L'essor des services productifs n'a pas permis de compenser la désindustrialisation induite par la mondialisation
Les inquiétudes exprimées à propos de la désindustrialisation de l’économie française peuvent être tempérées par le fait que l’essor des services est bien supérieur à la perte enregistrée dans les secteur secondaire, générant une croissance nette de 6,1 millions d’emplois en cinquante ans, soit une augmentation de 29,2 %. A cette aune, la mondialisation pourrait passer pour un processus économique positif pour le pays.
Si l’on distingue maintenant les emplois présentiels des emplois productifs (ou “non présentiels”), plusieurs constats peuvent être faits :
- la croissance d’ensemble des emplois est supportée par la sphère présentielle, c’est-à-dire les activités destinées à être consommées sur place selon la définition de l’INSEE : ceux-ci sont passés de 10,8 millions en 1975 à 17,4 millions en 2021, soit une augmentation de 60,5 % (contre une augmentation de 24,5 % de la population sur la même période) ;
- au contraire, les emplois dans la sphère dite “productive”, c’est-à-dire “qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises correspondantes” (INSEE), sont passés de 10 millions en 1975 à 9,57 millions en 2021, après un creux à 8,8 millions en 2015.