Coudures (dont le nom vient de Cultura, la culture des champs) est formé d’un éperon du Tursan qui pointe vers la Chalosse et est délimité par le Gabas et la rive gauche du Bas (qui se jette dans le Gabas). A une altitude de 108 mètres, Coudures dépend du canton de St Sever. Superficie : 1 165 hectares.
C’est une ancienne bastide anglaise de 1274. En 1440, Coudures relevait de la baronnie d’Hagetmau. En cette année, Charles II, sire d’Albret, poussé par le roi de France, ravage et incendie les lieux, réduit la population à la famine. Le roi d’Angleterre sauve tout juste les habitants, en leur renvoyant de Riscle, 100 sacs de blé et 100 sacs de farine.
Le château de Cantiran (dont le nom est très ancien, car on le trouve au 12ème siècle dans le Roman de la Rose et celui du Renard ) est une ancienne caverie. C’est à dire, une maison noble qui servait de poste de gué surveillant les vallées. Cantiran faisait donc partie du système défensif de l’époque.
Son nom signifie : Canti-Ran, c’est à dire : Abri –bélier ; l’élevage des moutons était important dans la région si l’on en juge par le nom que portent beaucoup de maisons où se trouve le mot aouille (brebis).
Sur son coteau, un réseau de galeries souterraines (plus de 90 mètres) sur plusieurs niveaux permet de découvrir une grotte avec de belles concrétions calcaires (stalagmites, stalactites et colonnes) sur ses parois.
La retenue d’eau de l’Estella :
Situé sur le territoire de Coudures, son volume total est de 1 million de mètre cube. Sa hauteur d’eau maximum est de 17 mètres. Le nom vient du cours d’eau utilisé : l’Estella (qui se jette dans le Bas). Sa surface : 2,5 km².
Hiver 1664, une affiche fleurit sur tous les murs des villages de Chalosse et de Tursan, qui annonce que la chasse à l’homme est ouverte. Celui que cherche le gouvernement est un paroissien de Coudures, un certain Bernard Audigeos.
Né vers 1634 à Coudures, Audigeos est apparenté par sa mère à de grandes familles landaises ; ce qui lui permet de jouer les cadets de Gascogne dans les armées du roi. Après 10 ans de bons et loyaux services, il eut envie de rentrer au pays. Mais il trouve les Landes en pleine effervescence. En effet, pour financer sa politique de grandeur, Louis XIV impose une pression fiscale énorme. Multiplication des taxes et instauration de la gabelle sur le sel finit par mettre le feu aux poudres, en 1664.
C’est alors qu’Audigeos entre en scène. En un rien de temps, il rassemble une petite bande de paysans prêts à mourir pour ses idéaux. Sa tactique est particulière :
Aux armées régulières, nombreuses et entraînées, il oppose la guérilla. Ses hommes ; connaissant parfaitement le pays bocager de la Chalosse et bénéficiant de complicités dans la population, harcèlent les soldats isolés mais refusent tout affrontement .
Le roi, s’en prend alors aux villageois, en vain. Durant 2 ans, Audigeos le fera courir d’Hagetmau à Mont-de-Marsan, de Lourdes à Bayonne. Toujours insaisissable malgré la rançon de 12 000 livres offertes.
Le rebelle cessera la lutte en 1666, pour préserver la vie de sa mère et de sa sœur pris en otage par l’intendant. Réfugié en Espagne, il ne se soumettra pourtant qu’en 1676.
Et curieuse fin pour un chef de bande, il acceptera un poste de colonel de cavalerie ; Louis XIV, beau joueur, avait en effet, fini par reconnaître la valeur d’Audigeos le Landais.
Jean Chicoy
Jean Chicoy, de son vrai nom Bernard Lalanne, est né en 1813 ( ou 1824 ?). Célèbre écarteur, il écarte une vache avec sa fille dans les bras dans les arènes de Coudures. On raconte aussi qu’un jour, lors d’une corrida à Pampelune, il descend dans l’arène pour toréer une bête, ce qui lui vaut une médaille d’or de la reine Isabelle. Sa popularité l’a fait passer dans la légende. Son fils, moins connu, est mort dans les arènes de Bordeaux en 1901.