Si Préchacq ne peut témoigner de la présence romaine, tout au moins peut-on supposer qu'il était, au 3ème siècle, comme ses homonymes, propriété d'un ibéro-romain du nom de Précius!
Mais aucun autre village ne peut se targuer d'être le berceau d'Etienne de Vignolles (1390-1443) le célèbre la Hire, compagnon de Jeanne d'Arc et valet de cœur des jeux de cartes, dont les aventures vous sont contées si dessus !
L'histoire
Avant tout, Préchacq doit sa renommée, dès le XVIème siècle, à ses "Bains", à tel point que le Sieur Michel de Montaigne, ce "coureur de sources" vient en personne à Préchacq (Preissac près d'Ax, comme il le nomme dans son journal de voyage) avant 1580, dans l'espoir d'y trouver quelques soulagements à sa gravelle! En trouva-t-il, car nos boues et eaux, qui font merveille en rhumatologie, pour les séquelles de traumatismes ostéoarticulaires et dans le traitement des troubles respiratoires, ne semblent pas réputées guérir une telle affection?
En 1569, Mathieu de Cassiède, un habitant du lieu, "étant à la suite des demoiselles de Clermont qui alloient aux bains de Preschacq, vit l'Abbaye de Divielle brûlée et ruinée". C'était, pendant les guerres de religion, l'œuvre du sinistre Montgomery! Sully, dit-on, fit bâtir les premiers thermes; ce fut très certainement avant 1610, puisque à cette date Henri IV mourut sous les coups de Ravaillac et notre ministre, délaissé par la Régente, se retira pour se consacrer à ses mémoires. A quoi ressemblaient ces "thermes"; il est fort probable que l'on continua à faire trempette dans de grands trous remplis d'eau boueuse!
On reporte qu'en 1610, le haut et puissant seigneur Bertrand de Ricault de Vignolles la Hire, descendant du frère aîné de la Hire, fait l'acquisition des bains de Préchacq, qu'il "baille" très vite à des vassaux, puis les bains sont vendus en 1709 pour la somme de 50.000 livres et changent souvent de mains ensuite.
En1767 est construit le premier établissement de bains digne de ce nom. La fréquentation des bains de Préchacq s'accroît alors au détriment de celle de Dax.
Pourtant peu avant la Révolution, les bains de Préchacq connaissent une période de déclin et le 12 messidor an II, ils deviennent propriété de la commune qui les cède à la famille Maisonnave. Ils tombent dans l'oubli jusqu'en1884 où un différend oppose la commune aux propriétaires de l'établissement, qui refusent l'accès gratuit des bains aux habitants de Préchacq: un traité est conclu en 1889, qui restitue aux Préchacquois leurs droits; en retour, les curistes sont autorisés à aller boire et puiser de l'eau à la fontaine sulfureuse que la commune possède à environ 500m des thermes.
La période récente
En 1888, le docteur Darroze, maire de Pontonx, rachète l'établissement et les sources thermales ; il procède à la rénovation totale de la station et obtient, l'année suivante, la concession des eaux sulfureuses pour une période de 20 ans d'abord, puis de 30 ans à partir de 1896, enfin de 9 ans à partir de 1926.
En 1899, le Dr Darroze fonde la société anonyme des eaux et établissements thermaux de Préchacq, dont il devient le médecin directeur. En 1928, le conseil municipal autorise pour 9 ans la société à effectuer toutes les recherches d'eau chaude dans les propriétés communales, mais en 1932, après un nouveau différend, il impose une concession des boues à l'établissement. En 1939, celui-ci reçoit l'autorisation d'exploitation des sources thermales. Pendant la guerre, l'établissement est occupé par les Allemands; par ailleurs, il accueille les malades du centre hélio-marin de Labenne.
Après une démarche infructueuse en 1921, Préchacq est classé, en 1948, station hydrominérale. Le Dr Beau obtient, en 1950, une concession de 9 ans lui attribuant le monopole de la recherche des eaux, contre entre autres, le droit de douche aux habitants. L'établissement et les sources thermales sont rachetées en 1971 par la société anonyme des hôtels et thermes de Préchacq, commercialisée par la société Promothermes; elle est autorisée à exploiter les sources de l'Avenue, ainsi qu'à effectuer tous travaux de recherche d'eaux thermales grâce à une concession de 9 ans renouvelable.
La société rachète, en 1974, la source Dumartin, dite "trou de madame", dont l'exploitation a cessé vers 1930. Un mystère demeure d'ailleurs sur ce lieu bucolique et charmant que chacun voudrait voir rénové à des fins touristiques. La source doit son nom au fait, qu'à l'origine, seules les femmes s'y baignaient. Les hommes se rendaient donc ailleurs, peut être à l'emplacement actuel? Où furent donc les premiers thermes? Il est vrai que les femmes ont de tout temps fréquenté nos bains plus assidûment que les hommes!
En 1975, on construit un nouvel établissement de soins et en 1984, l'extension est envisagée dans le but d'atteindre le nombre de 2300 curistes. Le 1er octobre 1996, l'établissement est repris par la chaîne thermale du soleil et des travaux considérables sont de nouveau entrepris.
La source Du Martin, dite "Trou de Madame"
La source d’eaux sulfureuses, dite « source de l’Avenue », n’étant pas sur le terrain de l’Etablissement thermal, est restée, de ce fait, propriété de la commune.
Celle-ci se trouve pourtant liée à l’Etablissement, au fil du temps, par :
q Une concession d’exploitation qu’elle lui a délivrée.
q Un traité, conclu en 1889, donnant aux Préchacquois l’accès gratuit aux bains, avec en contrepartie, une autorisation pour les curistes d’aller boire et puiser l’eau à la fontaine sulfureuse.
L’Etablissement thermal reçoit, le 10 novembre 1889, la concession des eaux sulfureuses pour une durée de 20 ans, moyennant la somme annuelle de 50F. Cette concession est régularisée par un acte administratif du 25 avril 1892, approuvé par une délibération du conseil municipal, en date du 5 juin 1892.
Une nouvelle concession, d’une durée de 30 ans cette fois, pour une somme annuelle de 100F, est négociée par décision communale du 23 février 1896, pour prendre effet le 17 mai 1896. Les habitants de Préchacq conservent l’usage gratuit de la fontaine, mais le Dr Darroze, propriétaire de l’Etablissement acquiert le droit d’amener l’eau à son établissement, au moyen d’un canal déjà établi.
La prise d’eau du canal à la source s’effectuera au-dessus du conduit de l’écoulement naturel des eaux, afin que cette installation ne gêne en rien l’utilisation de la source par les habitants de Préchacq, comme d’ailleurs par les curistes qui y conservent le libre accès.
Le traité conclu en 1889 est rappelé lors d’une séance du conseil municipal, le 18 février 1900. Il apparaît, qu’à cette époque, l’eau sulfureuse est encore puisée à la source elle-même. Pourtant le canal existe toujours puisque, par décision du conseil municipal en sa séance du 18 novembre 1906, le propriétaire de « Pité » est autorisé à le combler devant chez lui, à condition de le dévier à travers un champ lui appartenant, pour faire emprunter aux eaux sulfureuses le trajet qu’elles suivaient autrefois vers le ruisseau de L’Arribou (ou Arriboun).
La concession de 30 ans arrivant à expiration, elle est remplacée le 18 juillet 1926 par un bail 3-6-9, pour 200F annuels. Aucune trace de renouvellement du bail ne sera trouvée jusqu’ au 14 janvier 1955. A cette date, il est renouvelé en même temps que celui relatif à la concession pour les recherches d’eau chaude. Le bail est ensuite prorogé pour 9 ans :
q le 22 février 1964, avec une redevance annuelle de 40F (nouveaux),
q le 11 avril 1972, (à l’occasion du renouvellement du bail relatif à la concession pour les recherches d’eau chaude), avec une redevance annuelle de 100F.
q une dernière fois le 29 avril 1986, avec une redevance annuelle de 150F.
q Mais quand donc l’installation de pompage a-t-elle été effectuée ? et le canal comblé ? Quand les installations existant à la source elle-même ont-elles cessé d’être utilisées, puis ont disparu : sans doute lors de la réfection et du rehaussement de la route, décidées en 1973 ?
Aucun lien n’a pu être établi non plus avec les travaux d’adduction d’eau chaude aux Forceries, décidés le 31 juillet 1921.
Mais parlons d’une autre concession de 9 ans, liée à la précédente, accordé à l’Etablissement thermal le 11 mars 1928, avec prise d’effet au 1er juillet 1928, sur des parcelles déterminées, pour effectuer toutes études, travaux de prospection, sondages et captages des sources découvertes. Le bail est reconduit le 1er juillet 1937 (par décision communale du 10 juillet 1938), et le 1er juillet 1946, le maire demande au propriétaire de l’Etablissement s’il veut donner suite. Aucune réponse de ce dernier n’est mentionnée dans les archives, mais le 14 janvier 1955, le maire est chargé de renouveler le bail. Le renouvellement ne semble avoir été effectif que le 8 octobre 1960 ; il est rédigé dans les termes suivants : « Le monopole de la recherche des eaux est donné à Mr Beau, directeur de l’Etablissement, moyennant une redevance annuelle de 6000F (anciens) ».
Ce bail 3-6-9 sera renouvelé le 11 avril 1972 pour la somme annuelle de 150F, à l’occasion sans doute du rachat de l’ Etablissement (1971) par la Société anonyme des hôtels et thermes de Préchacq , commercialisée par la société Promothermes.
Mais tout ceci est aujourd’hui caduc et fait partie de l’histoire…De notre histoire… !