Le canal mesure 242 km de long, il relie Laroche-Migennes à Saint-Jean-de-Losne avec 189 écluses (113 sur le versant Yonne et 76 sur le versant Saône). Il est alimenté en eau par les réservoirs de Grosbois, Panthier, Tillot, Cercey, Chazilly et Pont. La partie entre Aisy et Pouillenay a été construite à partir de 1820, par 400 forçats et des prisonniers espagnols (soldats faits prisonniers par Napoléon) sous la surveillance de 40 gendarmes dont le chef était basé aux Granges sous Grignon. Le premier bateau a emprunté le canal le 28 décembre 1832 mais le canal n'a été inauguré officiellement qu'en janvier 1833.
Il y a une écluse à Aisy la 71Y. La maison reprend le modèle Forey. Elle est carrée et se compose d’une cave, d’un rez-de-chaussée et d’un grenier. Sur la façade une porte est encadrée par deux fenêtres entourées de pierres.
On trouve plusieurs professions inhérentes au fonctionnement du canal : les éclusiers, les cantonniers, les gardes.
Les éclusiers
Pour être éclusier il ne fallait pas de formation particulière mais seulement savoir nager, ce qu’on devait certifier sur l'honneur. Autrefois, un éclusier n’avait qu’un jour de congé par an (la fête nationale). Il devait assurer le passage des bateaux tous les jours du lever du soleil à une demi-heure après son coucher. En revanche la nuit, il n’était tenu qu’au passage des bateaux urgents bénéficiants d’une autorisation préfectorale. L’éclusier avait non seulement un emploi mais aussi un logement. Cette maison, bien que modeste, a de nombreux avantages pour l'époque : jardin, puits, lavoir, latrines. Les éclusiers étaient autorisés à récolter des légumes, des fruits et élever des volailles qu'ils pouvaient vendre aux mariniers, les «canalous». La plupart du temps ces denrées étaient troquées avec la freinte, part équivalent à 0,5 % entre le poids de la cargaison au départ et celui à l'arrivée, qui servait aux mariniers à se procurer des aliments frais auprès des éclusiers. La possession de tout autre animal que les volailles était formellement interdite car cela aurait pu générer des accidents avec les chevaux qui halaient les bateaux qui, jusqu'après la Première Guerre, n'avaient pas de moteur. Il était aussi interdit aux éclusiers d'exercer un autre métier, notamment aubergiste, mais aussi de vendre des denrées et des boissons au détail, autres que leur production. Cette profession dépendait du Ministère des Travaux Publics.
Les Gardes du canal
Quant aux gardes, ils surveillent la circulation des bateaux, le travail des éclusiers et des cantonniers. Ils veillent à la bonne conservation du canal. Ils doivent faire une tournée quotidienne sur tout le territoire de leur subdivision. Ils portent une plaque avec la mention « Canal de Bourgogne » et un sabre comme arme défensive.
Les Cantonniers au Canal
Jusqu’en 1914 les bateaux n’ayant pas de moteur, ils étaient tirer à force d’hommes, trois ou quatre, munis d’un harnais appelé bricole. Ensuite le poids des bateaux ou des chargements augmentant ils seront tirés par des chevaux. Les cantonniers entretiennent donc le canal mais aussi ses abords, notamment les chemins de halage afin de permettre une bonne circulation.
Les éclusiers de l’écluse 71Y :
1832-1849 : RICHARD Thomas, né en 1781 à Semur-en-Auxois (21)
1849-av 1855 : BRETON Jean-Baptiste, né en 1821 à Fulvy
av 1855-1867 : VARET Jean Théodore, né en 1815 à Pisy
1867-1881 : HUGOT Edme Laurent, né en 1823 à Melisey
1881-1882 : MONTARLOT Paul Henri, né en 1848 à Perrigny-sur-Armançon
1882-1891 : LAUREAU Paul Joseph, né en 1856 à Rougemont (21)
1891-1899 : RENARDET Hippolyte Clément dit Théophile, né en 1866 à Pouillenay (21)
1899-1907 : CHARLOT Jean, né en 1871 à Moux (58)
1907-1913 : SERPILLON Marie-Reine, née en 1862 à Grésigny (21), mariée à Claude dit Victor Brenot
1913-av 1941 : LAMAS Georgette, née en 1889 à Senailly (21), mariée à Louis Colin
av 1941- ap 1955 : ASTIER Marie, née en 1911 à Paris 14è, mariée à Henri Alexandre Choureau