Saint Jacques Berthieu, martyr (27/11/1838 - 08/06/1896)
Né à Polminhac (Cantal) le 27 novembre 1838, Jacques Berthieu fut prêtre au service du diocèse de Saint-Flour de 1864 à 1873, et entra au noviciat en 1873. Deux ans plus tard, il fut envoyé à Madagascar, où il se dévoua jusqu'à sa mort.
Jacques Berthieu, jésuite français fut béatifié par Paul VI le 17 octobre 1965, pendant le concile Vatican II. Ce martyr et bienheureux malgache fut canonisé par le pape Benoit XVI le 21 octobre 2012 . En effet, le 19 décembre 2011, le pape Benoît XVI a autorisé la promulgation du décret reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de Jacques Berthieu.
Nous ne présenterons plus ce portrait aux anciens et à certains d'entre nous, Mais à toutes et à tous, nous vous souhaitons une bonne méditation autour de la vie de ce Saint qui a donné sa vie pour notre Eglise de Madagascar.
Jacques Berthieu, prêtre missionnaire jésuite à Madagascar, fut assassiné au temps de la rébellion Menalamba, le 8 juin 1896. Ces quelques lignes, tirées du livre
"LE BIENHEUREUX Jacques BERTHIEU"
de Monseigneur Victor Sartre s.j., ancien archevêque d'Antananarivo; nous retracent les derniers kilomètres du calvaire de cet apôtre qui, trahi par les siens, en l'occurrence par certains de ses"paroissiens", mais également par un Colonel de l'Armée française de l'époque, à qui il avait reproché ses conduites envers les femmes indigènes; fut livré aux mains des Menalamba (mouvements rebelles armés combattant les envahisseurs et la religion des vazaha (des blancs)..
Un peu d'histoire
Le 1er octobre 1895 : le traité de paix établissant le protectorat de la France sur Madagascar fut signé.
1 mois plus tard, début de l'insurrection des Zanakantitra, dans l'Imamo à l'ouest d'Antananarivo, annonce de celle des Menalamba : assassinat du Gouverneur d'Arivonimamo et massacre de toute une famille de Pasteur protestant.
A ce moment, le P Berthieu remontait de Tamatave à Antananarivo après un séjour forcé à cette cité de la côte est où plusieurs missionnaires devaient attendre leur départ pour l'île Sainte Marie pour certains, La Réunion ou l'île Maurice pour d'autres; après avoir été chassés de leur terre de mission suite à la guerre franco-hova de 1885,
Le 7 juin 1896: contraints de quitter Ambatomainty pour Antananarivo, 50km plus au sud, une colonne de réfugiés, soit-disant encadrée par l'armée française conduite par le Colonel Combes ; fuyait les Menalamba, Au soir de cette longue journée de marche, les plus faibles dont un vieillard à bout de force tiré par ses petits-enfants avec une corde nouée autour des reins; ne pouvaient pas suivre le rythme imposé par l'armée, qui n'a trouvé d'autres résolutions que d'abandonner toute une bonne partie de la colonne coupée en deux, Le P Berthieu, en bon cavalier, aurait pu sauver sa peau; mais ayant entendu les cris derrière lui, fit demi-tour pour céder sa monture à un autre vieillard qui n'en pouvait plus,
"Il a été trahi comme notre Seigneur,
traîné par une grande foule, comme notre Seigneur
bafoué comme Lui, blessé à la tête comme Lui.
Dépouillé de ses vêtements comme Lui, mort comme Lui, pour le salut de ses enfants.".
Et nous pouvons ajouter: silencieux, patient, priant comme Lui. Comme notre Seigneur, le Père Berthieu est mort martyr et rédempteur.