Il existe une grande diversité d'offres de cours et on peut distinguer :
Les offres publiques, notamment celles de l’OFII* dans le cadre du Contrat d’intégration républicaine (CIR)*, celles des régions dans le cadre de la formation professionnelle (CléA, compétences Clés, PIAL pour les jeunes de moins de 26 ans,…), de l’Education Nationale pour les parents d’enfants scolarisés...
Celles du secteur associatif, notamment les ASL* (Ateliers sociolinguistiques)
Et celles du privé
Les offres en alphabétisation* sont plus rares que celles en FLE* (Français langue étrangère). Cette distinction se retrouve aussi au niveau des méthodes* (ouvrages) : il en existe de très nombreuses pour le FLE, de différents niveaux, ne serait-ce que parce qu’un grand nombre d’entre elles sont utilisées par les étudiants étrangers, tandis que les méthodes d’alphabétisation sont plus rares
OFII* : Dans le cadre du contrat d'intégration républicaine* (CIR), que doit signer tout nouvel étranger régularisé depuis mars 2016, l’OFII* (Office français de l’immigration et de l’intégration) offre, de manière gratuite, quelques centaines d'heures aux personnes qui en ont besoin (100h/200h/400h ou 600 heures selon le niveau de scolarité de la personne). Attention, les ressortissants européens ne sont, en général, pas retenus pour ce dispositif !
Compétences Clés/CléA : financé par la DIRECCTE* et les Conseils Régionaux, ce dispositif a pour but de former les personnes en recherche d’emploi ou d’une évolution professionnelle. Les prescripteurs sont en général Pôle Emploi, CAP Emploi ou les missions locales.
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Le PIAL (Parcours d’intégration par l’Apprentissage de la Langue) et Avenir Jeunes : financé par les régions, ce dispositif concerne les moins de 26 ans, ce sont en général les missions locales, l’ASE*, (Aide Sociale à l’Enfance), les CIDJ, les CIO qui prescrivent ces formations…
Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants (OEPRE)* : conduit par les ministères de l’intérieur et de l’éducation nationale, il propose un espace d'apprentissage dans l’école de leurs enfants aux parents étrangers primo-arrivants. Ces ateliers linguistiques s’articulent autour de la découverte des valeurs de la République et du fonctionnement du système scolaire. Certaines écoles ou collèges seulement l’ont mis en place
Les mairies peuvent offrir des cours municipaux, accessibles ou non aux apprenants en situation irrégulière. Parfois à travers les centres sociaux ou les maisons de quartier, il faudra alors souvent prouver que l’on réside sur la commune
Les mairies font parfois la synthèse des offres de leur commune, effectuent les tests de niveau, orientent et même inscrivent les personnes vers les offres qui leur correspondent le mieux
Ces offres sont nombreuses et sont en général d'un coût accessible. Les propositions concernent l’alphabétisation*, le FLE* et des ateliers sociolinguistique (ASL)*.
Cependant, sous certaines conditions, les offres du secteur associatif peuvent faire l’objet de subventions, ce qui implique des critères d’acceptation (par exemple, l’exclusion des personnes sans papiers ou demandeuses d’asile). Les ateliers sociaux linguistiques* (ASL) sont des ateliers pilotés et en grande partie financés par le ministère de l’intérieur (DAAEN*) via les collectivités. De nombreuses structures ayant répondu aux appels à subventions se sont tournées vers cette pédagogie ces dernières années.
Les offres du secteur associatif sont fréquemment des offres de proximité proposées par les centres sociaux ou socioculturels ainsi que par des associations nationales telles la Croix-Rouge, Emmaüs, les Restos du Cœur, le Secours Catholique, le Secours Populaire… et par de très nombreuses associations locales.
Ces offres s'adressent à ceux qui ont les moyens financiers ou un bagage scolaire suffisant.
Certaines Grandes écoles ou universités proposent un accès à leurs formations en français, ou ont mis en place des formations pour répondre aux besoins des personnes reconnues réfugiées (par exemple, le programme AIMES dans 50 universités a un programme spécifique pour les réfugiés qui veulent reprendre des études).
De nombreuses structures du secteur privé proposent des cours. Ces offres se caractérisent par des coûts élevés, inaccessibles à une partie du public. Les organismes les plus connus sont l'Alliance française, l'Institut Catholique de Paris, etc. À ces organismes s'ajoutent de nombreux cours privés proposant leurs services sur Internet ou de nombreux autres supports.
Indépendamment de la structure juridique de l’offre, d’autres éléments peuvent les caractériser :
La nature du parcours, leur rythme : on peut trouver des propositions de 2 heures à 35 heures par semaine, en cours du soir, en journée, le samedi
Le niveau vers lequel elles forment les apprenants, selon qu’il s’agit de préparation au diplôme DILF*, à un diplôme DELF*, que l’organisme est labellisé ou agréé Français langue d’intégration FLI* ou non
Le niveau des enseignants qui peuvent avoir un master FLE*, un master FLI* ou être bénévole non diplômé FLE* ou FLI*
Le contenu de la formation qui peut aller de la communication orale à l’expression écrite
L’objectif de la formation qui peut être linguistique, social, professionnel….
Le financement qui peut être personnel, privé ou public (conseil régional, conseil départemental, DIRECCTE*, OFII*, pôle emploi, mission locale, Fonds européen d’intégration FEI…). Dans certains cas, ces cours peuvent être considérés comme une formation rémunérée
La variété de leurs propositions complémentaires : certaines structures proposent des sorties culturelles tandis que d’autres proposent une garderie d’enfants en bas âge pendant les heures de cours
Des associations se sont spécialisées pour un type de public tel que les femmes, les personnes âgées. Par exemple, les cours du Secours Catholique au CEDRE concernent les personnes accompagnées, donc en majorité des demandeurs d’asile.
ANLCI : l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme. En général, une personne de nationalité́ française, qui est allée à l’école mais ne sait pas ou ne sait plus lire et écrire est considérée illettrée
Le dispositif CléA/Compétences Clés ou le dispositif Avenir Jeunes : pour les moins de 26 ans, financé par les régions, les prescripteurs sont en général les missions locales, Pôle Emploi l’ASE*, les CIDJ, les CIO...
Les organismes de formation continue : souvent financés dans le cadre des dispositifs décrits ci-dessus, ils sont très nombreux. Les plus répandus : GRETA, IFRA, ABC formation, INFREP... (pour les retrouver le réseau des CARIF-OREF ou la cartographie Defi-Métiers en IDF)
Le dispositif de l’OFII*
Les Ateliers Sociolinguistiques* (ASL) : ils se caractérisent par une méthodologie visant l’autonomie sociale. Aujourd’hui les ASL bénéficient de forts financements publics via les régions et les départements. Un grand nombre d’acteurs dispensent des ASL, de l’association de proximité aux organismes de formation continue en passant par les structures municipales
Le dispositif Ouvrir l’Ecole aux Parents pour la Réussite des Enfants* (OEPRE): Pour y accéder, il faut demander directement au directeur de l’établissement scolaire ou en appelant le CASNAV* (centre académique pour la scolarisation des enfants nouvellement arrivés et des gens du voyage)
Formation professionnelle / Compétences Clés/ CléA /PIAL/ Avenir Jeunes : voir ci-dessus
Politiques locales : certaines collectivités locales ou municipalités mettent en œuvre des politiques soutenant l’apprentissage du français pour adultes. Les personnes pouvant prouver qu’elles résident sur le territoire concerné peuvent accéder à des cours dans des centres sociaux, des centres municipaux, des associations de proximité...
Certaines associations opératrices pour l’Etat, notamment dans l’hébergement et l’accompagnement social, proposent des formations aux personnes qu’elles accompagnent (ex : COALLIA, ADOMA)
Il n’y a quasiment aucun dispositif prévu pour les citoyens européens
Le dispositif Avenir Jeunes est le seul officiellement accessible pour les jeunes européens de moins de 26 ans. Les jeunes y accèdent souvent via la mission locale
Les structures financées par les collectivités locales peuvent en général accueillir les citoyens européens qui peuvent prouver qu’ils résident sur le territoire concerné
Depuis 2007, il n’existe plus de financement public pour la formation des demandeurs d’asile. Ceux-ci doivent s’en remettre aux associations caritatives ouvertes à tous (Secours Catholique, Croix Rouge, Restos du Cœur, etc.), aux collectifs qui se sont organisés pour répondre aux besoins de ce public spécifique (BAAM ou THOT à Paris par exemple), ou aux centres sociaux et associations de proximité qui n’imposent pas de critères d’inscription.
Il n’existe pas de financement public pour la formation des personnes sans-papiers. Ceux-ci doivent s’en remettre aux associations caritatives ouvertes à tous (Secours Catholique, Croix Rouge, Restos du Cœur, etc.), aux associations communautaires ou confessionnelles, ou aux centres sociaux et associations de proximité qui n’imposent pas de critères d’inscription.
Le principe général est que les mineurs doivent être pris en charge par l’État via ses services sociaux, et ce, même s’ils sont entrés en France sans passeport ou titre de séjour valable. Ce sont les services de l’ASE* (Aide Sociale à l’Enfance) qui doivent veiller à la scolarisation et leur faciliter leur insertion socioprofessionnelle, donc notamment leur permettre d’accéder à des cours de français.
CASNAV* (Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des enfants du Voyage) : service de l’Education nationale spécialisé pour les étrangers allophones (ne parlant pas le français). Il existe une CASNAV par académie et souvent au sein de l’académie des interlocuteurs pour les associations. C’est la CASNAV qui évalue le niveau scolaire et le niveau de maîtrise du français des jeunes pour les orienter, si besoin dans des classes spécifiques, classe UP2A*
Le dispositif Avenir Jeunes : financé par certaines régions, ce dispositif concerne les jeunes de 16 à 25 ans ; les prescripteurs sont en général les missions locales, l’ASE*, les CIDJ (Centre d’informations Jeunesse), les CIO (Centre d’informations et d’orientation) ...
Si les jeunes mineurs (ou non reconnus mineurs) n’ont pas accès à ces dispositifs, ils doivent s’en remettre aux associations caritatives ouvertes à tous (Secours Catholique, Croix Rouge, Restos du Cœur, etc.), ou aux centres sociaux et associations de proximité́ qui n’imposent pas de critères d’inscription
MALGRÉ UNE OFFRE QUI PEUT PARAÎTRE LARGE, CELLE-CI NE RÉPOND PAS À TOUTES LES DEMANDES
Soit en raison de critères d’admission : nécessité d’une preuve de domicile, dates d’inscription dépassées, financements qui imposent un certain type de public…
Soit à cause d’une mauvaise adaptation à la situation des personnes : personnes travaillant en journée , mères de familles venant avec enfant en bas âge sont souvent exclus.
Au-delà des caractéristiques propres à chaque structure, on peut dire que l’arrivée des apprenants auprès de telle ou telle structure s’effectue de manière relativement aléatoire, en particulier dans le domaine des offres du secteur associatif :
le bouche à oreille, qu’il s’agisse d’amis ou de connaissances : retrouver les amis dans un tel contexte les met à l’aise
l’orientation des services sociaux et des mairies vers telle ou telle offre locale, dans une zone géographique proche du domicile, en fonction des horaires proposés…
Il existe plusieurs sites internet qui répertorient les différentes offres. S’ils sont une aide utile, ils peuvent ne pas être mis à jour régulièrement, ne pas être exhaustif, il convient donc de prendre régulièrement le temps de mettre à jour ces informations. On peut citer :
Réseau Alpha (en Ile de France)
https://www.reseau-alpha.org/trouver-une-formation - Ce site a l'avantage de fonctionner par ville. Malheureusement, la réponse est strictement liée à la commune, alors qu'il serait intéressant de pouvoir indiquer un rayon dans lequel on fait la recherche autour d'une commune donnée. Il ne recense pas toujours les offres associatives du type Secours Catholique.
Défi Métiers (en Ile de France)
https://www.defi-metiers.fr/carto/linguistique - Ce site fonctionne par département. Il nécessite de connaître les sources de financement. Il ne recense pas les offres associatives du type Secours Catholique. Le système de cartographie est identique pour ces deux sites.
Cartographie des Carif Oref (à vocation nationale)
https://reseau.intercariforef.org/formations/recherche-formations-daaen.html - Ce site fonctionne par région et par ville (mais sans pouvoir définir un rayon de recherche). Il faut aussi savoir quel type de formation on souhaite. Il ne recense pas les offres associatives du type Secours Catholique.
·Les CRIA (centres ressources Illettrisme) (à vocation régionale) - Dans les régions/départements où ils existent, les centres de ressources illettrisme établissent souvent des cartographies des formations linguistiques de leurs territoires. Par exemple, "Parlera" en Auvergne Rhône Alpes : http://parlera.fr/wp/cartographie-linguistique/. Ces sites peuvent être utiles à des professionnels ou à des bénévoles (assistantes sociales, etc.) mais ne sont pas facilement utilisables par le public.
Il est vivement souhaitable que chaque équipe Apprentissage du français du Secours Catholique recense les offres de son secteur. Cela permet de donner des pistes aux demandeurs en surnombre, ou aux demandeurs « hors format » (par exemple déjà au niveau B1 et souhaitant approfondir leur connaissance du français). C'est également une source de contacts et d'échanges fructueux pour tout le monde.
Globalement nous pouvons affirmer qu’en Ile-de-France, malgré une offre qui peut paraître large, chaque année de nombreuses personnes cherchent désespérément des cours de français. L’offre de cours de français du Secours Catholique ne vient absolument pas concurrencer les organismes déjà implantés, au contraire, elle ouvre une possibilité à ceux qui n’auraient pas pu s’y inscrire. Les personnes en situation précaire en particulier ne trouvent pas facilement de lieux qui les reçoivent. Pouvoir offrir des cours aux personnes dans ces situations demande de la souplesse et de l’adaptabilité. Notre offre de cours se veut complémentaire avec celles déjà existantes et répondant à des besoins non couverts.