Ce peut être l'idée d'un ou plusieurs bénévoles, d’une équipe d’accueil du Secours Catholique, d’une paroisse, de personnes isolées, le constat de besoins non couverts par les services sociaux, ou autres instances.
Dans tous les cas comme pour toute autre nouvelle activité dans une équipe locale, il faut analyser les besoins :
S'assurer que le besoin existe vraiment
Distinguer s’il s’agit d’une situation d’urgence temporaire (campement, gymnase) ou de besoins plus pérennes (cf. en annexe « Apprentissage du Français en situation d’urgence : aides à la décision et conseils »)
Identifier le type de cours le mieux adapté au public
Il faut aussi recenser les ressources essentielles :
Vérifier que plusieurs bénévoles sont prêts à s'engager, et semblent avoir les compétences requises, ou être en mesure de les acquérir
Repérer des locaux et du matériel appropriés
Voici les questions à se poser avant de démarrer de nouveaux cours :
Dans le périmètre d'action de l'équipe locale*
Dans un périmètre à définir avec la délégation s'il s'agit d'une équipe nouvelle
Acceptent-ils d’inscrire les personnes en situation irrégulière* ou en demande d’asile* ?
Acceptent-ils d’inscrire des personnes non domiciliées sur la ville, bien qu’y étant hébergées ? (Exemple : personnes hébergées en hôtel social pour le 115)
Si oui, quelles sont les raisons invoquées ?
Sinon pour quelles raisons ne sont-ils pas remplis ? (Demande trop faible, offre inadéquate, localisation ou horaires peu commodes, critères d’exclusion, etc.)
Les réponses à ces questions vous aideront à mieux cerner les besoins et à fixer vos objectifs ; les mairies et les services sociaux peuvent vous aider à mieux comprendre l’offre locale et les besoins non satisfaits.
Une fois les besoins définis, lesquels l'équipe se sent-elle prête à les satisfaire ?
Un public sédentaire, intégré, ou bien mobile en situation précaire (hébergé à l’hôtel par le 115, personne sans domicile, vivant en squat ou bidonville…) ?
Un public spécifique (parents d’enfants à l’accompagnement scolaire, demandeurs d’asile, personnes sans papier, femmes, nationalité dominante…) ?
Ces personnes ont elles accès à des dispositifs d’apprentissage ou à des formations financées ?
Adultes avec bébé ou jeune enfant ? Peut-on envisager un système de garde ?
Si les besoins sont très nombreux, voici quelques critères de discernement. Les ateliers de Français du Secours Catholique sont ouverts en priorité aux personnes exclues ou les plus éloignées des formations financées par l’Etat et les collectivités locales, c’est-à-dire :
Les demandeurs d’asile*
Les personnes déboutées* et les personnes sans papiers*
Les mineurs non scolarisés ou en attente de scolarisation
Les jeunes majeurs non pris en charge par les missions locales
Les personnes en France depuis longtemps, ainsi que les personnes n’ayant pas trouvé d’autre structure adaptée pour se former en français
De plus en plus d’équipes rencontrent et accueillent des jeunes, appelés MNA* (Mineurs non accompagnés), car leur local est tout proche d’un hôtel social ou d’un centre d’hébergement. D’autres équipes sont directement sollicitées par des travailleurs sociaux (de l’ASE*, de centres d’hébergement…).
Les situations administratives de ces jeunes sont variées. Ils peuvent être :
En cours de procédure pour savoir s’ils sont mineurs (normalement, ces jeunes sont pris en charge par l’ASE*), il n’y a pas encore de scolarisation possible
Reconnus mineurs : l’ASE* est leur responsable légal, ils doivent être scolarisés (même entre 16 et 18 ans depuis l’entrée en vigueur le 01/09/2020 de la loi “Ecole de la confiance”, qui pose le principe d’un droit à la formation obligatoire jusqu’à 18 ans art L. 114-1 du Code de l’éducation)
Non reconnus mineurs : La situation est alors très compliquée car ils ne sont plus pris en charge par l’ASE* et comme ils ne sont pas reconnus mineurs, ils n’ont pas le droit d’être scolarisés
Ne pas se substituer à l’école et d'aider ces mineurs à être scolarisés avant tout (attention aux pressions des éducateurs et des travailleurs sociaux !)
Si les jeunes sont pris en charge par l’ASE, ne pas se substituer au droit commun : il existe la possibilité à partir de 16 ans de suivre des formations en français via les Missions locales, notamment le dispositif PIAL (Parcours d’intégration par l’Apprentissage de la Langue)
S’assurer, si les jeunes sont pris en charge par l’ASE, que le responsable légal est d’accord pour qu'ils participent aux activités du Secours Catholique (cf. mêmes précautions que pour les bénévoles engagés dans l’accompagnement à la scolarité), être toujours en dialogue avec l’ASE
Faire toujours des cours en collectif et en binôme si possible (cf. mêmes précautions que pour les bénévoles engagés dans l’accompagnement à la scolarité)
Bien cerner les besoins des jeunes pour proposer des solutions adaptées : FLE* ? ALPHA* ? Soutien à la scolarité ? ASL* ?
Penser à utiliser les techniques ludiques et des outils pédagogiques adaptés (presse jeunesse, plateforme Lumni, ...)
©: DR
L’accompagnement en français est très variable dans le temps et dépend très souvent de l’hébergement et de la prise en charge du jeune par les autorités. Certains jeunes ne restent en contact avec l’équipe que quelques semaines, d’autres plusieurs mois voire plusieurs années. Encore plus qu’avec des adultes, l’enseignement est difficile, car les situations de vie de ces jeunes peuvent être lourdes, notamment quand les jeunes sont déclarés majeurs et sont remis à la rue. Il faut avoir une équipe assez importante, ne pas se lancer seul, organiser des temps de relecture et prévoir le lien avec une autre équipe de la délégation ou des partenaires qui se chargeront de l’accompagnement aux droits de ces jeunes.
Face aux personnes qui rencontrent des difficultés avec le français parlé et/ou écrit, il est important de distinguer plusieurs réalités, des besoins différents qui feront l’objet de pédagogies différentes :
Les cours d’alphabétisation*
Les cours de FLE*
Les cours de post-alphabétisation* ou de remise à niveau
Les cours de lutte contre l’illettrisme*. Nous nous apercevons néanmoins qu’il nous est très difficile de répondre aux besoins de ce public (peur d’être stigmatisé, tabou...). Il existe de nombreux dispositifs publics (voir les CRIA centres de ressources Illettrisme) pour les accompagner
L'offre dépendra des souhaits des bénévoles, de la demande des apprenants, de la capacité et de la disponibilité des (futurs) locaux. (Cf. Chapitre Pédagogie)
Sur quel territoire l’équipe souhaite-t-elle intervenir ? A l’échelle du quartier, de la commune, d’un ensemble de communes, d’un canton, d’un département, sans limite ?
Ils doivent tenir compte des disponibilités du public ciblé (jeunes mamans libres pendant les heures de classe de leurs enfants, bénéficiaires des Restos du Cœur devant se présenter certains jours, salariés libres seulement le samedi ou après 20 heures, etc.) ?
Les choix devront éventuellement être modifiés en fonction de l’évolution des situations des apprenants.
Enfin, la disponibilité des bénévoles ainsi que celle des locaux conduira forcément à des arbitrages.
Tout dépend du public accueilli et de la disponibilité des bénévoles formateurs qui gardent souvent leurs petits-enfants pendant les vacances scolaires.
Si les cours accueillent de jeunes mamans, il est inutile de faire cours pendant les vacances scolaires. Elles ne pourront pas venir et garderont leurs enfants. Si les cours accueillent un autre public, il vaut mieux préserver le maximum de continuité. D’expérience, les apprenants ne reviennent pas après une trop longue suspension des cours (à partir de 15 jours).
Le Secours Catholique rappelle que, lorsqu’elle est possible, la participation financière respecte la dignité des personnes (cf. document du Secours Catholique sur la participation financière en annexe). Elle doit malgré tout tenir compte de la situation des personnes et faire systématiquement l’objet d’un reçu. L’essentiel reste bien sûr la participation active et régulière aux cours.
Les pratiques sont très diverses. Il appartient à chaque équipe de définir les modalités de la participation financière en fonction des publics accueillis. Et si une participation financière est demandée, elle devra rester modeste.
Que la création ait lieu au sein d'une équipe locale existante ou en tant que nouvelle équipe, elle devra s'organiser autour d'un responsable de l’activité qui veillera à la qualité de la vie de l'équipe, à l'organisation et aux conditions de réalisation de l'activité et qui assurera les liens de l'équipe de français avec les autres acteurs de l’antenne locale, avec la délégation, et les services et partenaires extérieurs.
Il faut d'emblée quelques personnes motivées et compétentes.
Non. Même sans expérience de l’enseignement, toute personne ayant un niveau scolaire suffisant lui permettant de manier avec aisance la langue française et d’en connaître correctement les rouages peut être candidate. Toutefois, l’intérêt pour la formation et la pédagogie est un atout. Des formations sont proposées régulièrement aux bénévoles-formateurs. Elles sont indispensables et peuvent révéler au bénévole des talents dont il n’avait pas conscience.
Les cours d’alphabétisation* encore plus que les cours de FLE* exigent d’acquérir des bases pédagogiques préalables. Le public FLE* est généralement moins fragilisé au niveau de la langue, même s’il se trouve dans la situation de devoir construire une nouvelle vie dans un pays qui n’est pas le sien. Dans le cas des cours d’alphabétisation*, le formateur-bénévole doit gérer l’image négative que les apprenants* ont d’eux-mêmes, le peu de confiance qu’ils ont dans leurs capacités, le tabou qu’ils ont dû surmonter pour faire la démarche de venir suivre des cours. Le peu de références scolaires de ce public impose l’utilisation d’une pédagogie* adaptée à chacun.
L’ouverture et le respect. Il convient d’accueillir chaque apprenant sans discrimination, quels que soient sa culture, son origine et son statut administratif. La qualité de l’accueil est aussi importante que celle de la pédagogie. Les apprenants sont des adultes qui certes s’expriment et écrivent avec difficulté le français, mais qui ont une histoire et une vie d’adultes. Ils ont également des talents et des savoirs qui, compte tenu des circonstances, ne sont pas forcément valorisés. Il faut s’appuyer sur leur savoir-faire, chercher à réveiller leur vécu pour le mettre en valeur !
©: Gaël Kerbaol / Secours Catholique
Le dynamisme. L’envie d’apprendre naît souvent de l’enthousiasme transmis par le formateur-bénévole. Il convient d’adopter une pédagogie valorisante, interactive et adaptée aux besoins des apprenants. Il ne faut pas avoir peur de se former et de faire évoluer ses pratiques. Il est important que les bénévoles puissent bénéficier d’une formation appropriée dans les premiers mois de leur engagement. Les délégations ainsi que d’autres structures associatives proposent de telles formations. Au-delà des formations pédagogiques, une formation de base relative à la connaissance du Secours Catholique et des types de pauvreté est régulièrement proposée chaque année à tous les nouveaux bénévoles. De plus, imaginer et construire en groupe des sorties pédagogiques ou culturelles ou des événements festifs et conviviaux est tout à fait recommandé. Et surtout, il faut garder le sourire, rester bienveillant et serein !
La rigueur et l’engagement. Afin de favoriser l’assiduité et la progression des apprenants, la présence régulière du formateur est essentielle. Il faut également s’investir dans la préparation des cours. Cette dimension est à prendre en compte avant de s’engager. En effet, si l’on sait par avance que sa vie professionnelle ou ses engagements d’ordre privé conduiront nécessairement à une irrégularité de sa disponibilité, il faut renoncer à ce type particulier de bénévolat. L’engagement et la rigueur demandés au formateur-bénévole sont également demandés à l’apprenant. Les absences inévitables de bénévoles devront être gérées de manière à nuire le moins possible aux apprenants, soit par des déplacements de cours, soit par des remplacements par d’autres bénévoles.
©: Elodie Perriot / Secours Catholique
Le bénévole doit s’engager aussi à se coordonner avec les autres bénévoles de son équipe, à participer à la vie de l’équipe (réunions, temps de convivialité, inscriptions…) et à orienter les apprenants vers les différentes équipes de la Maison Caritas ou de la délégation (logement, emploi, accès au droit…)
(Pour aller plus loin, cf. la charte du bénévole formateur en annexe)
Le responsable d’activité ou le référent doit veiller à ce que chaque nouveau bénévole prenne connaissance et signe la charte du bénévole formateur pour qu’il ait bien conscience de ses engagements. Il est bon qu'il s'assure aussi que le candidat a un minimum de pratique des outils bureautiques (e-mail, Internet, etc.).
En aucun cas ! Les cours mis en place au Secours Catholique s’adressent à des publics extrêmement variés. De plus, au sein d’un même groupe, il est d’usage de mettre en contact des personnes d’origine et de langues diverses afin de stimuler le recours au français et d’encourager les échanges interculturels. Il est d’ailleurs recommandé de n’utiliser que le français en cours (méthode directe). Quand le formateur-bénévole se trouve face à des débutants, toute son ingéniosité́ et sa créativité́ sont sollicitées : du mime au dessin en passant par les onomatopées...
Presque, mais il en faut un peu plus. Un seul cours par semaine n’est pas suffisant pour un apprentissage minimum du français. Il faudra alors fonctionner en binôme (cf. en annexe Quelques conseils pour ce fonctionnement en binôme).
La préparation des cours est indispensable et il est nécessaire de faire le point à la fin de chaque cours. A cela s’ajoutent des évènements plus ponctuels mais tout à fait indispensables au bon fonctionnement de l’activité (formations, réunions régulières avec les autres bénévoles, etc.) pour lesquels il peut arriver de devoir se libérer.
Légalement, oui ! Mais les apprenants souvent en situation précaire et instable ont besoin de stabilité dans le cours qui leur est proposé. Il convient de ne pas oublier que c’est aussi un lieu de convivialité, de réconfort, de prise de confiance pour nombre d’entre eux. Il est donc souhaitable de s’engager sur une année scolaire entière au minimum. Se désengager brutalement désorganise l’activité et déstabilise les apprenants et risque de les démotiver dans un apprentissage souvent long et difficile.
Une fois l’activité lancée, plusieurs questionnements peuvent surgir au sujet de l’organisation, de l’équipe, de la méthodologie et des difficultés rencontrées. Il ne faut pas hésiter à se réorganiser pour mieux répondre aux besoins.
Il n’existe pas de réponses applicables à toutes les situations et à toutes les équipes. Il serait contreproductif d’appliquer des méthodes uniformes à des contextes très diversifiés. Il y a tout de même des indications générales qui peuvent avoir caractère « universel », mais dont les détails sont toujours à discuter au sein des équipes et des territoires.
Il apparait donc primordial d’avoir un bon niveau de communication au sein des équipes : chacun pourra privilégier les moyens les plus adaptés au contexte (e-mail, cahier de bord, groupe WhatsApp…) et aussi utiliser plusieurs moyens de communication pour être sûr qu’aucun membre de l’équipe n’est exclu.
Il est aussi très important d’avoir des réunions d’équipe régulières, afin de se connaître et de réfléchir ensemble sur l’action que l’on mène et de disposer des informations qui permettent d’orienter au mieux les apprenants (niveau de cours, autres équipes du Secours Catholique...).
Un minimum de 4 réunions par an semble une bonne pratique. Voici un planning type :
Des réunions ad hoc peuvent également être très utiles. Le référent de l'activité ou le responsable d’équipe joue un rôle déterminant car il impulse et facilite la communication au sein de l’équipe, mais toute l’organisation ne doit pas reposer sur lui seul au risque de l’épuiser
L’accueil est une phase très importante pour les formateurs qui ont envie de rejoindre une équipe d’apprentissage du français.
Voici quelques conseils utiles pour que l’arrivée de nouveaux formateurs se déroule le plus sereinement possible :
Entretien avec le référent de l’activité et/ou le responsable d’équipe : il s’agit de présenter l’organisation, clarifier la mission, expliquer les enjeux de cet engagement (assiduité, patience, ouverture …) et le parcours d’intégration du nouveau membre de l’équipe. C'est aussi l'occasion pour le référent « d'évaluer » le candidat : goût pour la formation, sens de la pédagogie, aptitude à la communication, faculté d'intégration à l'équipe existante, etc.
Période d’observation des cours existants : le nouveau formateur pourra assister à des cours en tant qu’observateur dans un premier temps, puis participer à la préparation d’un cours et aussi intervenir dans l’animation des cours avec un formateur plus expérimenté
Formation pédagogique : après quelques temps sur le terrain, il est très important que les nouveaux formateurs puissent participer aux formations pédagogiques assurées par des professionnels de l’enseignement du français, et proposées dans le cadre du Secours Catholique etc.. Ceci leur permettra d’acquérir des bases communes, des conseils pédagogiques adaptés et des outils pratiques pour leur activité d’enseignement du français. Selon le contexte et l’offre locale, on peut faire appel à un intervenant extérieur ou inscrire les bénévoles à des formations organisées par des partenaires ou d’autres associations
Propres, loués ou prêtés, ils seront probablement partagés avec d'autres activités, voire d'autres associations.
Les questions à se poser :
Sont-ils facilement accessibles par les transports en commun ?
Les créneaux disponibles sont-ils compatibles avec les horaires des cours ?
Les salles sont-elles de taille suffisante pour les groupes envisagés ?
Sont-elles équipées d'un tableau, d'une prise de courant, d'un ordinateur et d'une armoire dédiée aux cours pour le stockage de matériel ?
Sont-elles suffisamment calmes, chauffées et éclairées ?
©: Yves Morelle
Si vous intervenez dans un CADA*, dans un centre d’hébergement ou dans un Centre social, voire dans un hôtel social géré par le 115, il est recommandé de signer une convention avec l’organisme et de s’assurer que vous aurez le matériel et des salles adaptés (cf. en annexe, exemple de convention).
Un minimum de matériel est nécessaire pour exercer l’activité :
Une photocopieuse (partagée ou non), un tableau, un ordinateur ou à défaut un lecteur de CD et des manuels sont indispensables, ainsi qu'une armoire dédiée à l'activité
Les manuels et les consommables tels que craies et feutres, seront fournis aux bénévoles
Les manuels seront-ils fournis par le Secours Catholique aux apprenants ? Seront-ils achetés donnés ou prêtés (décision à prendre en équipe) ?
Pour toute question d’ordre budgétaire, c’est au responsable de l’équipe locale qu’il faut s’adresser. Le responsable de l’activité d’apprentissage du français peut faire le lien entre vous et le responsable de l’équipe. Chaque équipe locale dispose d’un budget propre. Il doit être discuté par le responsable d’équipe en juin ou septembre avec le trésorier de la Maison Caritas ou de l’équipe
Une partie de ce budget est réservée aux dépenses liées à l’activité d’apprentissage du français. Si les équipes prévoient souvent un budget pour le matériel (feutres, tableaux, etc.), certaines ne pensent pas toujours à prévoir un budget pour les sorties ou la convivialité. Il appartient au formateur-bénévole de rappeler, en début d’année, à son responsable d’activité ou d’équipe locale qu’il souhaite organiser des sorties ou des événements conviviaux en cours d’année dont le coût doit être prévu au budget.
L’organisation des cours est souvent calée sur l’année scolaire, en fonction de la disponibilité des bénévoles ; mais cette organisation ne correspond pas forcément aux besoins des publics. L’idéal serait d’adapter l’organisation aux besoins des personnes accueillies.
Une session d’inscription unique en septembre se révèle généralement insuffisante ; il faudra sans doute envisager une ou deux autres sessions pour recevoir les nouveaux arrivants en cours d’année en veillant toutefois à ne pas perturber le fonctionnement des groupes établis. Certaines structures accueillent les personnes au fil de l’eau. Mais dans ce cas, il faut veiller à l’accueil de l’apprenant et à bien préparer son intégration dans un groupe. Attention, il est difficile d’intégrer un nouvel apprenant dans un groupe de débutants si le cours a commencé depuis plus d’un mois !
D’autres questions sont à se poser en équipe :
Chaque session d'inscriptions se fera-t-elle sur un ou plusieurs jours ?
Quand et comment seront passés les tests de niveaux ?
Est-ce qu’il est bien prévu une réunion de l’équipe pour la répartition en groupes de niveaux ?
Les bénévoles seront-ils disponibles et en nombre suffisant au moment des inscriptions ?
Quels renseignements devront figurer sur la fiche individuelle d’inscription ? Ces fiches peuvent être contenir des données sensibles ?
Les fiches seront-elles électroniques ou en papier ? (Loi informatique et liberté), écrites en plusieurs langues ?
(cf. en annexe, vous trouverez des exemples de tests -avec les 4 compétences à évaluer : Compréhension et production orale, compréhension et production écrite- pour des personnes ayant été scolarisées et pour des personnes n’ayant pas ou peu été scolarisées- et des exemples de fiches d’inscription).
Une équipe ne peut pas accueillir tout le monde. Elle doit se fixer des critères limitatifs clairs pour les personnes qu'elle peut inscrire et réorienter les autres. En effet, une équipe qui prétend répondre à toutes les demandes sans tenir compte de la période de l'année, des limites de son offre, de ses moyens, de ses formateurs-bénévoles et des apprenants déjà̀ inscrits, met en péril son activité́. Sans cette première gestion des inscriptions, les marges de manœuvre pédagogiques des formateurs-bénévoles pour la gestion de l'hétérogénéité sont limitées.
Ces tests sont indispensables pour essayer de constituer des groupes aussi homogènes que possible. Il faut se rapprocher de sa délégation pour connaître les tests qu’elle préconise (sinon cf. tests en annexe)
Pour des raisons pratiques de communication avec d'autres organismes de formation, et parce que tous les nouveaux manuels sont construits autour du référentiel du CECRL*, il est préférable que les tests soient cohérents avec celui-ci.
©: Gaël Kerbaol / Secours Catholique
Ce nombre dépendra du profil des apprenants qui ressort des tests et de la possibilité du nombre de cours (nombre de bénévoles, disponibilité des bénévoles, disponibilité des locaux, etc.).
Il faut veiller à distinguer les cours d’alphabétisation* et les cours de FLE*, puis, au sein de chaque catégorie, constituer les groupes les plus homogènes possibles, au moins à l’oral.
Les cours de débutants (visant le niveau A1) et d’alphabétisation sont à privilégier car ils répondent au plus fort besoin. Si cela est possible, des cours visant le niveau A2, B1 et B2 pourront être organisés.
Dans de nombreuses équipes, les listes d’attente pour les cours de français sont longues.
Pour les personnes qu’il n’est pas possible d’accueillir (soit parce qu’elles sont trop nombreuses par rapport aux capacités d’accueil, soit parce que leurs niveaux ou besoins ne correspondent pas à ce que la structure peut apporter), il faut s'efforcer de les aider à trouver d’autres solutions. Pour ce faire, l'équipe doit essayer de tenir à jour une cartographie des possibilités locales, consulter en Ile de France l'annuaire du site du Réseau Alpha qui recense la liste des associations qui proposent des cours (hors Ile de France, se rapprocher du Centre ressources Illestrisme (CRI) le plus proche). (Voir aussi intra Comment aider une personne à trouver le bon cours)
L'équipe peut décider aussi de faire patienter l'apprenant pour qu'il intègre sur une prochaine session plus tard dans l’année. Mais la pratique nous apprenant que souvent d'ici là, la personne trouve une autre solution, change de disponibilité, déménage, ...
L’annonce sera faite en priorité au sein de l’équipe locale. S’il reste des places disponibles, l’annonce pourra être étendue à l’ensemble de la population par le biais des paroisses (affichage et site internet), des forums des associations, de courriers aux organismes hébergeant des migrants (CHU, CHUM, CADA…)*, d’affiches A3 et prospectus A5 imprimés par la délégation, éventuellement en deux ou trois langues ciblées, distribués aux services sociaux, mairies, associations et écoles, affichés sur les panneaux d'affichage libre.