23/03/2014 - DIMANCHE DE LA SAMARITAINE
En ce troisième dimanche de Carême, la liturgie propose à nouveau cette année l'un des textes les plus beaux et les plus profonds de la Bible: le dialogue entre Jésus et la Samaritaine (cf. Jn 4, 5-42). Saint Augustin, dont je parle amplement dans les catéchèses du mercredi, était à juste titre fasciné par ce récit, et il en a fait un commentaire mémorable. Il est impossible de rendre, dans une brève explication, la richesse de cette page évangélique: il faut la lire et la méditer personnellement, en s'identifiant à cette femme qui, un jour comme tant d'autres, alla puiser de l'eau au puits et y trouva Jésus, assis à côté, "fatigué par le voyage", dans la chaleur de midi. "Donne-moi à boire", lui dit-il, ce qui l'étonna beaucoup: il était en effet tout à fait inhabituel qu'un juif adresse la parole à une femme samaritaine, qui plus est inconnue. Mais l'étonnement de la femme était destiné à grandir: Jésus lui parla d'une "eau vive" capable d'étancher la soif et de devenir en elle "source jaillissante pour la vie éternelle"; il montra en outre qu'il connaissait sa vie personnelle; il révéla que l'heure était venue d'adorer le Dieu unique en esprit et en vérité; et enfin il lui confia - chose rarissime - qu'il était le Messie.
Tout cela à partir de l'expérience réelle et sensible de la soif. Le thème de la soif traverse tout l'Evangile de Jean: de la rencontre avec la Samaritaine, à la grande prophétie au cours de la fête des Tentes (Jn 7, 37-38), jusqu'à la Croix, lorsque Jésus, avant de mourir, dit pour accomplir l'Ecriture: "J'ai soif" (Jn 19, 28). La soif du Christ est une porte d'accès au mystère de Dieu, qui a choisi de connaître la soif pour nous désaltérer, comme il s'est fait pauvre pour nous enrichir (cf. 2 Co 8, 9). Oui, Dieu a soif de notre foi et de notre amour. Comme un Père bon et miséricordieux désire pour nous tout le bien possible, ce bien étant Lui-même. La femme de Samarie représente en revanche l'insatisfaction existentielle de celui qui n'a pas trouvé ce qu'il cherche: elle a eu "cinq maris" et maintenant elle vit avec un autre homme; ses allées et venues au puits pour aller puiser de l'eau exprime une vie répétitive et résignée. Mais tout changea cependant pour elle ce jour-là, grâce à sa conversation avec le Seigneur Jésus, qui la bouleversa au point de la conduire à laisser sa cruche d'eau et à courir pour dire aux gens du village: "Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie?" (Jn 4, 28-29).
Chers frères et sœurs, nous aussi nous ouvrons nos cœurs à l'écoute confiante de la parole de Dieu pour rencontrer, comme la Samaritaine, Jésus qui nous révèle son amour et nous dit: le Messie, ton sauveur, "moi qui te parle, je le suis" (Jn 4, 26). Que Marie nous obtienne ce don, elle qui est la première et parfaite disciple du Verbe fait chair.
Extrait de l’ ANGÉLUS de BENOÎT XVI
Place Saint-Pierre - Dimanche 24 fevrier 2008
16/03/2014: La Transfiguration de Jésus - 2ème dimanche de Carême
L'Evangile dit qu'aux côtés de Jésus transfiguré, «apparurent Moïse et Elie, qui s'entretenaient avec lui» (Mt 17, 3); Moïse et Elie, figures de la Loi et des prophètes. Ce fut alors que Pierre, en extase, s'exclama: «Seigneur, il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie» (Mt 17, 4). Mais saint Augustin commente en disant que nous avons une seule demeure: le Christ; lui, «est la Parole de Dieu, Parole de Dieu dans la Loi, Parole de Dieu dans les Prophètes» . En effet, le Père lui-même proclame: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le!» (Mt 17, 5). La Transfiguration n'est pas un changement de Jésus, mais elle est la révélation de sa divinité, «l'intime compénétration de son être de Dieu, qui devient pure lumière. Dans son être un avec le Père, Jésus lui-même est Lumière née de la Lumière».
En contemplant la divinité du Seigneur, Pierre, Jacques et Jean sont préparés à affronter le scandale de la Croix, comme on le chante dans un hymne ancien: «Tu t'es transfiguré sur la montagne, et, autant qu'ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que lorsqu'ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment le rayonnement du Père» (Liturgie byzantine, Kontakion de la fête de la Transfiguration).
Extrait de l’ ANGÉLUS de BENOÎT XVI
Place Saint-Pierre - Dimanche 20 mars 2011
05 et 09 mars 2014: CARÊME, mercredi des cendres et 1er dimanche de Carême
Jésus.
Ce nom énerve certains de nos contemporains.
Il est ignoré par d’autres ;
et nous, chrétiens, nous nous obstinons à le prononcer,
car il n’y a d’autre mot pour signifier, à nos cœurs, le bonheur.
Jésus.
Nous savons qu’Il est le chemin…
Mais nous avons tellement de mal à prendre ce chemin.
Bien sûr, nous L’aimons.
Bien sûr, nous essayons de faire notre possible…
Mais, en fin de compte, notre possible ce n’est pas grand-chose.
Jésus.
Les femmes du matin de Pâques le cherchaient,
enfin, elles cherchaient son cadavre, son corps,
peut-être, dans leur mémoire, quelques souvenirs
et, comme beaucoup d’entre nous, n’avaient pas compris.
Jésus,
il a fallu un seul prénom, « Marie »,
pour que, du fond de son cœur, naisse une certitude :
Jésus est la vie, bien plus forte que nos morts,
nos peurs, nos limites. Il n’est pas là. Il est devant.
Il nous appelle.
Ce Carême est un temps pour entendre cet appel,
ce besoin du Christ d’être en relation, en alliance avec nous,
un temps où il faut se débarrasser du bruit,
de ce qui empêche de comprendre.
Jésus.
Monseigneur Dubost
Évêque d’Évry – Corbeil-Essonnes
Le Billet Net du lundi 3 mars 2014
11 février 2014: Fête de Notre dame de Lourdes
Evangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 2, 1-11
Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
02 febroary : LA PRESENTATION DU SEIGNEUR AU TEMPLE
Jésus, ce petit bébé de la mangeoire de Bethléem, a grandi un petit peu, depuis.
Des messages sont envoyés par différents moyens: les bergers furent les premiers avertis, par des anges. Les mages, par l’intelligence de leur science, en suivant une étoile. Hérode, par ces derniers. Mais chacun d’entre eux a eu leur façon de recevoir ce message. Comme Hérode qui a vu en ce bébé un concurrent à éliminer.
Ce dimanche 2 février, c’est la présentation du Seigneur au Temple que nous fêtons. ..”Pure formalité, “ dirions-nous, chrétiens d’aujourd’hui, puisque nous connaissons parfaitement l’histoire. Pas pour le vieux Syméon qui, religieux de son état, poussé par l’Esprit Saint , a aussi reçu le message sur le tard; s’émerveilla en prenant ce petit enfant Jésus dans ses bras et bénit Dieu en disant
« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples :
lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. »
Même Joseph et Marie s’étonnaient de ce qui était dit de leur enfant. (Luc 2, 29-33 )
L’esprit cartésien de notre temps, fort des progrès scientifiques et technologiques actuels; ne manquerait pas de poser des questions, et il faut se les poser. C’est notre intelligence qui interroge et nous interroge sur notre foi. Mais devrions-nous en rester là?
En chrétiens qui essayons de suivre Jésus, notre foi devrait éclairer notre intelligence; pour que, comme le vieux Syméon qui, du haut de son âge mûr et certainement de son expérience de la vie, se laisse conduire par l’Esprit Saint et s’émerveiller devant ce petit enfant que ses parents lui tendent.
Nous aussi, avec l’aide de ce même Esprit Saint, pourrons voir les merveilles de Dieu ainsi que sa Lumière pour éclairer notre vie. Reprenons ces mêmes mots du vieux Syméon et bénissons notre Dieu.
“...Tompo ô hitako maso, ilay famonjena avy aminao nomaninao ho an’ny vahoaka eran’izao tontolo izao” (Lioka 2, 29-33 )
Tous les Textes de la liturgie du 2 février, en malgache ou en français
25 janoary 2014: LA CONVERSION DE SAINT PAUL
On ignore quel lien rattache le souvenir de Saint Paul à la date du 25 janvier, mais sa fête qui fait le pendant de la Chaire de Saint Pierre (22 février), est bienvenue en une période de l’année où se prolonge le rayonnement de l’Epiphanie. La Conversion de Paul est, en effet, une épiphanie, c’est-à-dire une manifestation du Christ : le Ressuscité de Pâques se manifeste à Saul comme le messie glorifié en Dieu et continuant à vivre dans ses frères, avec lesquels il ne fait qu’un. “Le Christ ne dit pas : Pourquoi persécutes-tu mes serviteurs? Il dit : Pourquoi me persécutes-tu? La tête criait pour ses membres et les transfigurait en elle” (Saint Augustin). Saul a découvert en un instant que Jésus de Nazareth est le Dieu vivant et qu’il s’identifie à son Eglise.
Mais la Conversion de Paul est aussi une manifestation des merveilles que peut accomplir la grâce du Seigneur dans une âme qui ne répond pas à demi à l’appel qu’elle a entendu : “je sais à qui j’ai confiance”, dit Paul, “Je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi”.
Les Textes du samedi 25 janvier 2014 ici, cliquer
Saoly (hiran'ny Tarika Mahaleo)
Et voilà, nous y sommes. Cela fait quatre ans qu'on a parlé de la nouvelle traduction française du "NOTRE PÈRE". On nous change le “Notre Père”, diraient certains. Ce n’est pas vrai, cette prière que nous a enseignée Jésus n’a pas changé, et ne changera pas. C’est juste la traduction en français qui est modifiée.
Pour ce qui est des traductions en malgache, aucune modification n’est en vue, puisque les deux versions que nous connaissons,
“...Aza avelanao ho azon’ny fitaoman-dratsy izahay...” (catholique) et
“...Aza avela ho azon’ny fakam-panahy izahay…” (FFKM: œcuménique)
semblent justes. (voir les traductions complètes ici)
Mais pour chacun de nous, aux CMZE, cette prière du “Notre Père” est plus que jamais d’actualité; et cette nouvelle traduction tombe à pic pour nous aider à vivre pleinement notre foi; et surmonter nos difficultés pour ne pas nous laisser entrer en tentation. Cette tentation qui n’est jamais loin, et qui n’épargne personne; qui nous laisse nous accrocher à nos bribes de vérité sans toujours tenir compte de celle des autres; qui nous donnerait toujours raison mais tort aux autres; qui nous ferait penser être compétents pour exercer telle ou telle fonction, mais pas les autres. La liste est longue et non exhaustive.
Elevons notre prière à notre Père céleste pour nous envoyer son Esprit Saint, pour nous donner un esprit suffisamment humble, pour pouvoir mieux servir nos prochains, notre communauté, notre Eglise et par là-même, notre Dieu.
La vie nous réserve son lot de bonheur, mais aussi d'épreuves. Et c'est surtout dans ces moments difficiles que nous nous tournons naturellement vers notre Seigneur, Celui qui a toujours été notre refuge.
Le psaume 89 nous est offert ici, pour nous permettre de nous rendre compte de la fragilité de notre vie humaine, mais aussi d'implorer la miséricorde de notre Seigneur Dieu.
" Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos coeurs pénètrent la sagesse.... (Ps 89, 12)
... Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains ; oui, consolide l'ouvrage de nos mains." (Ps 89, 17)