Eustache Rainulphe d’Osmond naît le 24 juin 1828 à Paris. C’est un aristocrate, il est comte, qui vit de la fortune paternelle. Ami de Charles de Laguiche, né le 12 mai 1825 à Paris, qu’il surnomme affectueusement « Charlot » il le rejoint dans son refuge bourguignon, à Aisy. Chaque année il vient donc passer les trois mois d’hiver chez Charles pour chasser à courre, la vénerie étant la grande passion des deux amis. Ils chassaient ainsi tous les mardis et samedis.
Les deux jeunes hommes habitent la petite maison de Charles qui semble d’après la description qu’en fait Eustache Rainulphe d’Osmond plutôt modeste autant dans son architecture que dans son mobilier. Ils partagent les repas que leur prépare le domestique de Charles, François Ferdinand Verne (1825-1917), fin cuisinier.
Eustache Rainulphe d’Osmond aime se promener dans le village où il rejoint régulièrement le garde-ligne à la barrière. Edme-Jean Martinet et sa femme Marie Giffard lui offrent pour quelques instants l’hospitalité, de quoi rallumer sa pipe et se réchauffer. Il prend plaisir à les écouter raconter les dernières anecdotes sur leur métier et sur la vie du village, dont il dit que la seule distraction est de regarder passer les trains…
Le soir, de retour à la maison de Charles de Laguiche, ils lisaient et devisaient sur le monde. Certaines fois ils étaient rejoints par Sébastien Chauchefoin (1810-1888), curé de Rougemont jusqu’en 1859, et Jean-Baptiste Louis Frédéric Guérard (1818-1884), régisseur de Madame de Vallin, née Bernardine de Laguiche, une sœur de Charles. Ces jours là le repas était amélioré pour faire honneur aux hôtes et après avoir copieusement dîner ils jouaient ensemble à d’interminables parties de piquet ou d’écartée (jeux de cartes).
Vers 1864, Charles de Laguiche quittera Aisy pour rejoindre l’armée pontificale où il sera capitaine. Il meurt à Rome le 01 juillet 1869. Son ami Eustache Rainulphe d’Osmond, lui se marie, et ne reviendra jamais à Aisy. En 1862 il devient marquis au décès de son père.
Il sera un des membres fondateurs du Cercle de l’Union Artistique. Outre la chasse il se passionne aussi pour la musique et la sculpture. Quand il meurt le 11 novembre 1891 à Paris, il laisse une œuvre composée de 8 romans dont le dernier qui relate ses séjours bourguignons sera publié en 1892, quelques mois après sa mort.