La décroissance de l’industrie automobile en France
Entre 2006 et 2024, le nombre de salariés dans l’industrie automobile est passé de 290 000 à 169 000, soit une baisse de 121 000 emplois représentant 41,7 % des effectifs. Bien entendu, l’évolution du nombre d’emplois salariés est un indicateur partiel de l’activité productive et ne préjuge pas nécessairement d’autres dimensions (les quantités consommées (énergies, matières premières, composants), les quantités produites, la FBCF, etc.), pour lesquels il existe rarement des données à l’échelle de l’établissement. Par ailleurs, les données évoquées ici ne tiennent pas compte de la production de batteries électriques.
En matière de répartition géographique (carte 1), cette baisse touche la plupart des bastions historiques de l’industrie automobile française : l’agglomération parisienne, les triangles Sochaux-Montbéliard-Vesoul et Caen-Rouen-Le Havre, le Nord et l’agglomération rennaise. La fermeture du site PSA d’Aulnay-sous-Bois en 2014 symbolise la perte d’attractivité des sites français dans le cadre de l’optimisation mondiale des chaînes de production, y compris pour les anciens groupes nationaux. La réduction des effectifs du technicentre de Guyancourt montre que les activités de R&D ne sont pas épargnées. Ces deux cas rappellent en outre que l’Ile-de-France demeure la région ayant perdu le plus d’emplois dans le secteur automobile.