L'École de la République n’a, pour l’instant, pas abandonné la “France périphérique”
En 2023, la France métropolitaine accueillait plus de 6 millions d’élèves dans les enseignements maternel (un tiers) et primaire (deux tiers) dans environ 280 000 classes, ce qui représente un taux d’encadrement de 21,5 enfants par classe. Ce taux moyen dissimule des inégalités sensibles selon les territoires :
le nombre d’enfants par classe est élevé dans plusieurs métropoles (Bordeaux, Nantes, Nice, Rennes, Toulouse) et reste supérieur à la moyenne nationale dans les autres (Lille, Lyon, Marseille, Paris) ;
ce taux est nettement moindre dans les territoires de faibles densités de la “diagonale du vide”, en Corse, dans les Vosges et les bassins de vie paupérisés du Nord de la France (dans l’ancien bassin houiller notamment) ;
il tend, au contraire, à être très élevé dans les couronnes périurbaines de grandes métropoles (Bordeaux, Paris, Toulouse, Rennes, etc.) et dans plusieurs régions (le Midi méditerranéen, le Grand Ouest (Bretagne, Loire-Atlantique, Vendée) et la région lyonnaise).
Loin de contrevenir à l’idéal d’égalité républicaine, ces écarts tiennent pour l’essentiel au déploiement géographique de mesures d’équité sociale conduisant les rectorats à réduire le nombre d’élèves par classe pour certains établissements :
ceux qui sont intégrés dans un Réseau d'éducation prioritaire (REP), ce qui tend à faire baisser le niveau de pression dans les bassins de vie les plus pauvres ;
ceux qui accueillent les élèves dans des classes à plusieurs niveaux, situation qui croît lorsque la population scolaire diminue. Ceci explique pourquoi les espaces de peuplement diffus bénéficient d’un meilleur encadrement, notamment dans les territoires ruraux.
À l’inverse, les bassins de vie combinant fortes densités et revenus élevés voient leur nombre d’enfants par classe s’établir à un niveau plus élevé (les premières couronnes périurbaines des principales métropoles (dont Genève), le Sillon alpin, le littoral provençal).