L’administratives amène un certain nombre de questions voire d'inquiétudes. Il faut, pour apporter un éclairage à l'incidence que peuvent avoir les pratiques de ces nouvelles technologies, s'attarder sur la nature même de ces dispositifs en les situant par rapport à l'informatique et en essayant de préciser la notion de management dans un contexte informationnel. Les technologies de l'information et de la communication s'apparentent à la fois à l'informatique, qui en est leur support, et aux médias tels qu'on les a considérés jusqu'ici (presse écrite et audiovisuelle). C'est dire que deux dimensions s'introduisent dans le management qui relèvent d'une part du traitement de l'information et d'autre part de la gestion de l'information, ce que les Anglo-saxons nomment " Knowledge management ". La gestion de l’information prend le pas sur l’informatique
Depuis l'arrivée de l'informatique dans les services administratifs, la modélisation des systèmes d'information et leur mise en œuvre se sont fait dans un objectif unique de gestion. Les traitements ont été calqués sur des procédures régies pour la majorité par des lois et règlements. C'est dire que la dimension donnée à ces applications informatiques a été avant toute chose fonctionnelle au sens où l'organigramme avait placé telle ou telle mission dans tel ou tel service. Le traitement automatisé de l'information a rapidement envahi les services et l'usage de l'ordinateur est devenu pour la plupart une banalité, même si certains récalcitrants continuent encore à faire obstacle. Ce puissant outil a permis à un certain nombre de renforcer leur position et a même fait émerger des formes de pouvoir dans des catégories de personnels qui ont su rapidement se l'approprier. Pour autant la production de résultats automatisée n'a pas développé le sens de communiquer ceux-ci. Cette informatique d'abord centralisée ensuite répartie n'est pas, de par sa structure, architecturée pour favoriser les échanges. Or, le changement introduit par les NTIC vient du fait que celles-ci s'appuient sur une organisation en réseau. Tout dans leur structure est réticulaire : la distribution de l'information et donc des savoir, l'implantation des systèmes d'information, l'infrastructure technique au sens informatique. De fait, tout organisme qui entre dans l'aire des NTIC se trouve confronté à cette réticularité qui est loin des bases organisationnelles jusqu'ici mises en place.
Une organisation en réseau
Une organisation basée sur les NTIC est, avant tout, une organisation en réseau. C'est dire que les échanges se produisent non pas selon le canal traditionnel et pyramidal essentiellement descendant mais selon les affinités fonctionnelles : les groupes informels.
La capacité qu'offre le dispositif en réseau aux individus à échanger librement influe directement sur leur mode de fonctionnement et implique un mode managérial adapté. Manager en réseau ne se limite pas au management traditionnel même si la notion de projets horizontaux a largement pris place dans nos organisations administratives. Il s'agit d'instaurer un mode de fonctionnement où l'information qui circule est devenue une base d'enrichissement pour tous et où, de fait, savoir ne rime plus avec pouvoir puisque chacun sait. Très longtemps associé à gestion des ressources humaines, le management est désormais associé à la gestion de l'information. Nos organisations passent d'une informatique de gestion à une informatique de communication et les cadres se voient face à de nouvelles missions : le nouveau rôle du cadre se dessine pour autant le cadre reste lui-même et il n'est pas question de nouveaux cadres dans un nouveau contexte mais des même cadres dans un contexte nouveau.