Perçue confusément comme l’impératif de ce début de millénaire, la communication interne de l’entreprise cherche aujourd’hui ses marques. Latérale, ascendante, descendante, globale, les trajectoires vont tous azimuts. La multiplication des micro-décisions, la prolifération des courriers électroniques et autres gadgets maison brouillent les pistes et ne permettent pas de saisir clairement ce qui est mis en œuvre dans ce domaine.
surabondance de données et d’un manque d’informations pertinentes...
L’offre d’information se trouve enserrée dans de multiples contraintes : le souci de faire comprendre et faire savoir se heurte à un problème de transparence. Les données diffusées sont peu accessibles pour tout un chacun et l’effort nécessaire pour offrir une communication de qualité peut paraître exorbitant par rapport au résultat et à l’impact que cela peut opérer. De plus en plus de dirigeants commencent cependant à comprendre et à répondre timidement à cette demande de « contenu » des salariés. Avec un nouvel obstacle cette fois : le filtrage de l’information opéré par l’encadrement.
Les cadres jouent un rôle décisif dans la communication interne de l'entrreprise. C’est en effet à eux qu’incombe la délicate mission de véhiculer l’information ascendante et descendante. A l’heure où l’on prône de plus en plus la délégation de pouvoir et la hiérarchie horizontale, le « middle management » commence à se demander sur quel pied danser. Transmettre l’information venant « de la base » en courant le risque d’en être la victime ou faire passer les message d’en haut sans perdre le privilège de les détenir : l’exercice demande souvent du doigté. D’autant que la formation souvent technique des cadres et le peu de place accordée dans le système éducatif aux exercices de communication, les préparent mal à assumer ce rôle. Sans oublier l’omniprésence des messageries électroniques internes et autres intranets qui suppriment purement et simplement le filtre qu’ils incarnent. Pas question donc de distinguer, dans l’entreprise, les bons et les méchants.
Confidentialité ou chasse gardée ?
Raymond Lévy, PDG de la régie Renault dans les années 80 n’y va pas par quatre chemins : « J’ai toujours pensé que dans mon entreprise, il y avait deux révolutionnaires : l’ouvrier de base et moi-même. Entre les deux, chaque niveau constitue une strate géologique qui a tendance à absorber tous les signaux qu’elle reçoit puis à les renvoyer vers l’émetteur plutôt que de les diffuser aux destinataires ».