LES MOBILISATIONS

Techniques issues de la kinésithérapie équine "au service" de la locomotion !

Ce dossier s'appuie dans sa première partie sur l'ouvrage de J.-M. DENOIX et J.-P. PAILLOUX dont il est fait référence sur le lien précédent.

La deuxième partie concerne les manipulations sur des chevaux pour en montrer les bénéfices sur la locomotion.

En prenant en compte que cette technique est utilisable sous plusieurs aspects : dignostiques, thérapeutiques, préventifs, et j'en occulte probablement !

Dans ce dossier, seul l'aspect préventif et préparatoire (au sens de rechercher plus d'amplitude dans les mouvements) est développé, à plus forte raison parce que je n'ai aucune compétence en qualité de kinésithérapeute équin ! A chacun son métier !

Sans oublier pour autant de faire part de cette pratique à l'ostéopathe qui ne manquera pas de conseiller certaines mobilisations à pratiquer après son intervention afin de bénéficier au mieux de sa manipulation.

"De quoi s'agit-il ?"

Le cheval, pour porter son cavalier en restituant dans une première phase ses allures naturelles, et à terme en "stylisant" ses allures, est soumis à un entraînement d'athlète.

A ce titre, cet entraînement ne peut se concevoir sans être raisonné en fonction des aptitudes de chaque cheval : chacun est un cas particulier et au fil des expériences, il me paraît indispensable de l'observer pour construire des suites gymniques adaptées lui permettant de développer une musculature "porteuse" puis d'améliorer sa locomotion. Il s'agit donc de raisonner en fonction des aptitudes de chaque individu ce qui lui convient le mieux pour se développer.

Les grands axes de cette préparation sont dans l'ordre chronologique:

Le cheval se redresse sur sa volte :

Équilibre horizontal, allures vives : extension de la posture

Travail de base sur les cercles

Les allures naturelles se stylisent :

Travail de deux pistes : épaule en dedans / hanche en dedans.

Obtention des allures d'école (pas d'école, trot d'école, galop d'école)

Rassembler d'où naissent les Airs de Haute Ecole :

Etude du piaffer, du passage, de la pirouette, du terre-à-terre, etc. ...

Énoncé, comme tel, le "problème" est assez simpliste (!), et le détail de cette suite est développé dans le dossier sur le rassembler. Mais à celà s'ajoute le facteur "psychologique". L'émotionnel a une place prépondérante et il est de premier ordre de s'assurer d'une bonne relation en sorte que c'est sous la forme d'un véritable partenariat qu'une gymnastique "saine" peut être envisagée. Sans cette "communication", rien ne peut être développé au sens où l'on recherche un développement sain.

Dans cette recherche du "geste sain", on aura de cesse d'observer les critères suivants : l'impulsion, la cadence et l'amplitude pour une forme "physiologique", l'anxiété, le tonus musculaire entre autres facteurs du domaine psychologique. Il n'est pas question ici d'en faire une liste exhaustive mais de prendre en compte la nature de la relation tissée avec le "compagnon-cheval" : les manipulations sur chacune des parties de son corps doivent être tolérées, admises par lui ; en aucun cas elles doivent être entreprises en opposition de manière à ne jamais provoquer de situations conflictuelles.

"...Le principe de la mobilisation est d'induire simultanément des mouvements articulaires et un étirement, une élongation de formations fibreuses (ligaments, fascias, muscles) et musculaires..." d'après Denoix et Paillou.

Une des particularités de la mobilisation et des étirements qui lui sont associés est non seulement de solliciter les muscles "squelettiques" mais aussi (surtout) d'atteindre la musculature "cybernétique", musculature profonde que l'on peut difficilement solliciter quand le cheval est en mouvement. Cette musculature "profonde" est extrêmement innervée et par ce fait c'est sur "la mémoire du corps" que l'on intervient : en effet par la mobilisation, en maintenant des postures avec de grandes amplitudes articulaires, le "schéma corporel" se trouve modifié et au fil des mobilisations, on aura cesse d'augmenter (progressivement) les amplitudes. Le cheval prend conscience de l'étendue possible de ses gestes et la restitue au fil de son assimilation.

Je constate en pratiquant couramment cette technique, en complément d'un travail gymnastique très "classique", des améliorations surprenantes dans la qualité de la locomotion. Les gestes paraissent plus "complets", plus homogènes, et d'amplitudes plus importantes. La flexibilité s'en trouve considérablement améliorée.

Il y a je crois, tout bénéfice (pour le cheval) à user de cette technique ; dans l'état d'esprit mentionné plus haut, il est en effet impossible de "faire mal" si l'on est à l'écoute du cheval pour obtenir de sa part une totale coopération.

D'autre part, l'expérience me montre que pour la plupart des chevaux que j'ai manipulé, aucuns n'avaient à la base des prédispositions au-dessus de la moyenne ! En clair, aucuns n'avaient de potentiels extraordinaires, et pour certains la nature les avait doté de conformations particulièrement désavantageuses... Régulièrement manipulés, ils ont tous donné des allures qu'il m'était impossible de soupçonner avant d'avoir planifié ces exercices qui ont visiblement développé considérablement la qualité de leurs locomotions. Aussi j'invite les uns et les autres à venir voir "de visu" sur des chevaux ainsi manipulés ce qu'il en est vraiment, tant ces quelques lignes, photos et vidéos ne peuvent restituer tous les bienfaits de ces manipulations.

Cheval "ordinaire", dont les allures ont pris ces expressions en incluant la pratique des mobilisations pendant son dressage.