Chef-lieu de canton ;
Superficie : 1053 ha ;
Altitude : 110 mètres ;
Habitants : les geaunois : 710.
Bastide fondée le 17 novembre 1318 sur le territoire de Pantagnan ( tout proche ) à la suite d’un acte de paréage entre Edouard II d’Angleterre et le Seigneur Pierre de Castelnau. Dès janvier 1338, elle devenait possession béarnaise et pendant plus d’un siècle, elle formait enclave en terre anglaise.
Le nom initial de « Genoa » s’est transformé en Geaune.
2 hypothèses :
1) viendrait de la ville italienne de Gênes (le sénéchal de Gascogne, Antonio Pessaro, était un génois d’origine)
2) viendrait par dérivation de « Géous », sureaux sauvages qui couvraient le pays.
Geaune était entouré de murailles comme toute bastide : forteresse avec portes, fossés et pont-levis. Au centre de la bastide, il y avait la vaste halle qui servit de Maison commune et de prison. Ceci disparut en 1888.
La place carrée ( 65 X 55 m. ), parfaitement orientée selon les points cardinaux, garde encore ses arcades sur 3 côtés et tout autour s’alignent des maisons à encorbellements ( jadis habitées par les notables :procureur, notaire, apothicaire, juge… ). On observe encore les 25 îlots carrés ( damier propres aux bastides ).
En 1401, le seigneur Pierre de Castelnau décide la création du couvent des Augustins pour y faire inhumer les membres de sa famille. Les nobles du Tursan avaient ainsi leur sépulture dans la nef, les moines dans les allées du cloître, et les Castelnau, dans le chœur et la chapelle. Les Protestants pillèrent le couvent en 1569, date fatidique pour de nombreux sanctuaires landais. Mais l’église a été respectée car elle contenait les tombes des ancêtres des Castelnau qui avaient embrassé la foi protestante.
A la Révolution, l’église, elle aussi, fut détruite à l’exception de cette tour, La Tour des Augustins.
Le couvent ferme en 1790, alors que la ville compte 1000 habitants.
Il y eut bien sûr, un temple protestant, était en face de la Poste ( au niveau du marché couvert ) à une époque où l’on surnommait Geaune, la « petite Genève » ; celui-ci qui existait depuis 110 ans, fut détruit en 1672 sur ordre de l’évêque d’Aire.
L’Abbaye fut construite entre 1380 et 1452 ( rappelle le gothique languedocien ). Le clocher de 30 mètres de haut, a été rasé par les Protestants. Aux 2 cloches de 1827, s’est ajoutée en 3ème de 1 tonne, venant de la cathédrale d’Alger ( devenue musulmane ).
Une 4ème cloche a été mis en place à la Tour des Augustins.
Les armes de Geaune datent de l’époque où la ville passa de la domination anglaise à la maison de France ( 1414 ) : écu droit aux armes de France, trois fleurs de lys, surmonté d’une couronne royale supportée de deux plumes.
Les coutumes de Geaune au Moyen age voulaient que tout individu surpris en adultère devait courir « nu » par la ville et payer 20 sols moralans aux seigneurs…
Avant la Révolution, Geaune avait un hôpital situé au bout de la rue Saint Jean à l’emplacement de la maison « Baron », demeure la plus ancienne.
Les vins du Tursan :
Le vignoble du Tursan coure environ 400 ha classé en zone d’appellation Vin Délimité de Qualité Supérieure. Il bénéficie de sols caillouteux et argileux et d’un micro climat particulièrement favorables. Les cépages principaux sont, pour le rouge, le Cabernet et le Tannat et, pour le blanc, le Barroque . Il existe également des rosés et des moelleux.
Connus depuis l’Antiquité, ces vins furent même exportés à la Cour d’Angleterre grâce à Aliénor d’Aquitaine. Ils sont l’objet de soins tout particuliers des vignerons qui ont même expérimenté l’enfouissement de barriques dans le sable des dunes d’Hossegor pour recréer les conditions de vieillissement pratiquées par leurs ancêtres.
Il existe une Commanderie des Chevaliers du Tursan fondée le 16 Août 1963, dont voici le serment :
« Je jure sur la grappe de défendre, faire connaître et illustrer le vin de Tursan, de lutter contre ceux qui voudraient le combattre et contre ceux qui en abusent. J’en userai jusqu’au plaisir et jamais jusqu’à l’ivresse, afin que notre joie demeure. »