fénié, tient compte des dernières connaissances sur les origines du peuplement.

Les Aquitains de la région du Pays de Buch et du Sud Médoc correspondraient à des tribus celtiques venues de

l’Est avant le IIIème siècle avant J.-C. (2ème âge du Fer) ; ils auraient porté aux peuples plus anciennement établis (Ibères ?), chasseurs et pêcheurs plus ou moins nomades, des techniques agricoles plus évoluées.

Les noms en os correspondraient à un nom de personne celtique, installée sur le site, auquel le suffixe ibère os serait accolé pour signifier :  "chez …  " ou  "domaine de … ".

On n’a aucun document concernant l’époque gallo-romaine pour Saumos et ses environs ; la région, semble-t-il,

était couverte d’une forêt mixte poussée dans le sable, ou de landes à bruyère par suite de destructions par incendies ou du fait des troupeaux.

Au début du Moyen-Age, la détérioration des conditions de vie fut liée à une série d’invasions et de dévastations ; le premier document concernant la région est le Guide des pèlerins de St-Jacques de Compostelle, écrit au XIIème siècle : " … Puis, pour traverser les landes bordelaises, il faut trois jours de marche à des gens déjà fatigués. C’est

un pays désolé, où l’on manque de tout ; il n’y a ni pain, ni vin, ni viande, ni poisson, ni eau, ni sources ; les villages sont rares dans cette plaine sablonneuse qui abonde cependant en miel, millet, panic (sorte de millet) et en porcs. Si, par hasard, tu traverses les landes en été, prends soin de préserver ton visage des mouches énormes qui foisonnent surtout là-bas et qu’on appelle guêpes ou taons ; et si tu ne regardes pas tes pieds avec précaution, tu t’enfonceras rapidement jusqu’au genou dans le sable marin qui là-bas est envahissant… ".

La pelagre et le paludisme faisaient de gros ravages dans la population. Les cartes, dessinées plus tard, indiquent une voie par laquelle les pèlerins, venant de Sainte Hélène, passaient par Saumos pour se diriger vers la Commanderie du Temple. C’est le moment où Saumos est désigné comme centre de la paroisse.

Il apparaît que le premier site, anciennement le plus important, était Courgas (le grand) sur la Berle, rivière à

méandres, et au sol plus fertile que les sables environnants : les premiers actes parlent de Saint-Amand de Courgas. Cette ancienne dénomination de la paroisse de Saumos se retrouve, nous dit l’abbé Baurein,  "dans le testament, en date du 13 mars 1343, de noble et puissant Baron le Seigneur Jean II de Grely, qui étoit Captai de Buch et Seigneur de Puypaulin de Bordeaux". Cette paroisse fut une de celles auxquelles ce Seigneur laissa à chacune la somme de 20

sols une fois payée, pour servir au luminaire de leur église M1 . De même, les lieux-dits Capère Vieilhe (Chapelle

Vieille) ou encore Cimetière des Anglais se situent eux aussi dans le secteur du Grand Courgas.

Il y a eu sans doute là une église en bois. A-t-elle été réellement détruite par les Normands ? Il est possible qu’une

chapelle, dédiée à Saint Siméon y ait existé autrefois. L’édification de l’église de Saumos, en pierre et dont des éléments ont été datés du XIIème siècle, doit être en rapport avec le développement des pèlerinages de Saint-Jacques.

Source : John Aubeneau-Senrent 

  



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