Une histoire d'eau potable








Le S.I.E.A.P de Foissac

Le Syndicat Intercommunal d’Adduction d'Eau Potable de Foissac

07 juin 1953

Par délibération, le conseil municipal de Foissac demande, auprès de la Direction Générale du Génie Rural et de l’Hydraulique Agricole, que la commune soit alimentée en eau potable. Une série de correspondances, entre l’ingénieur en chef du génie rural, le député de l’Aveyron Monsieur Boscary-Monsservin et le maire de Foissac, Marius Roques, concluent à la nécessité de procéder à l’étude de faisabilité de l’alimentation en eau potable du village de Foissac dans le courant de l’année 1955.

Le Conseiller Général Paulin Mazars va faire pression au niveau des services administratifs pour que la demande aboutisse. Les communes de Loupiac, Naussac et Salvagnac Saint Loup serons associées au projet.

1955

L’ingénieur en chef du Génie Rural demande des renseignements sur la commune. Ginette Muratet dresse alors un tableau récapitulatif répondant à la requête. Ces résultats offrent, par ailleurs, une photographie démographique et agricole de la commune de Foissac en 1955. On mesure l’importance de l’élevage disséminé sur l’ensemble du territoire et les besoins en eau associés.

Voir les résultats de l'enquête

Ces résultats offrent une photographie démographique et agricole de la commune de Foissac en 1955. On mesure l’importance de l’élevage disséminé sur l’ensemble du territoire et les besoins en eau associés.

Ces données permettent aux services techniques du Génie Rural d’établir une fourchette de besoins en eau, concernant la population et les élevages.

Lecture du tableau : dans l'hypothèse où les habitants consommeraient en moyenne par personne et par jour 60 litres d'eau, la consommation totale des habitants de la commune serait de 19080 litres d'eau.

La commune de Foissac est donc susceptible de consommer entre 45 et 65 m3 d’eau par jour. Les élevages représentent plus de 46% de la consommation moyenne.

1956

Le 16 juillet 1956, une expertise géologique est lancée par M. Castéras, Professeur de géologie à la Faculté des Sciences de Toulouse. Les conclusions de l’étude sont les suivantes : Pour une population de 2000 habitants résidant dans une dizaine de communes susceptibles d’être intéressées, les besoins journaliers estimés seraient de l’ordre de 600 m3 jour. L’alimentation en 1956 est le fait de petites sources tarissant souvent, des puits et des citernes sans garantie d’hygiène. Les communes étant implantées sur le causse calcaire, il conviendrait de procéder à des forages profonds qui tenteraient de trouver une réserve sous les calcaires liasiques. Dans ces conditions, il s’avère plus judicieux de s’adresser à la nappe alluviale du Lot.

L’étude conclut au creusement d’un puits entre la Diège et le Lot en respectant une distance de 60 m par rapport aux deux rivières.

Le 25 octobre 1956, le Secrétaire d’État à l’Agriculture approuve le projet.

13 janvier 1957

la commune de Foissac, sous la présidence de Marius Roques, prend la délibération de constituer un syndicat intercommunal, ayant pour but la construction et l’exploitation d’une distribution d’eau potable en association avec les communes de Loupiac et Salvagnac St Loup qui délibèrent de façon identique le 20 janvier 1957.

Consulter la délibération

Le syndicat est approuvé le 12 juin 1957 et prend le nom de : Syndicat Intercommunal d’alimentation en eau potable du Haut Quercy. Le Président est M. Clauzel, maire de Loupiac, le siège se situe en ce lieu.

1958-1959

La direction du projet est confiée au service du Génie Rural et l’étude et la maîtrise d’œuvre au Cabinet Merlin.

Le puits, creusé en 1958, entre Diège et Lot, donne d’excellents résultats en termes de débit et de qualité de l’eau captée. L’investissement s’élève à 1217403 Francs soit environ 22000 € en valeur 2019.

Suite au décès de M. Clauzel, le 12 septembre 1959, Marius Roques, Maire de Foissac, devient président du Syndicat d’adduction d’eau potable du Haut Quercy, dont le siège est transféré à Foissac. Il assurera cette fonction pendant 14 ans, jusqu’en 1973.

1960

Les communes de Montsales, La Capelle Balaguier, Ols et Rhinodes, Sainte Croix, Saujac, Balaguier d’Olt, Ambayrac et Salvagnac Cajarc, demandent l’adhésion au syndicat. Le syndicat opte pour une nouvelle dénomination :

Syndicat d’Intercommunal, d’Adduction d’Eau Potable de Foissac ; SIAEPF.

1961

2663 habitants sont concernés par le projet, le cheptel bovin, dont on peut escompter le développement, s’élève à 4000 têtes. Les besoins maximums sont estimés à 593 m3 par jour, mais une extension du réseau aux villages avoisinants porterait les besoins à 700 m3 par jour.

L’eau sera pompée au point haut du territoire situé au Teil et sera ensuite répartie gravitairement par conduites et branchements particuliers.

1963

Douze communes seront desservies par le projet : Foissac, Salvagnac Saint Loup, Loupiac, Montsales, La Capelle Balaguier, Ols et Rhinodes, Sainte Croix, Saujac, Balaguier d’Olt, Ambayrac et Salvagnac Cajarc, ces quatre dernières communes seront desservies en partie, selon leur topographie. La commune de Villeneuve demande son rattachement pour sa partie ouest, son adhésion sera effective en 1965.

Ces communes regroupent 3257 habitants.

Le puits creusé au confluent de la Diège et du Lot mesurera 2 m de diamètre et 9 m de profondeur, il assurera un débit de 29 litres par seconde, suffisant pour satisfaire les besoins en eau évalués à 713 m3 par jour.

Les trois premières tranches consistent en :

  1. L’aménagement du puits,
  2. La construction de la station de pompage,
  3. La canalisation de refoulement,
  4. La construction du château d’eau, de 200 m3, situé au Teil,
  5. La distribution jusque au Bourg des communes de Foissac et Salvagnac St Loup, intéressant 400 habitants,
  6. La défense contre l’incendie.

Le montant des dépenses s’élève à 1 150 000 F, soit environ 1 800 000 € en valeur 2019.

Premier janvier 1963, Ginette Muratet, secrétaire de mairie à Foissac, est recrutée comme secrétaire du syndicat. Elle occupera ce poste pendant 27 ans, jusqu'en 1989. Son salaire mensuel est fixé à 500 F (750 €)

1965

1966

Des problèmes sur le réseau…

Les communes situées en fin de réseau reçoivent une eau ayant une odeur fétide, après expertise, il s’avère que les canalisations en acier sont recouvertes d’un produit qui capture l’oxygène de l’eau et lui donne cette odeur. Cependant, le Laboratoire Départemental d’Hygiène Sociale et Publique conclu à la potabilité de l’eau. Le fabricant des tuyaux préconise une circulation continue de l’eau dans les canalisations et s’engage à payer l’eau, ainsi plus de 19000 M3 d'eau seront gaspillés en 1967.

1972

La consommation d’eau augmente chaque année, de 23588 M3 en 1967, elle passe à 255623 M3 en 1984. Elle est multipliée par onze. Une telle croissance se traduit par des pénuries d’eau aux périodes d’étiage, lorsque la sécheresse survient et que les besoins en eau explosent. Les vacanciers et leurs résidences secondaires amplifient le problème.

Le syndicat est donc conduit à produire des arrêtés visant à économiser l’eau en interdisant : les arrosages par des moyens mécaniques, les lavages de voitures, le remplissage des bassins, citernes et piscines privées, sous peines de fermeture de la prise d’eau pour les contrevenants.

Un contrat de prestation est passé avec la S.D.E.I. (Société de Distribution d’Eaux Intercommunales) basée à Lyon, pour l’exploitation du service de distribution d’eau potable avec rémunération sur l’eau produite.

Services assurés :

  • Fourniture d’eau dans les réservoirs,
  • Fourniture, surveillance et entretien du réseau et de tous les ouvrages,
  • Distribution d’eau,
  • Relation avec les abonnés,
  • Relevé des compteurs et quittancement.

Au premier janvier 1982, le comité syndical décide l’exploitation en régie directe du service de distribution d’eau potable. Il met fin au contrat avec la SDEI, comme en témoigne le responsable du syndicat dans un rapport publié en avril 2008 : « La S.D.E.I. dénonce le contrat en 1981, elle fait de nouvelles propositions de rémunérations qui apparaissent excessives au Comité Syndical. Suite au refus de baisser le coût de la prestation, après avis favorable de Monsieur Goud, ingénieur du Génie Rural, et suite à l’engagement de Ginette Muratet, secrétaire et Maurice Muratet, fontainier, le Comité Syndical décide d’exploiter le réseau de distribution d’eau potable en régie directe ».

1974-75

Raymond Cousy devient président.

Suite au déficit hydrique de l’été 1972, le Génie Rural propose de réaliser une conduite d’interconnexion avec le Syndicat de Montbazenc, le projet aboutira le 08 juillet 1975. Le mélange des eaux fera baisser la teneur en calcaire.

1978

La Direction Départementale de l’Agriculture (DDA) plaide pour que les exploitations agricoles soient desservies en eau potable au motif suivant : Compte tenu de la faible structure de certains agriculteurs, ces derniers mettent en place des élevages spécialisés pour intensifier au maximum leurs productions.

C’est le cas de nombreux jeunes dont les « élevages hors sol » permettent l’installation ou le maintien sur l’exploitation familiale. Ce type d’élevage nécessite de gros besoins en eau.

DE 1975 à 1979, la consommation en eau a augmenté de 107 %

1980

Dans le but de se libérer de la dépendance de Monbazenc qui maîtrise les quantités d’eau vendues au syndicat de Foissac et qui risque de ne pouvoir satisfaire les besoins, une délibérations du Conseil municipal de Foissac préconise une augmentation de la capacité du réseau toute l’année aux motifs suivants :

  1. Extension des élevages industriels pour augmenter la rentabilité des exploitations agricoles.
  2. Création d’une zone artisanale
  3. Création de nouveaux lotissements
  4. Vocation touristique de la commune => nouvelles capacités d’accueil

Résultat en %·

  • Subventions état = 42,6%
  • Subvention département = 4,6%
  • Emprunts = 52,8%

1981

  • Fin du contrat avec la SDEI
  • Renforcement de la station de pompage de St Julien pour augmenter les ressources en eau et renouveler les installations existantes et en service depuis 1965. Montant du projet 900000 F d’où la nécessité d’augmenter les tarifs.
  • Construction du réservoir au Teil (2ème partie).
  • Réseau : 214 Km de canalisations.
  • Consommation moyenne par abonné = 120 m3/an.
  • Pour Foissac : la moyenne est de 119 m3/an pour 196 abonnements.
  • En 1982, M. Calmels est embauché à mi-temps.

1985

Financement des travaux correspondant aux 37 premières tranches : 14 712 020 F (4 000 000 €)

Le syndicat, depuis sa création a réalisé 6 réservoirs dont un sur tour, ayant une capacité de 2400 m3.

1986-1989

Les problèmes de déficit hydriques se répétant très fréquemment en période estivale, il convient de trouver une réponse adéquate.

Le syndicat de Montbazenc refuse de prendre l’engagement d’augmenter ses fournitures d’eau.

Dans ces conditions de nouvelles prospections s’avèrent indispensables pour satisfaire des besoins toujours croissants.

La prospection est confiée au BGRM (Bureau de Recherche Géologique et Minière)

Les sondages révèlent : « une eau d’excellente qualité chimique et naturellement potable, elle peut être distribuée sans traitement physico-chimique, à l’exception de la chloration. Elle ne contient pas de métaux lourds (cadmium, zinc, etc…) » La question de la potabilité de l’eau se pose de façon récurrente dans toutes les études qui sont conduites, par ailleurs, le syndicat procède à des analyses régulières pour évaluer l’absence de risques sanitaires.

Fort de ces résultats, les travaux consistent au forage de deux puits, à l’équipement le la nouvelle installation et au renforcement de la station de pompage. Les deux nouveaux forages permettent de doubler la production de l’ancien puits qui est 50 M3 en période d’étiage, pour le porter à 100 M3.

Le projet devient opérationnel en juin 1988.

La Mairie de Foissac attribue un bureau au SIAEP.

Le personnel :

  • 1986 : Création d’un emploi à temps complet, embauche de M. François Bouissac.
  • 1987 : Création d’un poste d’ouvrier professionnel : embauche de M. Joël Cayla.
  • 1989 : Mme Jacqueline ISSALIS, embauchée à temps partiel en 1984, est titularisée suite au départ, à la retraite, de Mme Ginette MURATET. .

1994

En 1990, le Comité Syndical décide d’une réalimentation autour du puits principal pour la période d’étiage.

En avril 1994, après expertise, trois solutions paraissent envisageables :

  • Réalimentation de la nappe avec décanteur,
  • Alimentation gravitaire de la Diège par l’eau du Lot,
  • Production d’eau à partir de l’eau du Lot traitée par membranes d’ultrafiltration.

Il est décidé de la mise en place de bassins d’infiltration autour du forage F3.

1997-2000

Le Comité Syndical décide de l’extension de ses compétences à l’assainissement.

L’étude du schéma intercommunal d’assainissement évaluée à 450000 F nécessitera une part d’autofinancement de 135000 F.

Le SIEAP de Foissac assurera donc en 2005, une double mission en devenant le Syndicat des Eaux de Foissac:

  • L’alimentation en eau potable,
  • Le service d’assainissement non collectif.

Par cette démarche, le syndicat relève un nouveau défi qui est celui du traitement de l’eau qu’il fournit à ses abonnés.

L’enjeu est double :

  • approvisionner la population,
  • traiter l’eau lorsque elle a rempli ses missions au sein des ménages et les entreprises.

Le cycle ainsi accompli répond à des contraintes écologiques de prélèvement de l’eau et de sa restitution dans la nature.

Un vrai challenge auquel le syndicat se confrontera dans les années 2000…

Le réseau du syndicat s'est déployé sur le territoire pour tisser, une impressionnante toile d’araignée…