Pays de Tursan ; altitude : 90 mètres. 516 habitants (Eugénois)
L’ancienne voie ferrée conduit d’Eugénie à Bahus. Les Fêtes impériales se déroulent tous les 2 ans.
L’impératrice Eugénie de Montijo, séjournait souvent à Biarritz et aimait aller « prendre les eaux » dans les Pyrénées. Un séjour dans une petite auberge blottie entre l’immense forêt des Landes de Gascogne et les contreforts pyrénéens l’enchanta. Elle but chaque jour l’eau des sources de l’endroit et en revint « toute transformée et rajeunie ». La coquette avait par ailleurs constaté leur effet bénéfique pour retrouver sa taille fine. Aussitôt fut décidé de créer au fond du vallon verdoyant, un village.
Ainsi, le 22 mai 1861 naissait Eugénie-les-Bains, composée de la réunion de l’ancienne commune d’Espérons et d’une partie de celles de Damoulens et Saint Loubouer. C’est à cette dernière que furent subtilisées les fameuses sources qui feront d’Eugénie la station thermale que l’on connaît aujourd’hui. La construction du premier établissement de bains remonte à Henri IV, qui désirait mettre en valeur cette richesse située sur son territoire gascon.
Dans les Landes, l’Empire (1861) continue de développer les voies ferrées, d’ouvrir des routes agricoles, d’assainir les marais et mettre les sols en culture.
En fait, les Romains connaissaient ces eaux bienfaisantes. Des forages effectués sous le second Empire ont révélé la présence de pieux soutenant des branchages derrière lesquels s’abritaient les curistes du temps passé. Ces pieux ainsi que des monnaies du 16ème siècle gisaient par 3 ou 4 mètres de profondeur.
Les eaux dont la température s’échelonne entre 16 et 38°, sont sulfurées, calciques et sodiques. On compte 9 sources : Saint Loubouer, Amélie, des Boues et des Prés, Nicolas…
Les deux sources principales où l’on puise les eaux thermales d’Eugénie sont riches en calcium, magnésium, sodium, fer, sulfures et oligo-éléments. La source « Saint-Loubouer-Impératrice » donne une eau à 23°5 souveraine pour les affections digestives et urinaires ainsi que sur les problèmes liés au métabolisme. Ses propriétés diurétiques et désintoxiquantes la rendent efficace pour lutter contre la cellulite et les problèmes de poids excessif. Les eaux de la source « Christine-Marie », très riches en sels minéraux, fer, calcium, silicium et magnésium, jaillissent à 42° et sont utilisées pour soigner les problèmes en rhumatologie.
Plus tard, au milieu des années 1970, Christine et Michel Guérard décidèrent de réveiller la station qui sommeillait depuis la dernière guerre pour la métamorphoser et lui donner une réputation mondiale, poursuivant ainsi l’œuvre de l’impératrice Eugénie.
Michel Guérard conjugue la grande cuisine ( 3 toques au Michelin ) et la cuisine basse calorie, faisant d’Eugénie les Bains, le 1er village minceur de France.
Un épisode de la vie d’Eugénie, l’impératrice :
Au milieu du 19ème siècle dans les environs de Saint Loubouer, une fermière, Marthe Alice Pouypoudat, s’était fait une réputation de cuisinière hors pair grâce à de fameuses roulades à la farce de caille et de jambon de Chalosse.
En 1862, Eugénie qui accompagnait son mari, Napoléon III venu inaugurer la nouvelle ligne de chemin de fer Tarbes – Morcenx, voulut tâter de ces eaux dont on parlait tant. Surprise par un violent orage, elle trouva refuge dans la ferme de Marthe Alice Pouypoudat. Le mauvais temps perdurant, elle demanda à se restaurer. Intimidée, la fermière sortit sa plus belle nappe et ses plus beaux couverts. Dans le four à pain d’à côté, 2 longues miches croustillantes finissaient de cuire.
Allez savoir pourquoi ? le trouble, l’envie de faire encore mieux, la malice, l’inventivité…Toujours est-il que la cuisinière eut l’idée soudaine d’ouvrir une de ses miches dans le sens de la longueur et d’y glisser la roulade de caille et de jambon toute chaude. Elle découpa ensuite ce pâté en tranches et l’offrit à son invitée en l’arrosant d’une sauce salmis préparée avec le Tursan rouge de sa vigne.
Eugénie, emballée, garda de très bon rapports avec la fermière qui fut invitée en 1867 à Paris, à l’occasion de l’Exposition Universelle. Là, elle dut révéler sa célèbre recette au maître queux du Palais des Tuileries qui en fit profiter la cour. On donna à cette recette le nom de « Pain Farci en Croûte Belle Crinoline ».