Les chevaliers de Malte ont manifesté très tôt leur pouvoir dans la vicomté de Juliac ( Betbezer ). On a compté jusqu’à 40 commanderies de Malte dans les Landes. La fondation de la bastide de St Justin se situe en 1280 et découle d’un paréage entre les Chevaliers de Malte et le vicomte de Béarn.
Henri IV s’arrête à St Justin en 1585 alors qu’il se rend de Nérac à Mont de Marsan où l’attendent ses amis, prêts à lui ouvrir les portes de la ville.
En 1620, la marche du roi Louis XIII avec ses régiments vers le Béarn, eut comme étape St Justin.
Arouille, ancienne commune rattachée à St Justin le 18 février 1965.
Une forteresse fut érigée par les Anglais en 1162 pour protéger le pays contre les Templiers. Sous Edouard I (1239-1307), les vicomtes de Juliac tenaient d roi les terres et le donjon d’Arouille. En 1289, une bastide y fut fondée.
Arouille était composé de 3 paroisses : Arouille, Argelouse et Saubouères et constituait le fief de Juliac. ( Il ne reste plus que l’église d’Argelouse ).
En 1355, le Prince Noir brûle le donjon et en 1569, Arouille aurait été en partie détruite.
Église d’Argelouse : elle fut créée en 1150 ; le cœur et la sacristie sont romans. Au 14° siècle il y fut adjoint une nef et au 17° la chapelle située au nord et dédiée à la famille Malartic, ainsi que le clocher. Le fils de Gaston Phébus, bâtard de la maison de Foix, nouveau propriétaire des lieux après la victoire sur les anglais, fut le premier à reposer dans le chœur de l’église où les seigneurs d’Argelouse se firent inhumer jusqu’à la fin du 16° siècle.
La couverture du clocher est en bardeaux de châtaignier. A une 15 aine de mètres, se trouvait la fontaine Ste Quitterie, aujourd’hui simple source oubliée. L’église, à l’instar des églises du 13° siècle, penche insensiblement du côté gauche pour imiter l’inclinaison de la tête du Christ sur la croix : « et inclinato capite reddiddit spiritum ».
Fondat : sans doute une ancienne ferme forte devenue Maison Seigneuriale. Elle fut la propriété des vicomtes d’Argelouse jusqu’en 1607, puis de la famille de Malartic pendant 231 ans. Par 2 fois incendié pendant les guerres de religion, il a été reconstruit et a fait l’objet de nombreuses modifications selon les critères architecturaux propres à chaque époque. Il a accueilli de nombreux poètes et gens de lettres et abrité une bibliothèque de 12 000 volumes. Le parc abrite des essences rares plantées il y a trois siècles. Le colombier, privilège seigneurial a miraculeusement échappé aux destructions de ce symbole pendant la révolution.
Laroqué : En 1512, les Templiers érigent la tour sur la hauteur non pour cacher leur trésor ( inutile de creuser ) mais pour surveiller la plaine à la limite de leur territoire. Ils y restent un siècle et demi. Les Hospitaliers de Jérusalem leur succèdent. Laroqué est alors donné en fief aux Esguarrebaque ( qui égare les vaches… ), seigneurs béarnais. Antoine de Niac, plus connu sous le nom de Guilleri en fait son repère. Ce gentilhomme écume les routes et détrousse les voyageurs en particulier les pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle. Il fut pendu haut et court, sur la place de St Justin en 1530.
Jehan Malartic, vaillant capitaine, fidèle compagnon du roi Henri IV, devient le propriétaire du Manoir de Laroqué et de Fondat grâce aux 20 000 écus généreusement offerts par le béarnais reconnaissant ( 1612 ). Sa vie tourmentée inspira Théphile Gauthier pour son roman : Capitaine Fracasse.