Souhaitant que leur CV se retrouve sur le dessus de la pile, certaines personnes mettent leur imagination à contribution et proposent une présentation originale, personnalisée, voire inhabituelle. Elles ont cent fois raison : un curriculum vitæ mesurant un mètre de long, présenté dans une pochette, accompagné d’un bouquet de bégonias tubéreux, rédigé sous la forme de bandes dessinées ou imprimé sur une chaise surprendra à coup sûr le destinataire.Toutefois, l’effet obtenu ne sera pas nécessairement celui souhaité, et ce, même dans des milieux plus innovateurs comme le monde de la publicité, où les expressions de créativité les plus folles sont parfois bienvenues. Chose certaine, qu’ils travaillent dans un milieu créatif ou non, il est faux de croire que les employeurs ont tous le sens de l’humour. Si vous employez une méthode de présentation qui casse résolument la baraque, sachez que vous défiez le hasard. Peut-être avez-vous entendu parler de ce jeune finissant en publicité qui, en 2001, a joint à son CV un petit échantillon de liquide rouge qui ressemblait à du sang et la mention « Besoin de sang neuf ? ». Quelques agences réputées lui ont fait une offre sur-le-champ. Mais tous les candidats n’ont pas cette chance. Quand on envoie un CV, malgré toutes ses bonnes intentions, on ne sait jamais précisément le résultat que l’on obtiendra.
Nombre d’auteurs ont traité de la présentation visuelle du curriculum vitæ. À peu de chose près, ils sont d’accord sur le principe qu’un CV doit être attrayant tout en demeurant sobre. Sur ce point, le CV par compétences ressemble aux autres types de curriculum vitæ. Passons donc brièvement en revue quelques éléments fondamentaux.Le format
D’abord et avant tout, au moment de vous consacrer à la première version de votre CV, demeurez sobre sur le plan de la mise en pages. Évitez les caractères gras, la couleur et les petites fleurs dans la marge ; privilégiez un seul alignement. À la limite, optez pour une présentation d’une grande austérité. Le contenant importe peu à cette étape.
Cette première version vous aidera à vous concentrer exclusivement sur le contenu de votre CV. Elle en constituera le squelette informatif. Agir ainsi vous permettra toute la latitude voulue par la suite pour y apporter les soins esthétiques souhaités et vous économisera, comme nous le verrons au chapitre 10, un temps précieux de traitement.
Sur le plan du format, le curriculum vitæ par compétences propose de se refaire une beauté tout en demeurant sobre.
L’élégant
J’ai expérimenté avec grand succès un CV reproduit sur une feuille de 28 cm x 43 cm (11 po x 17 po) pliée au centre pour obtenir un format de 21,5 x 28 cm (8 1/2 po x 11 po). Voilà une façon à la fois sobre et originale d’actualiser le curriculum vitæ pour le nouveau millénaire.
Ce format offre différents avantages : il ne nécessite aucune agrafe, évite d’égarer une page, se voit en un coup d’œil et permet de joindre une carte de visite. De plus, bien que le texte soit généralement réservé aux deux pages intérieures, on peut utiliser les couvertures avant et arrière pour inscrire des renseignements. Bref, un CV plein d’élégance à peu de frais! Il est à noter cependant que ce format est difficilement compatible avec un envoi par télécopieur ou par courrier électronique.
L’étudiant
On pourrait dire qu’il s’agit de la version réduite du format élégant. Au lieu d’avoir recours à une grande page, on plie en deux une feuille de 21,5 x 28 cm (8 1/2 po x 11 po). Ce format est parfait pour les étudiants qui ont peu d’expérience ou qui cherchent un premier emploi, car il permet de réduire «l’aération» que leur CV subirait dans les formats plus traditionnels. Il permet également l’ajout d’une carte de visite.
Le coup d’œil
Idéale pour les envois par télécopieur, cette présentation sur une seule page de 21,5 x 28 cm (8 1/2 po x 11 po) contient, malgré les apparences, une bonne quantité d’information. Par contre, compte tenu de son format condensé, ce CV peut être difficile à lire par certaines personnes, car, pour qu’on puisse conserver un maximum de renseignements, la police de caractères doit être petite (9 ou 10 points). Même si aucun apport informatif n’est perdu, ce format peut aussi donner l’impression d’un manque de profondeur en raison de sa petite taille.
Le papier
On suggère d’utiliser un papier conventionnel, c’est-à-dire blanc, gris ou beige. La qualité du papier croît avec le prix. Toutefois, mon expérience me démontre que cela ne joue qu’un rôle mineur dans la sélection d’un curriculum vitæ. Évitez les papiers de couleur rose ou fluorescents, car quelques employeurs peuvent percevoir ce geste comme un manque de sérieux.
Par ailleurs, il est fortement recommandé de consacrer un soin minutieux à la reproduction de votre CV. N’hésitez surtout pas à investir dans des photocopies de qualité, car une reproduction de mauvaise qualité produit un mauvais effet et le CV peut se retrouver plus rapidement au panier. Mieux encore : ne photocopiez pas votre CV, faites-en des sorties laser. L’employeur potentiel n’aura pas l’impression d’être l’un des quelque 50 patrons à qui vous avez décrit « la fierté que je ressentirais à travailler pour votre entreprise »…
L’utilisation de la couleur
L’impression en couleur doit également être utilisée avec parcimonie. Trop de couleurs ou une couleur trop voyante (par exemple, le rouge) peuvent donner l’impression d’une carte d’anniversaire. Encore une fois, jouez la sobriété. Personnellement, je suis plutôt sensible à l’utilisation d’une ou de deux couleurs, sans tomber dans le flamboyant. Toutefois, je ne peux assurer que cette façon de faire est déterminante dans la considération d’une candidature.
À retenir
Dans le contexte nord-américain, à l’ère du traitement de texte, un curriculum vitæ manuscrit ou rédigé à la machine à écrire « qui saute un R » sont à bannir. De nombreux services de secrétariat font ce travail à peu de frais ; un ami ou un membre de votre famille qui possède un ordinateur vous rendra bien ce petit service.
Peu importe le format ou la mise en pages choisis, n’oubliez pas de conserver une « version maîtresse », c’est-à-dire le squelette informatif (contenu) de votre CV. J’ai trop souvent commis l’erreur de m’emballer et de corriger directement des versions accessoires. Résultat : j’ai perdu ma version d’origine à force d’apporter des correctifs et j’ai dû refaire le modèle initial dans le contexte d’une utilisation différente.
Il m’apparaît important de préciser, à ce stade, que l’utilisation de différents modèles nécessite un grand investissement en temps et quelques connaissances techniques de la mise en pages. J’estime que cette façon de faire ne devrait en aucun temps devenir plus importante que l’essentiel, soit de rencontrer des gens et de solliciter des entrevues. Il est également à considérer que plus vous aurez de versions de votre CV, plus cela nécessitera une gestion rigoureuse.