Histoire de l'église












Au cours du XXème siècle, le rôle social du bâtiment s’est profondément transformé, mais, il a constitué un pôle séculaire dans la vie villageoise. A partir des années quatre vingts, nous avons assisté à un lent délitement de sa fréquentation.

Construite au centre du bourg depuis le moyen âge, l'église migre, majestueuse, à la fin du XIXème siècle, à l’entrée du village comme un lieu incontournable à l’accès dans Foissac.

L'édifice a été un lieu de regroupement:

  • saisonnier de par les grandes fêtes religieuses qui s’y déroulaient : comme Noël, Pâques, l’Assomption, la Toussaint, etc. ;
  • hebdomadaire avec les deux messes dominicales et les vêpres ;
  • journalier avec la messe pour les défunts, financée par les familles concernées.

Le parvis était un lieu d’information où le Garde Champêtre venait, le dimanche, à la sortie de la messe donner les dernières nouvelles administratives adressées aux citoyens, au rythme du célèbre : « Avis à la population !». C’est sur le fronton de l’église qu’était fixé l’affichoir municipal où l’on pouvait consulter les décisions du conseil municipal.

La fréquentation des offices religieux est passée de plusieurs centaines de fidèles au début du XXème siècle à quelques dizaines à la fin, hormis les offices mortuaires qui drainent une population toujours aussi nombreuse.

La construction de l'église révèle l’attachement des foissacois à la religion catholique. Nous retiendrons l’extraordinaire mobilisation de la population qui va rendre le projet possible, malgré de nombreuses vicissitudes.

L’histoire de l’église nous est comptée par les archives paroissiales, communales et médiatiques.

1847-1868 : La saga de la construction

En 1847, l'église se situe au centre du bourg , elle est en très mauvais état comme en témoigne le récit du curé de l'époque :

« L'église est profonde, humide, insalubre […] au moins la moitié des paroissiens surtout les hommes, ne trouvent plus de place à l'intérieur. La proclamation des saints offices est fréquemment troublée par cette foule de jeunes gens, d’hommes, debout sur les escaliers ou en dehors de l'église, distraits, dissipés, ne faisant presque aucune prière. […] »

En résumé :

Suite à la visite de l’Évêque Delalle, le curé s'empressa de proposer une collecte pour la reconstruction de l'Eglise. Il recueillit une promesse de don de 10 000 F.

Puis l'idée d'une souscription réalisée par le percepteur de la commune ne fit pas l'unanimité. Le projet avorta.

A l'automne 1861, une autre tentative fut réalisée conjointement auprès de la Municipalité et de la Sous-Préfecture de Villefranche. Le curé comptait sur le Sous-Préfet pour faire pression sur le Conseil Municipal, mais en vain.

L'année suivante, le nouveau curé entreprit la réalisation du projet, mais la première difficulté fut soulevée au sujet de l'emplacement de la nouvelle église.

Trois opinions se manifestèrent :

    • les uns voulaient construire au "Fond du Lieu" de FOISSAC dans le champ contigu à la place en face le presbytère,
    • Les autres voulaient la construire sur la même place,
    • Enfin les derniers, majoritaires, la désiraient à l’endroit où elle fut construite.

Source : « Foissac, des Origines à nos jours », Joël Muratet, 1987

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*La Fabrique , désigne un ensemble de « décideurs » (clercs et laïcs) nommés pour assurer la responsabilité de la collecte et l'administration des fonds et revenus nécessaires à la construction puis l'entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse . Source Wikipédia

1869-1937 : Finitions et entretien du monument

En résumé

Juillet 1868, début de la construction de la nouvelle église au « Bout du Lieu »

La bénédiction a été faite le 21 octobre 1876 par monsieur le curé de Saint-Julien d'Empare. Le même jour, a été baptisée, sous l'invocation de Saint Angello, une magnifique cloche sortie des ateliers de Monsieur Cazes, fondeur de cloche à Villefranche.

En 1869, le cimetière est trop petit et mal placé au milieu de la localité. la commune achète une terre de 16 ares et 2 centiares, appartenant à M. Barsagol Jean-Baptiste pour la somme de 832 francs, payée par la vente de biens communaux.

En 1873, pour terminer la construction du clocher, il est nécessaire d’acquitter une facture de 9331 F. Le conseil de Fabrique n’a plus de ressources pour payer. La commune ne veut pas augmenter les impôts pour financer ces travaux, « sans exciter les plus vives réclamations de toute la population qui a fait des sacrifices considérables et qui a consenti a une souscription volontaire de 20216 F qu’à la condition expresse qu’elle ne serait pas plus tard imposée extraordinairement ».Le Conseil municipal demande au Ministre des Cultes un recours de 300F pour achever la construction.

En 1906, eut lieu la séparation de l'Église et de l'État. D'après cette loi, les églises et les presbytères devinrent la propriété de la commune. Ce qui obligea les curés à passer un bail avec elle pour conserver leur demeure.

En 1925, Monsieur Chambert fait réaliser à l'église un badigeonnage avec d'importantes réparations. Les dépenses s'élèvent à la somme de 8000 francs.

1930, le courant électrique arrive à Foissac. La commune fit placer quatre lampes à l'église, quatre au presbytère et une à la Capelette. Monsieur le curé fit compléter l'installation qui s’éleva à la somme de 1200 francs.

En 1937, le curé G. Palouty dans «Moun Païs » de juillet, signale que la toiture est sérieusement revue par Monsieur Vernet de Salles Courbatiers, qu'une protection des vitraux a été posée à l'intérieur, que les taches de lèpres ont disparu, que les statues, la sainte table et les bénitiers ont été rafraîchis.

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1978 et 1989 : Rénovation du monument

En résumé:

L'église va traverser la deuxième guerre mondiale sans modifications structurelles et restera en l'état jusqu'en 1978.

La fréquentation des offices religieux est encore très importante dans les années soixante dix, comme en témoigne la sortie de la messe le 15 août 1978. Source : Joël Muratet (Moun Païs), film documentaire tourné en 1978, durée 1h 50

Deux événements importants marquent cette troisième période :

L'électrification des cloches


  • En 1968, l'électrification des cloches sonne "la mort" du sonneur qui devait présenter deux qualités essentielles: la ponctualité et la constance. Gustave Sales demeurera la dernière figure emblématique de cette fonction qui rythmait la vie du village quotidiennement avec l'Angélus, hebdomadairement avec les offices religieux dominicaux et exceptionnellement pour les mariages, enterrements et catastrophes diverses (incendies, guerres, etc.)
  • L’entreprise François Granier est mandatée par la commune pour poser une horloge et électrifier les cloches. L’opération consiste à changer les jougs, les appareils de volée et de tintement. Le glas est automatisé ainsi que les sonneries des messes et de l’angélus. Le prix de l’horloge électrique s’élève à 2000 F et le montant total de la facture à 8539 francs, soit 10500 € (actualisé 2019). Le financement est réalisé sur le budget de la commune.

La restauration de 1989

La restauration a consisté en la réfaction de la couverture de l'église et du clocher.

Le coût des travaux s'est élevé à 219 540 F soit 53 000 € en valeur 2019.

Le financement :

  • Subventions : 87 238 F (21 000 €)
  • Emprunts : 65 000 F (16 000 €)
  • Autofinancement : 67 302 F (16 500 €)